Conformément à la loi fondamentale Malienne, c’est en principe le 22 Mai prochain qu’expirera les quarante jours dont disposaient le président intérimaire du Mali et son premier Ministre,  pour organiser une élection présidentielle. Seulement, les difficultés que connait le Mali depuis le Putsch du 22 Mars dernier n’ont pas permis à Monsieur Dioccounda Traoré et son gouvernement de réussir ce challenge. Afin d’éviter que ce pays d’Afrique de l’Ouest de bascule dans l’anarchie totale, les émissaires de la communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont tenté en vain cette semaine de trouver une solution consensuelle pour le Mali. Dès lors, l’on ne sait plus ce que deviendra ce pays au soir du mardi 22 Mai prochain.

Des positions très radicales…

Bien que certaines dispositions de la constitution Malienne prévoient une prorogation de la transition, les ex-putschistes à la tête desquels Amadou Sanogo, disent être contre toute prorogation de la transition. Pour eux, au terme de ses quarante jours, le Président Dioccounda et son gouvernement devraient tout simplement  céder la place à un autre gouvernement intérimaire,  qui sortirait selon eux d’une « concertation  nationale » qu’ils organiseraient.

De leurs côté, le front anti-putsch tout comme la Cedeao s’insurge contre cette position anticonstitutionnelle et même égoïste de la bande à Sanogo, et exige le respect de la loi fondamentale qui autorise le conseil constitutionnel à proroger le mandat transitoire de Dioccounda Traoré.

Vers un retour de la junte ?

Tout laisse croire que la junte entend par cette manœuvre récupérer le pouvoir à Monsieur Dioccounda, afin de le remettre à une « marionnette » qui manipulerait à leur guise. Surtout quand  on connait l’amour qu’éprouve  le capitaine Sanogo pour le pouvoir. Aussi, il n’avait jamais cessé de brandir des menaces à l’égard du régime intérimaire, au cas où il tenterait de conserver le pouvoir au terme de ses quarante jours.

Violation de l’accord du 06 avril ?

Difficile de la dire, dans la mesure où l’accord qu’avait présenté la Cedeao à l’ex-junte ne prévoyait pas un scenario pareil. Car la Cedeao pour sa part restait très confiant sur le fait que le président intérimaire réussirait à organiser une élection dans les délais. Et, au jour d’aujourd’hui, l’organisation ouest-africaine semble pris dans son propre piège. Dans l’incapacité de trouver une solution consensuelle, ses émissaires ont mis fin cette semaine à leur médiation, laissant le Mali à son triste sort ! En attendant voir ce qui se passera au soir du 22 mai prochain, les positions des uns et des autres restent très radicales.