Alors que s’enlisent sur les bords du Barada de sanglants soubresauts guerriers, la France, en cette période pré-électorale, forte de sa démocratie, malgré l’austérité ambiante, peut se permettre le luxe de tergiverser autour de l‘éventuelle «contamination islamique par le halal». De l’autre côté de l’Atlantique, l’effervescence sur le choix du futur locataire de la Maison blanche bat son plein et à quelques détails près résonne un même son de cloche.

En effet, la primaire des Républicains qui se poursuit tant bien que mal comme dans un ring semble opposer les divers candidats autour de thèmes qui quoique brûlants paraissent peu urgents : foi religieuse, avortement, droits des homosexuels, identité culturelle. D’ailleurs, de manière décomplexée , Foster Friess, conservateur chrétien, généreux mécène de la campagne de l’ultra-catholique Rick Santorum a recommandé, au grand dam de certains, un moyen désuet de contraception, à la fois sommaire et peu coûteux, consistant à placer de l’aspirine entre les jambes !

Avec une économie en berne, un système de santé à revisiter, un déclassement sur l’échiquier mondial, et face au réveil chinois, au frémissement des économies indiennes, brésiliennes, sud africaines, la priorité des yankees réside là où on ne l’attend pas.

Aussi pour compléter le tableau de leurs futures performances, aux heureux candidats de se pencher sur leurs orientations en terme de politique internationale et de se bousculer sans retenue au pied de l’autel AIPAC (american israël public affairs committee) y allant de leurs offrandes. Barak Obama n’a pas manqué de rappeler l’intérêt qu’il portait à la préservation de l’avantage militaire israélien tout en levant la baguette en direction de l’Iran faisant la quasi- unanimité auprès de ses homologues européens dont ceux en course pour l‘investiture.

D’ailleurs, quitte à nous donner de froides sueurs, pas un seul jour ne se passe sans que l’on nous profère de minutieux détails sur les menaces en cours comme sur celles à venir contre l’Iran. Sous prétexte que dans un an Téhéran détiendrait l’uranium nécessaire pour la confection de la bombe atomique, l’étau ne cesse de se resserrer de jour en jour autour de ce pays victime d’une explosion de sanctions dont ce fameux embargo européen dit graduel.

Alors, qu’à l’instar de l’Etat hébreu, en cette terre des pères fondateurs, les débats actuels gravitent essentiellement autour de la foi, on juge non fréquentable le régime rigide des mollahs. Aussi du fait de la soit-disant dissémination souterraine des sites controversés à travers tout le pays, lentement mais peut-être sûrement, l’option militaire à l’issue de laquelle se concrétisera ce plan machiavélique, fait son petit bonhomme de chemin.

Puis toujours au foyer central du conflit, se répètent encore et toujours les mêmes scénarios sur fond de raids israéliens contre un supposé activiste, suivi de lancements de roquettes puis de représailles puis de morts, et voilà que soudainement au milieu de tout ce chaos, Shimon Pérès se découvre une fibre humaniste.

Il se branche sur le mode innovation, nous troque sa politique ancienne contre une nouvelle toute liftée pour ré-enchanter le monde. Puis comme si les récalcitrants à la paix se trouvaient exclusivement dans le camp adverse, celui des pays empêtrés dans un «printemps arabe» où pieds et poings liés, se débattent des populations aux abois, Monsieur le président quelque peu impudique leur tend la main d‘une drôle de façon : une vidéo festive tel un cheveu dans cette sinistre soupe politique pour marquer son entrée sur le fameux réseau Facebook.

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