Pamphlétaire contemporain, Pierre Jourde n’est pas seulement auteur d’essais littéraires. Avec le roman LE TIBET SANS PEINE, publié chez Gallimard en 2008 et qui vient de sortir en format Poche (Folio), il se frotte au récit de voyage de façon assez convaincante.

 

Le propos

Comme son titre le laisse aisément comprendre, LE TIBET SANS PEINE, huitième roman de Pierre Jourde (entre sa CANTATRICE AVARIEE et ses PARADIS NOIRS), souhaite retracer par le récit les différents périples que l’auteur mena au Tibet. 

 

Par le récit tout autant que dans le propos, l’auteur exploite totalement la notion de procéder "sans peine" : un récit fluide au vocabulaire simple et tournures claires qui évoque des voyages accomplis sans vanité superflue, sans complications navrantes et sans grandiose ronflant.

Mes impressions

Le roman, 133 pages au format poche, se dévore littéralement.

Le style est effectivement léger et fluide, Pierre Jourde ne cherchant pas à tout prix à paraître intellectuel, à se trouver une légitimité dans l’exercice du récit de voyage. Il mène celui-ci comme bon lui semble, en brisant les codes du genre avec un malice assumée.

Et cela pourra déplaire aux puristes mais c’est plutôt exquis pour le néophyte qui aurait redouté s’ennuyer si on lui avait donné des descriptions trop conformistes et trop plates, des émerveillements verbaux à n’en plus finir sur les gens là-bas, les paysages là-bas, la vie là-bas qu’on peut se faire conter mais qu’on ne pourra pas comprendre. Ici, le rythme est vif, la narration rebondit, s’égare et revient, le narrateur joue avec son lecteur, et raconte le Tibet sans trop en faire.

Cette expérience du Tibet n’est que la sienne, dans tout ce qu’elle a de plus banal, non calculé, non grandiose et non intellectualisé : une expérience on ne peut plus charmante, donc !