La maison ne reculant devant aucun sacrifice, je me suis dis ce matin qu’un reporter digne de ce nom se devait d’aller voir comment se passait la primaire citoyenne dont on nous rabat les oreilles. Mon euro en poche, j’ai pris la direction du chef lieu de canton distant d’une dizaine de kilomètres où se déroulait la sacrosainte primaire. Il fallait le mériter, son bulletin de vote, car dans nos campagnes reculées, il n’y avait qu’un seul bureau par canton. Mais, ne râlons pas, la raréfaction des prêtres oblige bien les paroissiens à faire plus de 10 kms chaque dimanche pour assister à la messe.

Première satisfaction, le maire UMP de la commune avait mis à disposition gracieusement une salle de la mairie. « Ils sont moins bêtes que leurs chefs de file ! » me suis-je dit en pensant à certains ténors du parti qui se sont distingués par leur manque de fair-play. C’est le conseiller général divers gauche du canton qui m’a accueilli : « Il n’est pas rancunier ! » me suis-je dit car le parti socialiste avait présenté un candidat contre lui lors de la dernière campagne des cantonales. Les mystères de la politique !?

J’ai signé la charte où je dis me reconnaitre dans les valeurs de la gauche et de la République. C’est quoi les valeurs de la gauche ? C’est un peu vague, mais ne faisons pas la fine bouche, j’ai signé. J’ai glissé ma petite pièce dans une tirelire et je précise que ce n’était nullement obligatoire, c’était une participation volontaire. J’ai pris les six bulletins et je me suis retrouvé dans l’isoloir bien embêté car à ce moment précis je ne savais toujours pas pour qui voter. En fait, je suis venu pour faire le nombre. Il parait d’ailleurs qu’à 14 heures, on avait dépassé le million de votants. Est-ce peu, est-ce beaucoup et en fonction de quel critère peut-on dire que c’est réussi ? Le Figaro va bien sûr minimiser et Libé applaudira devant un succès historique.

Pour ma part, je remercie C4N qui va me rembourser ma participation à cette expérience démocratique.