D’où nous viennent toutes ces expressions qui font référence aux animaux ? Selon François Laserre, qui a sorti un livre sur le sujet aux éditions Delachaux et Niestle et qui s’intitule « comme vache qui pisse », l’homme ayant toujours vécu en compagnie d’animaux, l’analogie et l’anthropomorphisme expliquent que nous les comparions à nous. Etudions quelques unes de ces locutions populaires :

 

« Avoir la chair de poule » fait référence à la l’aspect de la peau d’une volaille déplumée. Lorsque nous avons froid ou lorsque nous sommes effrayés notre peau ressemble singulièrement à celle-là.

 

« Avoir une taille de guêpe » est une comparaison avec la taille extrafine de cet insecte, qui, à la jonction de son thorax avec son abdomen, présente une jonction très fine, et  désigne une taille très menue.

 

« Etre excité comme une puce » , que tout le monde connaît, était à l’origine l’expression « être excité comme un boisseau de puces », le boisseau était une unité de mesure qui servait à mesurer le grain. La puce n’étant pas un animal excité a proprement parlé, l’expression fait évidemment référence à ses sauts

 

« Quand les poules auront des dents », expression populaire s’il en est, s’utilise pour nommer quelque chose d’improbable ou d’impossible , la possibilité que ces volatiles en possèdent un jour étant pratiquement impossible.

 

« Pleurer des larmes de crocodile » veut dire : être hypocrite, dire ou faire une chose en montrant le contraire.
Ajoutons à cela la symbolique des larmes : la tristesse, la peine. Pour la comprendre, il faut savoir que les crocodiles pleurent (sécrètent des larmes) quand ils mangent leurs proies.
On pourrait donc penser qu’ils sont tristes de manger leurs victimes… alors qu’en fait ce sont leurs glandes lacrymales qui ont les mêmes circuits neuromoteurs que leurs… glandes salivaires et gastriques !

« Payer en monnaie de singe » : Payer en grimaces ou en fausse monnaie, au lieu de payer réellement. Au XIIIe siècle, Saint-Louis décida qu’il faudrait payer une taxe pour emprunter le pont qui, à Paris, reliait l’île de la Cité à la rue Saint-Jacques.
Il y avait toutefois une exception à cette règle : les forains, bateleurs ou jongleurs qui possédaient un singe pouvaient, en guise de paiement, faire faire son numéro à leur animal.
C’est cette forme de paiement particulier qui a donné naissance à notre monnaie de singe.

 

"Le geai paré de plumes de paon" se dit d’une personne qui se fait gloire d’une chose empruntée.