Je suis née en république démocratique du Congo, sous un règne funeste; je dis funeste car le Président de l’époque a été à l’image de tous ses congénères africains, despote et massacreur de civils ;
de tous ceux qui ont osé lever un tant soi peu la voix pour condamner l’injustice ou réclamer un peu de liberté ; cette liberté qu’une poignée d’hommes s’accapare toujours au détriment des masses déshéritées ;
il y en a qui l’ont suivi, ou qui défendent sa mémoire ; ceux qui ont suivi les présidents dictateurs l’ont fait par opportunisme et intérêt ; ils se sont beurrés sur le dos du peuple ; mais leur règne n’a duré qu’un temps, et l’opprobre est jetée à jamais sur leur souvenir ; les richesses se sont envolées, les barons sont morts, et la misère continue, fruit de leur gestion désastreuse, impitoyable envers les ‘’sujets’’ locaux, et complaisante, voire servile, envers les puissances étrangères, ex-colonisatrices.
Ma mère est morte à ma naissance, après avoir enfanté six premières filles ; ma pauvre maman, que je n’ai pas connue, extenuée par les souffrances et privations ; je ne connais d’elle que ce que m’en ont dit mes sœurs aînées ; elle me manque terriblement, j’aurai tellement voulu la serrer dans mes bras, ne serait-ce qu’une fois.
J’ai été recueillie par l’une de mes sœurs vivant en Angola ; depuis, il est devenu mon pays d’adoption.