Comme dans un mauvais feuilleton, le débat sur les retraites a connu hier un nouvel épisode inédit. Notre éclairé ministre du travail, Eric Woerth, a déclaré que le gouvernement pensait à relever l’âge légal de départ à la retraite. Mais il n’a pas annoncé de chiffre précis. On pense à 62 ou 63 ans.

Aussitôt dit, aussitôt critiqué. Dame Martine Aubry, comme une épouse profondément vexée d’avoir été trompée une fois de plus par son infidèle de mari, fustige cette "mesure idéologique injuste alors qu’il y a les moyens de faire une réforme enfin juste et efficace". C’est bien gentil tout ça, mais on aimerait bien savoir quoi. Et les autres membres importants du PS de cracher leur venin tout simplement pour dire qu’ils allaient faire un tour de France pour trouver, avec les Français, une solution acceptable. C’est étrange mais j’avais l’impression, compte tenu de leurs déclarations, qu’ils l’avaient déjà trouvée.

Cependant, dans ce mauvais feuilleton à l’eau de rose qui ne fait qu’ajouter à la confusion autour de ce débat, rien n’est encore décidé même si la solution paraît double: allonger la durée de cotisation ET créer une nouvelle taxe sur les hauts revenus et le capital. Les stars françaises (surtout les sportifs) ne sont pas prêtes de quitter le bon air de la Suisse! Le gouvernement n’a néanmoins pas rejeté les autres pistes envisagées, notamment l’instauration d’une deuxième journée de solidarité, et insiste que le fait que rien n’a encore été décidé, même si les solutions envisagées sont toujours les mêmes.

Coincés entre les membres du gouvernement qui viennent faire des déclarations pour ne rien dire, jouant les benêts du village et une opposition essentiellement représentée par le PS, qui rejette systématiquement toute proposition juste histoire de contester sans rien proposer, les Français ont-ils leur mot à dire? J’ai hâte de voir le nouvel épisode, c’est tellement passionnant toutes ces querelles dignes d’une cour de maternelle! Si les scénaristes de "Plus Belle la Vie" sont à court d’idée, ils n’ont qu’à s’inspirer de nos politiciens.