Regardons ensemble quelques un des arguments de Bayrou :

1. Je suis de droite et de gauche (ou ni de droite ni de gauche) donc je ferais différent.

2. Je vais prendre les meilleurs de droite et de gauche, je ferais une meilleur politique. C'est l'idée qu'ensemble on est plus fort.

3. La dette est trop élevée, je suis le seul à avoir un budget réaliste. Je ne suis pas démago moi…

Qu'est ce qui se cache derrière ?

1. Etre ni de droite ni de gauche c'est une vieille technique utilisée par la droite pour cacher sa véritable appartenance : Le Pen le fait, Sarkozy aussi en citant Blum et Jaurès.

Au reste c'est un gros mensonge : Bayrou a fait parti ou du moins fait voter la quasi totalité des lois de droite depuis Giscard. Il était pour le CPE, il a voté le couvre-feu et son prolongement. Bayrou ne joue pas dans la petite maison dans la prairie mais bien à Droite.

Il n'a pas assez de députés à présenter aux législatives et devra appliquer le programme des vainqueurs. Les députés UDF sont tous élus dans des circonscriptions de droite via les désistements aux triangulaires des députés UMP.

En fait, il n'a pas d'électeurs et va essayer de prendre chez les déçus de Sarkozy et ceux de gauche.

Se dire ni de droite ni de gauche n'est pas une nouveauté ça existe au moins depuis la Révolution et à chaque fois cela échoue. On arrive en cela au 2.

2.Prendre les meilleurs ou les experts n'est pas une politique. D'une part, ces gens ne s'entendent pas forcement et on les voit mal travailler ensemble et d'autre part il faut une ligne politique globale et cohérente pour diriger le pays et là ce ne sont pas des experts qui bricolent leurs réformettes dans leur coin qui vont changer quelques choses. Une politique molle ne peut répondre aux besoins de changements.

Au reste, les Français veulent un choix de société clair et pas faire un chèque en blanc à Bayrou sur un hypothétique gouvernement.

3. La dette est une réalité. Bayrou l'instrumentalise avec démagogie : il compare la France a un ménage et demande aux français ce qu'ils feraient en pareil cas et tout le monde de penser qu'il est courageux et qu'il a raison.

En fait Bayrou accepte un état de fait et entend le gérer.

Le vrai courage, à mon sens, c'est de dire on va investir (donc dépenser) malgrè la dette car l'investissement rapporte à court, moyen et long terme. Cela a marché dans toutes les situations de crise : il faut juste du courage politique. Royal et Voynet le disent à suivre.

Pour ce qui est de la démagogie de Bayrou un seul exemple suffira ici : son attitude à l'égard des professeurs. Il se présente comma aimé depuis qu'il a été ministre de l'Education Nationale.

Or, sa première action en décembre 1993 fut de vouloir passer une loi renforçant les subventions étatiques aux écoles privées. Encore une fois il n'a pas oublié d'être du côté des riches, de son côté droit. Grèves violentes et censure du Conseil Constitutionnel… Bayrou recule. Après cet épisode le courageux homme n'a plus fait que des mesurettes préconisées d'ailleurs par les syndicats. Il était grillé.

Bayrou n'est pas l'homme du changement.

Regardez en Italie ce que ça donne les coallitions hétéroclites et si c'est pour avoir une nouvelle cohabitation avec Sarkozy premier ministre et Bayrou président…