Qui ne s’est jamais livré, sans préparation, à une « lucha de pimientos » au Mexique, s’en souvient pour vraiment très, très longtemps. Les préparations de sauces aux piments Juan Pain, confectionnées au Kansas avec l’un des piments les plus puissants au monde (avec adjonction de citron et d’ail ou sans) arrivent en Europe dans les magasins Marks & Spencer. 210 g garantissent 100 % de peine, comme l’indique l’intitulé de la plus puissante d’entre les trois variantes commercialisées.

Pour qui aime les émotions fortes, le Mexique est une destination toute indiquée. D’abord, il y a la variante nationale de la roulette russe. Au Mexique, le compartiment contenant la balle est placé face au canon. On se rassemble ensuite au coude-à-coude autour d’une table ronde, le chien est relevé, et le révolver jeté en l’air. Les chances que l’un des participants soit tué sur le coup sont assez fortes, celles qu’il soit blessé encore plus, mais tout le monde s’en sort rarement indemne.
Avec la « lucha de pimientos », épreuve de résistance, selon le nombre de participants, pratiquement personne ne peut prétendre n’avoir aucunement souffert, vainqueur inclus. Pour l’emporter, il s’agit d’ingurgiter des piments jusqu’à ce que tous adversaires aient renoncé.
De quoi ensuite partir en borrachada (une « piste » qui peut durer plusieurs et nuits, jusqu’au coma éthylique, ou au rapatriement par des proches alertés de votre état).

Avec la mondialisation (il paraîtrait aussi que le couscous soit devenu le plat national français par excellence, devant le biftek-frites), la résistance des palais aux divers piments s’est renforcée, y compris dans des pays du haut de l’hémisphère nord. D’où l’idée de Marks and Spencer d’importer les préparations du Kansas. La salsa de Juan d’Original Juan Pain 85 % a quelques concurrentes : la Cayenne Hot Sauce, par exemple, dont le slogan est aussi « Pain is good ». Pas pour l’arse (ou ass), chacun sachant que les piments favorisent les hémorroïdes. Mais la Pain 100 % n’a pas d’équivalente.

Ouch, une sauce coupe-sifflet

Elle est préparée avec des habaneros du nord du Mexique, qui sont classés très haut sur l’échelle de Scoville (derrière le scorpion moruga de Trinidad, le naga viper, et quelques autres nagas, et juste devant les javaneros et le pili-pili ou nedungo, pourtant redoutable, avec une force 7).
L’indice 8 est torride, le 9 volcanique, et le 10, celui de l’habanero, explosif.

 

Au passage, Marks & Spencer augmente la douloureuse.
La Pain 100 %, vendue aux États-Unis à 6,50 USD (5,20 en direct), se retrouve à 3,99 £ en magasin. Soit cinq euros. Bien moins que les sept d’un vendeur en ligne

De la même maison, on peut essayer la Da’ Bomb Beyond Insanity Hot. Très bien aussi pour voir les beaux yeux d’une belle ou d’un beau pleurer (mais peut-être aussi fuir définitivement votre compagnie).

Pensez aussi peut-être, pour vos beaux-parents, au panier cadeau. Recommandée pour couper le sifflet aux plus bavards.

La Pain 100 % n’est pas destinée vraiment à être utilisée pure, mais à relever diverses sauces plus aromatiques (ou une mayonnaise, une moutarde). Utiliser avec d’infinies précautions.

On ne sait cette préparation a été ou non testée à Guantanamo et s’il est possible de survivre à une ingestion. Cette sauce n’est « riche » qu’en vitamine C (6 %) et sodium (5 %) et une cuillère de table ne procure que 7 calories environ. Mais aïe-aïe-aïe, que calor !