tous les courants ont leur leader mais est-ce suffisant ?

 

 

C’est sur l’ombre de DSK plébiscité par les médias que s’est ouvert l’université d’été du PS à la Rochelle à croire qu’elle servait encore pour définir sa politique nationale, avec 59 % de partisans d’après les derniers sondages, TNS-Soffrès-Logica, DSK mettrait KO Sarkozy, Martine Aubry le bâterait avec 53 % tandis que François Hollande qui revient ferait jeu égal avec lui et Ségolène Royal serait battue ne faisant que 49 % au second tour contre 46,94 % lors de la présidentielle de 2007. Pourquoi donc aller voter le PS gagnera les élections présidentielles deux de ses leaders le batte, ces sondages sont mirifiques, les socialistes n’ont jamais eu autant de chances de l’emporter alors que la bataille des idées, si elle est engagée n’est pas terminée, 57 % des Français pensent que le PS ne ferait pas mieux que Sarkozy. Il n’y a plus qu’à s’aligner sur la politique de DSK, le problème est qu’elle n’est pas encore définie, le sera-t-elle ? Il reste donc Martine, Ségolène la mal aimée n’est pas en force quand à François il faut attendre. Alors croire en Ségolène serait utopique la pente est raide et nombreux sont ceux qui tapent sur elle, mais est-elle hors course pas si sûr ?

DSK traine une casserole et Eva Joly la future porte drapeau d’Europe Ecologie ne mâche pas ses mots quand elle déclare qu’elle l’a mis en examen, de suite une sensation de froid vous envahit dans votre élan d’autant qu’il est principalement plébiscité par les centres droit et gauche par les déçus du Sarkozysme et par ses partisans au PS, mais par la gauche non ! En fait, tout cela apparait être un piège pour DSK et le PS, le centre se ralliera de toutes façons à Sarkozy voir à Villepin, c’est la même famille, et la gauche ne se ralliera pas sur lui. De plus ce sondage ne tient pas compte de l’éventualité Villepin, tout est donc faux. Martine Aubry présente une vraie possibilité, mais mon impression est quelle n’a pas la potentialité de Ségolène Royal, qui n’a pas été aidée par son parti dans sa réélection à la tête du Poitou-Charentes ou elle a construit des alliances envers et contre tous il faut lui reconnaître cette performance. Sur le problème de la sécurité Martine Aubry comme le PS ne propose rien de particulier à l’encontre de Ségolène Royal qui, revenue sur l’encadrement militaire des jeunes délinquants, a fait une nuée de sifflets lors de son allocution d’entrée sur ce point.

D’ailleurs, n’a-t-elle a demandé au ministre de la défense Hervé Morin de tester expérimentalement l’encadrement militaire dans sa région pour les jeunes délinquants ? Interrogé sur le sujet dans «le Fou du roi», sur France inter, le ministre de la Défense s’est contenté de répondre: «C’est pas le boulot des militaires». «Ce n’est pas le rôle des militaires actifs de se substituer à l’administration pénitentiaire», développe-t-on dans l’entourage du ministre. Décidément Ségolène aura bien des difficultés pour faire admettre cette juste réponse à la délinquance des jeunes.

Quels sont les atouts de Martine par rapport à Ségolène, il n’y en a pas. Si elle est à la tête du PS, c’est par le tout sauf Ségolène qui l’a écartée, alors qu’elle l’avait emporté au congrès de Reims en 2008. Écartée de la direction et mise au placard, Martine avait tout pour s’imposer, ceux qui l’ont mise ne pouvaient que la soutenir face à un Sarkozy accumulant erreurs sur erreurs par sa politique dogmatique et injuste socialement et de plus ayant échoué sur son fond de commerce l’insécurité qu’il attise par ses déclarations la rendant plus criminelle encore. Le succès aux élections régionales est plutôt dû à la politique de Sarkozy et à celle de la gestion des présidents socialistes qu’à celle de Martine. Sur les violences urbaines à Grenoble ses propos sont «l’été de la honte pour la France», «la France a été salie», «c’est indigne», «quand on a un tel échec sur la sécurité on cherche une autre politique, pas des boucs émissaires», on peut le penser mais cela n’apporte rien quant à la manière de combattre l’insécurité. Avec Martine on retombe dans le laxisme du gouvernement Jospin. Les socialistes manquent d’honnêteté sur la sécurité.

Martine à certes une grande valeur en compétence sociale, elle est issue d’une famille sociale démocrate, mais cela ne suffit pas pour guider un pays, il faut de l’envergure et de l’aplomb qu’elle n’a pas autant que Ségolène. Ce qui fait peur à la droite c’est Ségolène, pas Martine, par ses propos inhabituels et qui n’hésite pas devant l’obstacle a présenter des solutions bousculant à la fois son camp et la droite.

Dans le livre de David Revault d’Allonnes journaliste à Libération paru jeudi 26/08/10, Martine annonce qu’elle se prononcera sur sa candidature aux primaires en 2012, elle ne sera plus première secrétaire, cela pose donc un sérieux problème au PS ! Qui sera à sa place ? Les luttes intestines ne peuvent que reprendre ce qui ne peut être que néfaste pour son candidat. Si l’on se rappelle le sacrifice de François Hollande qui a préféré rester premier secrétaire en 2002 permettant ainsi la candidature de Jospin pour que le PS ne se divise. Ce scénario peut très bien se renouveler laissant la voie libre aux autres prétendants ce qui serait encore la meilleure solution.

Ségolène affirme ne rien avoir décidé, sur sa candidature aux primaires mais dans «meurtres entre camarades» le livre de David Revault d’Allonnes

«Je ne sais pas si je serai candidate. Ce qui ne veut pas dire que je ne serai pas candidate», précise-t-elle.

Dans cet entretien réalisé à Paris le 15 juin, la présidente de Poitou-Charentes affirme: «Je soutiendrai un dispositif gagnant même si je ne suis pas forcément en première ligne». Elle entend «s’inscrire dans une intelligence collective», elle pose ses conditions,

«si je pense que le projet est ingagnable, notamment avec les questions de sécurité sur lesquelles le PS a toujours été un peu mal à l’aise, ou s’il est totalement déconnecté de la réalité, je prendrai sans doute mes responsabilités». «S’il y a refus de discuter, si on m’explique qu’on n’a rien à se dire et que le meilleur gagne, là, je serai candidate aux primaires. Si la règle du jeu est pipée, si ça se transforme en système verrouillé, à ce moment-là, je prendrai les militants à témoin, avertit encore Royal. Et de croire en ses chances, «je pense que je gagne les primaires face à tous les autres candidats. Qui sait faire une campagne comme je sais le faire ?». «Dans une campagne, je peux être la meilleure». «Je sais ce qu’ils m’ont fait. Tout ce qui m’a manqué à la présidentielle, les comportements négatifs, les trahisons, ceux qui auraient dû m’aider à faire le job et qui ne l’ont pas fait. J’ai pris les coups toute seule. Cela ne doit pas se reproduire «même si un autre que moi est candidat». «Malgré ce que j’ai subi, c’est moi qui fait l’effort du rassemblement», a-t-elle fait valoir, remarquant qu’elle pourrait «refuser de discuter avec eux», dire qu’elle est «candidate quoi qu’il arrive, leur faire boire le calice jusqu’à la lie, comme ils l’ont fait», mais serait-ce raisonnable ?

Nous sommes à moins de deux années de la présidentielle tout peut donc changer d’autant qu’il y aura les primaires socialistes, les cantonales, l’ordre n’est pas précisé, et les sénatoriales qui confirmeront avant les présidentielles le visage politique de la France, une indication précieuse pour la présidentielle. Cela dépendra aussi du raz le bol des Français qui auront subit, pour beaucoup d’entre eux, sous Sarkozy les années les plus injustes et droitières de mémoire d’homme de leur histoire.