Pourquoi la gauche a t’elle perdu ?

Bonjour,

Je suis une ancienne militante du P.S., ayant exercé des responsabilités à différents niveaux (présidente de commission, tête de liste P.S., secrétaire de section, interventions au cours de meetings, candidate au moment des Législatives, etc). Pour des raisons familiales et professionnelles, j'ai quitté le Parti.

Et j'y suis revenue pour combattre Sarkozy, ma bête noire, je sentais qu'il ferait beaucoup de mal à la France, sur le plan intérieur (casse de tout le secteur social, droit du travail, services publics, etc) comme à l'extérieur, en raison de ses affinités très profondes avec les Etats-Unis et Israël qui constituent une grande nouveauté pour notre pays. Voir la France prendre le relais de Blair, s'acoquiner avec les Néo-conservateurs, non, cela m'était insupporable…

Mais je n'y suis pas restée longtemps. Découragée par les pesanteurs ? Personnellement, par certains côtés j'ai un tempérament à la Sarkozy, fonceuse, dynamique, réactive, offensive. Et je trouvais le P.S. trop timoré… pour avoir envie de m'y investir vraiment

 


Je suis une femme de gauche. Viscéralement. Définitivement. Quoiqu’il arrive. Avec ou sans parti. Je ne suis plus adhérente au P.S. ? Certes. Mais je souhaiterais simplement être un aiguillon – une muse ?

D’abord, j’avais prévenu. Vous avez les médias contre vous, dénoncez-les. Haut et fort. C’est Bayrou qui l’a fait. Ça l’a propulsé à 20 % ! Et aussi parce qu’il a dénoncé les grandes puissances de l’Argent, ainsi que les risques d’ Américanisation de la France. Et pan dans le mille, bravo Bayrou ! Il faut frapper fort pour être entendu. J’avais même suggéré au P.S. une grande manifestation unitaire pour attirer l’attention des Français sur les médias serviles ou encore oser porter plainte contre X pour désinformation . Ou s’offrir une belle campagne de pubs dans les journaux, ça aurait coûté moins cher que de perdre les élections. L’Angélisme et le manque de dynamisme, quand on fait de la politique, c’est grave.

Çà m’a démangé d’intervenir, de proposer, d’impulser, de vivifier ! La Gauche a besoin de militants comme Sarkozy, offensifs, fougueux, réactifs, charismatiques, convainquants, remplis de punch. Trouvons-les. Favorisons-les. Besancenot booste l’audience, il est efficace. Ce sont des gens comme ça qu’il faut mettre en avant. Krivine a su le trouver. Trouvons-en d’autres. Et chassons les éléphants, les traîtres, les emmerdeurs, les aigris, les carriéristes invétérés. Kouchner, Allègre, Jospin, Rocard… dehors, on vous assez vus. Que faisait un Néoconservateur comme Kouchner au sein du P.S. ? On aurait dû le bouter dehors depuis longtemps. Manque de courage politique ! Et qu’attend la gauche pour occuper le devant de la scène constamment, comme Sarkozy ? Il y a pourtant de quoi faire, dire, dénoncer, manifester !

La première chose à faire, quand on est à gauche, c’est une politique de gauche. Si la gauche se rapproche toujours plus de la droite, elle perd son âme – et ses électeurs. Je l’ai écrit dans mon blog http://r-sistons.over-blog.com ..

Il faut une politique réellement à gauche, dans laquelle les classes populaires se reconnaîtront, c’est la base. Sinon, elles préfèreront l’original à la copie, normal, non ? Donc, exit les politiques fourre-tout, l’auberge espagnole où l’on ne distingue plus rien. De la clarté, pas de l’ambigüité ! De la cohérence ! Et un projet, pas un catalogue, de surcroît non chiffré. Et surtout pas de rivalités. Les courants, oui, en précisant bien que ce sont des courants et pas autre chose, sinon on ne comprend pas. On n’est jamais trop clair.

Pour être entendu, il faut proposer des mesures attrayantes. Lesquelles ? Mais celles qui correspondent aux valeurs de la gauche ! Des exemples ? La défense des services publics et des droits des travailleurs. Avec pragmatisme.

Avoir des idées – par exemple : l’accessibilité des villes, ou un programme mobilisateur pour les couches vieillissantes de la population, de plus en plus nombreuses, et de plus en plus conservatrices, voilà un électorat à chouchouter ! – mais pas seulement : des idées qui font mouche, des idées mobilisatrices, des idées qui passent la rampe ! Un plan Marshall pour les 4e et 5e âges, vous ne croyez pas que ça aurait contribué à ramener à la gauche l’électorat âgé qui a fait le lit de celui qui a vendu notre pays aux milliardaires, aux va-t-en guerre et aux Américains ? De Gaulle doit se retourner dans sa tombe. Pauvre France !

Avoir un projet mobilisateur, un programme bien charpenté, des idées bien à gauche, cela ne suffit pas. Aujourd’hui, l’emballage compte autant que le contenu, voire plus. Et là, le P.S.,le P.C., les Verts, pour ne citer qu’eux, doivent apprendre à vendre leurs idées, à communiquer. Cela commence par un langage clair, simple, offensif, imagé, concret – et dehors les phrases longues, hermétiques, abstraites, peu compréhensibles, approximatives, dehors le jargon ! Surtout pas de "politique par la preuve", remplacez-moi ça comme Sarkozy par un "ce que je dis, je le fais". Ça, c’est efficace ! Ça, ça passe ! Et on n’entendra plus jamais dire, comme les sportifs au journal Le Monde, " On préfère Sarkozy, car lui au moins il est clair !" Je veux voir la gauche gagner.

Une vraie gauche, pas une gauche qui ressemble à la droite. Mettons-nous tous au travail, et exigeons des médias libres, sans cela, finies l’alternance et la démocratie !