Faut-il copier Sarkozy pour le battre ? Il semble que ce soit la tactique adoptée par son adversaire socialiste. On ne rend plus coup pour coup, mais on prend l’initiative. Il devait être balayé par la tornade Sarkozy, mais c’est le contraire qui se produit. Je ne dirai pas que je m’en réjouis car j’espérais au contraire que la campagne de François Hollande donnerait un peu d’épaisseur au débat politique. Depuis plus de cinq ans qu’on nous sert la soupe, on aimerait voir émerger des idées concrètes pour remettre ce pays en ordre de marche.

« Gagner coûte que coûte, après on verra ! » voilà ce qui fait avancer les deux protagonistes. Comme au échec, on avance des pions et de temps en temps on déplace une pièce maîtresse : plus c’est gros, plus ça passe. Je ne veux pas défendre les gros revenus de plus d’un million d’euros par an, mais cette annonce est un gadget. Tout le monde s’accorde pour dire qu’elle est difficilement applicable et ne rapporterait rien. Mais voilà le président du peuple obligé de défendre les riches, coincé !

« Ah, il la voulait son idée par jour ! » et le voilà battu à son propre jeu. Le plus embêtant, c’est que, comme son maître en la matière, François Hollande en arrive à dire le contraire de ce qu’il avait dit il y a quelques mois. Que ce soit à propos des 75 % pour les gros salaires ou sur une loi qu’il ferait voter pour contraindre les grands groupes à céder leurs usines plutôt que de les fermer, il se contredit avec un aplomb inquiétant. Il en arrive à surprendre les membres de sa propre équipe. 

Ce qui dérange le plus, c’est cette facilité à déclarer « Quand je serai élu, je ferai ci ou je ferai ça. » Cette personnalisation du pouvoir est inadmissible. Assez des présidents omnipotents qui décident de tout, qui sont spécialistes dans tous les domaines, qui nomment des hommes à eux à tous les postes clés. On veut un président qui sache travailler en équipe, qui sache écouter : on veut un anti-Sarkozy.