Et si les Européens reprenaient goût à la poésie (qui peut parfois être en prose) ? C’est le pari que fait Poetas del Mundo en proposant sur C4N, chaque week-end, un aperçu de l’oeuvre d’un poète des 44 pays qui composent l’Europe en français, mais aussi dans sa langue maternelle.
44 week-ends, 44 pays, 44 poètes. Des traductions et adaptations supervisées par Athanase Vantchev de Thracy, poète et membre de l’Académie nationale de Bulgarie et de l’Académie brésilienne des Lettres, prix international de traduction de Union des écrivains du Brésil. Donc, un gage de qualité.
Pour cette première semaine, voici un profil et deux poèmes de Luis Arias Manzo, fondateur de Poetas del Mundo et propagateur ardent de la poésie partout dans le monde.
Il est Président-Fondateur du mouvement Poètes du Monde (PPdM), organisation qui regroupe à cette date (Janvier 2011) plus de 7.000 poètes adhérents, originaires de plus de cent pays et des cinq continents. Il est aussi l’auteur du Manifeste Universel des Poètes du Monde (traduit en 28 langues). En quelques années, PPdM est, sans aucune doute, devenu l’institution de poètes la plus significative et représentative de la planète.
Il est l’auteur de trois livres : Agualuna (2002), Mille Ans d’Amour (2003) et Instants (2004), publiés aux Editions Apostrophes (Chili). Les deux premiers traitent de deux rencontres mystiques. Agualuna est une tireuse de cartes panaméenne qui parvient à réveiller son intuition, Mille Ans d’Amour est dédié á une doctoresse française qu’il a connu dans une vie antérieure. Dans ceux-ci, il livre également une partie de ses expériences au temps de la dictature de Pinochet et révèle, de façon passionnante, son propre éveil spirituel et sensible. Le troisième est le récit d’un voyage, par voie de terre, au Brésil. Le temps en bus se dilate et permet qu’en ses interstices fleurissent les souvenirs vécus 27 ans auparavant en Argentine durant son premier exil alors qu’on exécutait l’ « Opération Condor* ».
*(Il s’agissait d’un plan répressif, aujourd’hui connu et dénoncé, conçu pour anéantir les opposants aux dictatures d’Amérique de Sud, dont ont été victimes, entre autres, 119 chiliens réfugiés en Argentine. C’est dans le cadre de la recherche internationale sur cette « opération » que le juge espagnol Baltasar Garzón a réussi à maintenir en détention à Londres le Général Auguste Pinochet pendant un an et demi, jusqu’au début 2000).
Luis Arias Manzo (Melipilla – Chile, 1956) En 1973 tenía 17 años cuando ocurrió el golpe de Estado del general Pinochet. Debió salir al exterior en marzo de 1975 y sólo volvió al país en febrero de 1991. Sus últimos 12 años como exiliado los vivió en Francia. Sus estudios los dirigió hacia el ámbito de la construcción: es proyectista de arquitectura y topógrafo, también hizo estudios de economía de la construcción. En la Facultad Católica de Lyon (Francia) realizó dos años de estudios de la lengua francesa.
Es el Presidente-Fundador del Movimiento Poetas del Mundo (PPdM), instancia que agrupa a esta fecha (Enero 2011) más de 7.000 poetas adherentes y está presente en más de cien países de los cinco continentes.
Asimismo es autor del Manifiesto Universal del Movimiento Poetas del Mundo (traducido a 28 idiomas). En sólo algunos años, PPdM se ha convertido en el gremio de poetas más representativo y significativo del planeta.
Es autor de tres libros: Agualuna (2002), Mil años de Amor (2003) e Instantes (2004) Apostrophes Ediciones (Chile). Los primeros tratan de dos encuentros místicos: Agualuna es una tarotista panameña que llega a despertar su intuición, Mil años… está dedicado a una doctora francesa que lo ha conocido en una vida anterior.
En ellos, inclusivamente, va narrando parte de sus experiencias en tiempos de la dictadura de Pinochet y va revelando, de manera apasionante, su propio despertar espiritual y sensitivo. El tercer libro es el relato de un viaje, por tierra, a Brasil; el tiempo sobre el bus se dilata y permite que en sus intersticios afloren recuerdos vividos 27 años antes en Argentina durante su primer exilio mientras se ejecutaba la “Operación Cóndor*”
*(Se trataba de un plan represivo, hoy conocido y denunciado, diseñado para aniquilar a los opositores de las dictaduras militares de América del Sur, entre cuyas víctimas se cuentan 119 chilenos refugiados en Argentina. Fue en el marco de la investigación internacional de esta ‘operación’, que el Juez español Baltasar Garzón logró mantener detenido en Londres al General Augusto Pinochet durante un año y medio, hasta los primeros días de marzo de 2000).
AGUALUNA I
Ma nuit a été pleine d’élévation,
Elle a survolé d’anciennes montagnes
Elle a plané au-dessus d’antiques histoires.
Des yeux d’un bleu profond,
Couleur d’océans éclairés par la lune,
Me suivaient dans mon périple nocturne.
C’était toi, aucun doute,
Femme magique au regard pénétrant
Qui fouillait les sombres recoins de mon âme,
Et me laissais naviguer, sans savoir où j’allais,
Dans les espaces infinis du mystère divin.
Au cours de ces minutes, le temps devenait perles d’or.
Oh ! Déesse propice,
Tu es arrivée juste à l’heure
Où chaque maillon de ce conte s’insérait
Dans une chaîne de pures coïncidences
Où le système solaire devenait tout petit
Et la minute, immense comme l’heure ultime.
Je m’oubliais moi-même,
Je me perdais dans les labyrinthes de ma conscience,
Mais, opportune et toujours propice,
Tu es venue à la nuit tombante m’éclairer de ton charme.
Maintenant je m’en vais, joyeux,
Tes yeux incrustés dans mon silence.
Agualuna I
Anoche, mi noche voló,
anduvo por montes antañeros
como planeando sobre historias alejadas,
y unos ojos azules profundos,
color de océanos aclarados por la luna,
me seguían en mi expedición nocturna…
Eras tú, sin duda alguna,
mujer mágica de la mirada escrutadora
que penetras en los rincones sombríos de mi alma,
y me dejas navegando desconcertado
por dimensiones universales del misterio divino,
y por minutos de tiempos de perlas de oro.
Oh!, diosa oportuna,
llegaste justo a la hora precisa
cuando cada eslabón de este cuento solidariza
en una cadena de secuencias coincidentes,
donde el sistema solar se hace pequeño
y el minuto crece grande como la última hora.
Ya me estaba olvidando de mí mismo,
Ya me estaba perdiendo en el laberinto de mi conciencia,
Pero tu oportunidad siempre a la hora,
Llegaste en la noche alumbrando con tu encanto,
Ahora me voy y me quedo contento
Con tus ojos escrutados en mi silencio.
AGUALUNA II
Tu m’as déjà écrit des poèmes sensuels
Bien plus beaux que les mots qu’ils contiennent !
Tu ne le sais pas, sinon tu me l’aurais dit,
Sache qu’ils sont gravés en lettres de diamants
Et que mon âme sait les lire.
Fou d’impatience, je t’ai cherchée toute la nuit,
Et je t’ai vue. Tu étais vêtue de bleu,
Pure comme la mouette qui se perd au crépuscule.
J’étais en quête de mon autre moi, toi aussi, j’en suis sûr,
J’ai voulu voler de concert avec toi, pourquoi m’as-tu dit non ?
Parfois, je vole très haut, et le monde m’apparaît minuscule,
De là-haut tout est si différent,
Tous courent comme des fourmis derrière n’importe quoi,
Soudain je prends peur, le froid me saisit,
Je ne veux plus descendre, non, je ne veux plus descendre.
Où est donc cette épaule élégante ?
Pourquoi mon cœur devient-il tout à coup aveugle
Et fait voler en éclats toutes mes convictions ?
Si longtemps j’ai chanté cette chanson,
Aujourd’hui, je ne distingue même plus le chemin.
Ah, comme je cherche cette lumière,
Comme je l’ai cherchée partout et en tout temps,
Je suivrai les conseils que tu m’as donnés
Je continuerai à la chercher avec mon cœur obstiné
Jusqu’à mon dernier souffle, jusque sur le lit de l’ultime paix.
Agualuna II
Tú ya me escribiste poemas sensuales,
Son más hermosos que las palabras mismas,
Tu no lo sabes, si no me lo dirías,
Pero ahí están grabados con letras de diamantes
Que sólo mi alma sabe leer…
Te he buscado impaciente en las noches
Te he visto vestida de azul,
Pura como una gaviota que se pierde en el crepúsculo,
Yo iba detrás de mi otra parte, seguro tú también,
Quería unirme a tu vuelo, ¿por qué no me dejabas?
A veces vuelo muy alto y veo el mundo muy pequeño
Desde arriba se ven las cosas diferentes,
Todos corrían como hormigas detrás de algo…
Súbitamente tengo miedo y tengo frío
Ya no quiero bajar, ya no quiero bajar.
¿Dónde queda aquel hombro iluminado?
¿Por qué mi corazón de pronto se pone ciego
Haciendo trizas la filosofía que me sostuvo?
Durante tantos años canté aquel canto
Y hoy el camino se me diluye.
¡Ah!, como busco aquella luz,
Cómo la he buscado por el mundo y por el tiempo,
Pero seguiré los consejos que me diste en aquellos poemas:
Seguiré buscando con el corazón, testarudo y aguerrido,
Hasta agotar mi último suspiro y hallar el lecho de mi paz.
Traduit de l’espagnol et adapté par Marc Galan et Athanase Vantchev de Thracy