Suite de : Amplification du dôme de lave intra-cratéral : plausible éruption plinienne pour le Popocatepetl…
Le 13 juillet à 17 h 30 heure locale, 22 h 30 Temps Universel, le CENAPRED publie « au cours des sept dernières heures, le système de surveillance a détecté cinq exhalaisons qui ont pu être accompagnées par des émissions de gaz et de cendres, mais cela n’a pu être corroboré à cause des nuages intenses couvrant la zone. Peu de temps avant ce rapport, le volcan, partiellement caché, a permis de voir une épaisse colonne de vapeur persistante s’élevant verticalement sur environ 1.500 mètres au-dessus du cratère et se perdant dans les hautes nues. »
En même date, mais à 11 h 00 heure locale, 16 h 00 Temps Universel, le CENAPRED a précisé que « durant les dernières 24 heures, le système de surveillance a enregistré 38 exhalaisons, certaines ayant été accompagnées par des émissions de cendres, cependant les conditions de nébulosité ont empêché, dans la majorité des cas, de le corroborer, et 1,2 heures de tremor de haute fréquence et de basse amplitude. » Il a rappelé que « le 10 Juillet, un survol de reconnaissance, avec la participation et l’aide du Secrétariat de Marine de l’armée mexicaine, il a pi être attesté de la présence d’un dôme de lave d’environ 250 mètres de diamètre et de 20 mètres d’épaisseur obstruant toute la partie interne du cratère principal. Dans les images obtenues, on peut également apprécier des éclats de projectiles de nombreux impacts sur la neige sur les pentes externes du volcan.
Le 14 juillet à 11 h 00 heure locale, 16 h 00 Temps Universel, le CENAPRED rapporte qu’« au cours des dernières 24 heures, le système de surveillance du volcan Popocatepetl a enregistré six explosions d’intensité faible à modérée, un séisme tectonico-volcanique de magnitude 2.5 et quarante deux exhalaisons, principalement, de faible intensité, mais l’importante nébulosité n’a pas permis de vérifier la teneur en cendres contenue dans le panache de vapeur d’eau et de gaz. Cependant, il a parfois été possible d’observer l’émission d’une épaisse colonne de vapeur d’eau, de gaz et de cendres émanant du secteur Sud-Est du volcan et une incandescence s’élevant sur plusieurs centaines de mètres au-dessus du niveau cratèral. »
Nous ne pouvons que constater que les blocs ont roulé sur plus de 4 kilomètres de distance depuis le cratère et ont atteint la zone boisée qui recouvre, jusqu’à une altitude de 3.900 mètres les versants du volcans. Rares durant cette crise, toutefois démontrant la violence des explosions, ont été les fois où des blocs, arrachés au conduit éruptif, ont atteint cette distance. De telles manifestations, corroborées par la production d’un panache à composante majoritaire de vapeur d’eau et de gaz sont la preuve évidente que le magma traverse une strate phréatique qui pourrait se traduire par une éruption phréatomagmatique.
Certes, l’activité globale du Popocatepetl, marquée par l’émission d’un panache blanc bien moins important que celui que l’on pouvait voir les jours précédents, semble se calmer progressivement. En outre, le CENAPRED rapporte que, côté sismicité, le système de surveillance a enregistré, de manière très sporadique, des segments de tremor harmonique qui, mis bout à bout ne cumulent qu’entre 2 et 4,5 heures par 24 heures, et des périodes de tremblements spasmodiques n’excédant pas 8 à 9 heures.
Cela ne signifie pas, pourtant, que l’éruption est en régression et que les explosions, plus ou moins puissantes, ne se produiront pas au cours des prochains jours, car une telle situation, dans le cadre d’un suivi éruptif, entrecoupé d’épisodes de répit, est tout à fait logique pour le Popocatepetl et nombre d’autres volcans. Pourtant, il est fort à craindre que le dôme qui s’est mis en place, bien qu’initialement composé d’une lave relativement fluide, commence à se rigidifier sous l’effet de son refroidissement. Celui-ci constitue un bouchon plus efficace que lorsqu’il était en cours d’édification. Et bien qu’il y ait, après 10 jours d’une activité intense, probabilité d’une dégazification moins importante dans la colonne de magma qui a construit ce dôme, il est certitude que le gaz s’échappe plus difficilement à cause de ce « bouchon ». De fait, il engendre des surpressions susceptibles de créer des explosions brèves, plus ou moins intenses. Et s’il s’avère que le magma remontant a rencontré un milieu hydrique, la surpression, dans le conduit éruptif, en est d’autant plus conséquente. Celle-ci peut se traduire, avec destruction partielle ou plus ou moins totale du cône, par un épisode cataclysmique, de type éruption plinienne, si le « bouchon » cède brutalement.
Seraient-ce des impressions dues à la nébulosité mais, en en augmentant les craintes, depuis plusieurs jours des plumes distinctes semblent s’élever hors du cratère au niveau de certaines faillures et, tout particulièrement sur les restes du volcan El Fraile prédécesseur du Popocatepelt détruit pas un effondrement gravitionnel au milieu de l’Holocène.
14 Juillet 2013 © Raymond Matabosch
Je découvre au fil des textes une activité volcanique que j’ignorais et qui ne me passionnais pas. Pourtant, je dois dire que je m’intéresse de plus en plus à ce qui se passe dans le Monde côté Nature.
Cela veut-il dire Raymond que les volcans montrent une activité plus importante que ces dernières années ou bien est-ce un processus continue ?
Comme je suis néophyte en la question, je préfère vous la poser directement.
oups !! passionnant 😉
[b][quote]Madalen a dit : Cela veut-il dire Raymond que les volcans montrent une activité plus importante que ces dernières années ou bien est-ce un processus continue ?[/quote][/b]
Bonjour Madalen
C’est un processus normal… il y a environ entre 50 et 70 volcans, certains sur de longues périodes, d’autres occasionnellement ou par intermittence, qui sont ou qui rentrent en éruption dans le monde, tous les ans… Certaines éruptions sont de peu d’intensité se soldant par des panaches de vapeur d’eau, de gaz et de cendres, d’autres sont plus violentes avec expulsions de roches arrachées à la cheminée émissive, avec chutes de cendres sur plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres carrés…, coulées de laves, parfois avec formation de nuées ardentes qui dévalent les pentes à plus de 300/400 km/heure et brulent tout sur leur passage, ou des lahars( des boues) formés par ruissellement des eaux de pluie sur les cendres et autres matériaux volcaniques… et épisodiquement, la dernière s’étant produite en 1980, au Mont Saint Helens, avec effondrement gravitionnel d’un flanc d’un volcan, voire l’explosion totale de l’édifice volcanique et la formation d’une caldeira de plusieurs kilomètres de diamètre telles celles du Toba, 80 × 30 km, à Sumatra, le Crater Lake aux États-Unis, l’Askja en Islande, Santorin en Grèce, le Rabaul en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Champs Phlégréens à Naples en Italie…
Explosion sur le Popocatepetl ? Et nuées ardentes ? [url]http://www.66270rosesetepines.com/article-explosion-sur-le-popocatepetl-et-nuees-ardentes-119086064.html[/url]
Vraiment triste!Plus de volcanologues pour expliquer les phénomènes des volcans…
Le volcan mexicain Popocatepetl, le 23 juillet 2013.
Les chercheurs l’appellent « l’autoroute de l’enfer » : c’est la voie souterraine permettant à certains volcans d’entrer en éruption extrêmement rapidement, déjouant les tentatives de prévision, selon une étude publiée mercredi 31 juillet dans la revue Nature.
Les volcans crachent de la roche en fusion, le magma, produit dans le manteau terrestre, la couche intermédiaire entre le noyau de la Terre et la croûte terrestre. Le magma venant du manteau se stocke sous le volcan dans ce que les géologues appellent une « chambre magmatique », qui joue le rôle de réservoir jusqu’à ce que la pression devienne trop importante. C’est alors que l’éruption se produit.