Pourquoi « mécÈne » et « mécÉnat » ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Voila une question que, pour notre Photo du jour, Frédéric Beigbeder ne semble guère se poser. Il donne plutôt l’impression de se demander s’il n’a pas oublié de fermer le gaz sous les tripes saindoux et gras double et lardons (spécialité de Porto). Pourtant, sa jeune et sémillante voisine fait tout ce qu’il faut pour attirer l’attention. Au fait, c’est qui à côté de cette jeune femme qui, à Landernau (autre ville sainte bretonne), est l’égérie auprès de laquelle il faut poser ? Tous en piste, toutes en scène, non mais !
 

C’était, on s’en douterait, à la Fnac (du trou des Halles de Paris). Et avant même que Stéphanie B. (la photographe qui monte, qui monte… sur la pointe des pieds pour caresser la Liberté ; cherchez et vous trouverez) songe à faire dédicacer Un roman français pour sa nièce (qui vient de réussir son bac de français, bravo Céline ! je n’ai pas très bien compris comment on réussit son bac de français en septembre, mais l’important n’est pas d’avoir été, mais d’être… ), voici que surgie de nulle part… Mais oui, c’est bien une petite Bretonne (on les reconnait à leur bandeau dans les cheveux frisés) qui vient faire dédicacer son panneau.

Ne laissez point une Bretonne, même jeune, même petite, dans la détresse ! Amis des écoles de recherche de parrainages, donnez, donnez !

L’histoire ne dit pas si auparavant, elle avait demandé un euro ou deux à Frédéric Beigbeder pour payer le Lavomatic™ afin que ses petites culottes restent propres ou un ticket-restaurant. Perso, et croyez-moi, j’y étais, je ne crois pas. Toutes les professionnelles de la recherche de fonds, genre Isabelle Autissier en mal d’esquif, Christine Lagarde en quête d’une nième taxe pour compenser le bouclier fiscal, tous les pros tel mon pote le gitan pour s’offrir une Dalida fournisseuse d’amour et de vin le savent bien : un pipeule en séance de dédicace n’a sur lui qu’une carte Diners’ Club périmée et aucune petite monnaie. Or donc, notre héroïne n’a plus qu’à faire brûler un cierge au sanctuaire de Plougastel-Daoula (notre ville sainte, l’an prochain, c’est sûr, on ira…) et espérer que le standard  de C4N va exploser pour que je vous communique son numéro de portable. Pour le portable, cela va, mais pour le mobile ? La course effrénée à la notoriété ? Le projet d’arracher des petits Chinois aux griffes du maoïsme pour en faire des frères lais chez les Pères Blancs ? Une nouvelle croisade pour bouter les Francs au-delà des marches de Fougères, Clisson, Ancenis et le pays de Retz ? Allez savoir.

Quant à Un roman français, il est sorti le 18 août. L’Encore S.N.O.B. (Site non officiel de Beigbeder) nous informe qu’il s’agit d’un pamphlet anti-Forces de l’Ordre et résurgences de trucs genre gropopo et serrements des mains des dames. C’est chez Grasset. Le site de Grasset vous donne en intégral le premier chapitre. Le site du S.N.O.B. vous offre tout aussi in extenso le vingt-huitième chapitre.

Frédéric, est-il bien nécessaire de lire les vingt-sept chapitres intermédiaires ? Dois-je vraiment demander ce bouquin en service de presse ? N’ai-je point mieux à faire ?

Au fait, je signale au passage que lorsque Frédéric Beigbeder doit signer un panneau « Jeune femme cherche mécène », il s’applique. Alors que quand on lui tend un bouquin qui n’est pas de lui pour l’offrir avec sa dédicace, c’est limite gribouillis. Mais bon, tentez d’avoir, en haut de la page de titre d’Un roman français, cette phrase sybilline (car on ne sait à qui elle est destinée) : « Moi aussi, je ressens parfois le plaisir de tuer… ». Et c’est pourquoi il est plus judicieux de faire signer aux auteurs des bouquins des confrères. Mais bon, c’est hors-sujet.

Le sujet est que nous lançons, avec cette photo et d’autres, la rubrique « La Photo du jour ». Si elle est de la veille, ce n’est pas grave. Voire de l’avant-veille. Si elle est du genre « Moi et Tonton à Palavas-les-Flots », tout dépend de la trogne de Tonton ou de la vôtre.  Si elle est bassement publicitaire (ici, pour la Fnac), cela se discute, la preuve… Bref, un peu d’insolite, un peu d’humour, et vous aurez droit au label « La Photo du jour » de C4N, Come4News. Photo d’un jour, photo de toujours : c’est ce qui doit guider votre choix.