Je les attendais depuis si longtemps, on me les annonçait avec une telle insistance que oui, les soldes m'ont déçu. Au paradis des bonnes affaires, j'ai plutôt vécu l'enfer.
Tout a plutôt mal commencé dès le matin à ma boulangerie préférée, de soldes que nenni, ma pauvre baguette flirte désormais avec l'euro qui n'a plus rien de symbolique.

Pas grave me disais-je l'essentiel est ailleurs en démarrant mon véhicule. Direction la station service la plus proche des projets déjà plein la tête : -20, -30, -40%, combien allaient ils donc oser remiser le litre d'essence ? C'est – 20 me dit mon voisin, mais il pensait que je souhaitais connaître l'heure. C'est moins 25 me dit le pompiste pas sympa sympa, mais c'est pas des %, c'est des degrés alors il le prend son gazole ?
Je sentais poindre l'escroquerie manifeste et repartais l'âme en peine quand une sympathique tunique bleue m'invita à m'arrêter sur le bas côté. Papier du véhicule, permis, âge du capitaine tout y passait. A l'heure du verdict, l'amende était à peine minorée ! quoi, vous faites même pas un petit geste ? Ah ben si me dit le brigadier, je peux vous mettre un petit outrage à agent à 7000 euros.
Bon, soit, j'en restais là.
Finalement la journée ne fut qu'une lente litanie de non-surprise, de mon sandwich à la quantité de boulot, de la machine à café aux embouteillages, aucune promotion n'est venu allégée le quotidien.
Le pire était à venir en ouvrant la boîte aux lettres : des factures, des rappels, des injonctions sans le moindre égard pour les soldes en vigueur !

A croire que si réduction il y a, c'est sur nos porte-monnaie qu'elle agit.

C'en était trop. La provocation facile je me confectionnais un tee-shirt évocateur, dans le dos : Les soldes ?, sur le devant : Vous êtes impatients ? nous aussi.
Un franc succès. Me demande si je vais pas les produire en grande série, tiens….
Pis l