de la bataille de l’Aisne jusqu’à l’armistice.
Elle se développe du 27 mai 1918 au 17 juillet. Elle se poursuit ensuite par la seconde bataille de la Marne, ou les troupes Allemandes sont bousculées par la contre attaque Française dans la région de Villers-Cotterêts entamée le 18 juillet 1918. Les résultats de cette contre-attaque sont dévastateurs pour ces troupes Allemandes qui doivent refluer vers le nord en évitant de justesse l’encerclement. À compter de cette date, l’armée Allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. La grande offensive victorieuse a lieu le 8 août 1918. Les soldats Canadiens, soutenus par les Australiens, les Français et les Britanniques, lancent une attaque en Picardie et enfoncent les lignes Allemandes. Plus au sud, les soldats Américains et Français se lancent aussi dans l’offensive Meuse-Argonne, victorieuse. Pour la première fois, des milliers de soldats Allemands se rendent sans combat. Les troupes Allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch.
Le char Renault FT-17.
Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats Américains, par les premiers chars Renault FT-17 et par une supériorité navale et aérienne. L’armistice est signée le 11 novembre 1918, elle marque la fin de la première guerre mondiale.
La série d’articles qui va suivre comprend l’offensive de l’Aisne , l’offensive vers Compiègne , l’offensive en Champagne, la contre offensive et la seconde victoire de la Marne, la bataille de Picardie, l’offensive sur la ligne Hindenburg et la bataille de Champagne-Argonne. Ensuite seront les dernières batailles avant l’armitice, les Belges à la reconquête de la Belgique, puis l’armistice du 11 novembre 1918, pour terminer par le Soldat inconnu et les références consultées, puis une réflexion sur, «pouvait-on éviter la première guerre mondiale». La seconde partie sera Philippe Pétain ses heures noires de 40 à 44.
L’offensive vers l’Aisne
Le général Foch
En mars 1918, Pétain est un candidat possible au titre de généralissime des troupes alliées, mais, avec l’appui des Britanniques, Clemenceau lui préfère Foch. Il est désormais à l’origine de la coordination de toutes les troupes alliées, dont Foch est le chef suprême. Pendant l’offensive Allemande de 1918, Pétain conseille la prudence, là où Foch choisit la contre-offensive, victorieuse. En août 1918 Pétain reçoit la médaille militaire, «soldat dans l’âme», il n’a cessé de donner des preuves éclatantes du plus pur esprit du devoir et de haute abnégation. Il vient de s’acquérir des titres impérissables à la reconnaissance nationale en brisant la ruée Allemande et en la refoulant victorieusement, il est élevé à la dignité de maréchal de France.
La bataille de l’Aisne fait suite aux offensives Allemandes dans la Somme ou les batailles de la Somme et en Flandre ou bataille de la Lys d’avril 1918.
Le général Erich Ludendorff, chef d’État-major général adjoint, lance sa troisième offensive sur le front occidental en 1918, par une attaque de diversion contre les Français qui tiennent le secteur du Chemin des Dames, sur l’Aisne. L’objectif de Ludendorff est d’empêcher les Français d’envoyer des renforts aux Britanniques qui se trouvent dans le nord de la France, où il prévoit une nouvelle attaque. L’offensive est dirigée par la VIIème armée du général Eduard von Böhm-Ermolli et la Ière armée du général Bruno von Mudra (de), totalisant quarante-quatre divisions. L’objectif de leur offensive, du nom de code «Blücher et Yorck», est de frapper la VIème armée Française du général Duchêne qui regroupe douze divisions dont trois Britanniques.
Un ordre de la XVIIIème armée, trouvé sur un prisonnier, prescrivait de désigner les opérations dirigées contre Amiens, antérieurement au 6 avril, sous le nom de «bataille de rupture», et celles postérieures à cette date sous le nom de «combats de l’Avre et de la région de Montdidier-Noyon». Insignifiant détail, mais important.
Cette importance parut telle que Foch, après avoir cru, un instant, à une offensive décisive sur Calais et sur les ports de la Manche, offensive qui, poussée à fond, eût encore pu être funeste, puis, voyant les affaires tourner en longueur, ne leur prêta bientôt plus qu’une attention de convenance, ne se laissant arracher des renforts pour ces régions que sur les instances pressantes et réitérées du maréchal Haig, dont il fallait a tout prix soutenir la confiance. Par intuition et par raisonnement, Foch eut été certainement plus disposé à faire droit aux réclamations de Pétain qui, le 6 mai, lui montrait l’Armée Française à l’extrême limite de ses efforts et en situation difficile avec des effectifs aussi restreints, répartis sur un front aussi étendu.
Les forces Allemandes.
Depuis le début d’avril, Ludendorff vidait la poche d’Amiens.
A cette date, Hutier, Oscar von Hutier, disposait encore de 27 divisions, au début de mai, il n’en avait plus que 14. En revanche, le front entre l’Oise et Reims, tenu par la VIIème armée, von Boehm, depuis Chauny jusqu’à Berry au Bac, et par la Ière armée, Fritz von Below, depuis Berry au Bac jusque vers Saint Souplet, en Champagne, était puissamment renforcé à partir du 19 mai. En particulier, dans la région comprise entre Chauny et Berry-au-bac, face au Chemin des Dames, se trouvaient massées le 26 mai,
-entre Chauny et Leuilly, sur 20 kilomètres, 3 divisions en première ligne et 2 divisions en réserve,
-entre Leuilly et Berry au Bac, sur 45 kilomètres, devant le Chemin des dames, 15 divisions en première ligne, 7 divisions en deuxième ligne, 8 divisions en réserve.
-entre Berry-au-bac et Reims, sur 10 kilomètres, 5 divisions en première ligne, 1 division en deuxième ligne, 1 division en réserve.
Soit un total de 42 divisions sur un front de 75 kilomètres, et, en particulier, 30 divisions sur le front de 45 kilomètres correspondant au Chemin des Dames.
C’est sur ce terrain une division pour 1500 mètres, ou en moyenne 5 combattants par mètre courant. Il y aura, en outre, 2 batteries de 77 d’accompagnement par 100 mètres de front d’attaque, et dans l’ensemble du secteur, 180 batteries de contre-batterie, destinées à annihiler l’artillerie Française. Tout ce matériel, qui comprend un nombre important de pièces à longue portée, est en place depuis très longtemps, ce qui facilitera grandement l’effet de surprise sur lequel les Allemands comptent.
Du coté de l’entente.
Il y a l’Armée de Duchêne, 6ème armée, étalée sur un front d’environ 90 kilomètres. Ce sont,
–le 30ème Corps, 55ème, 19ème, 151ème divisions, 2ème division de cavalerie à pied, depuis l’Oise jusqu’à la voie ferrée Soissons Laon,
–le 11ème Corps, 61ème, 21ème et 22ème divisions, de cette voie ferrée au bois de Vauclerc,
–le 9ème Corps britannique, 5ème, 8ème et 21ème divisions, du bois de Vauclerc à Reims, ayant à sa droite la 45ème division Française.
Derrière le front, se trouvaient disponibles les 13ème, 39ème, 74ème, 157ème divisions et la 4ème division de cavalerie à pied.
Plusieurs de ces unités sont très fatiguées et ont été placées dans ce secteur calme pour se refaire. La 22ème division, la 39ème et la 2ème division de cavalerie à pied, la 45ème division ont été fort éprouvées fin mars, la 151ème division vient de subir de grosses pertes a Coucy le château, les 6, 7 et 8 avril. Quant aux divisions Britanniques, elles se sont battues trois fois depuis deux mois, ont perdu la moitié de leur effectif et sont à bout de souffle. Enfin 4 divisions, dites fraîches parce qu’elles n’ont pas assisté à de violents combats, sont en secteur depuis cinq ou six mois, et auraient, elles aussi, grand besoin de repos. Au total, c’est 16 divisions plus ou moins fatiguées ou réduites que les Alliés ont ici, en face des 42 divisions Allemandes, parmi lesquelles figurent le Corps alpin, 4 divisions de la Garde et la division de Brandebourg.
Le terrain.
La position, il est vrai, est formidable. Elle est trop connue pour qu’il soit nécessaire de la décrire à nouveau. C’est l’énorme massif qui s’élève entre l’Ailette et l’Aisne. L’Ailette forme le fossé, et la forteresse est constituée par un terrain abrupt que barrent des précipices, et où des creutes immenses permettent de soustraire les troupes de soutien au feu de la plus puissante artillerie. La première position de défense, comprenant une ligne avancée, une ligne principale de défense, une ligne de soutien et une ligne de réduits, est placée au pied des pentes, immédiatement derrière l’Ailette. A 6 kilomètres en arrière se trouve une position intermédiaire, ligne de tranchées qui court à contre-pente, au delà de la crête, abritée par conséquent de l’artillerie et parallèle au Chemin des Dames. Au sud de l’Aisne, qui forme un deuxième et puissant obstacle, une deuxième position est organisée, au pied de laquelle toute attaque victorieuse par surprise de la première position viendra s’écraser. Malheureusement, pour garder cette région vraiment inexpugnable, les moyens en hommes et en matériel sont tout à fait insuffisants. Chaque Corps de l’Armée Duchêne tient un secteur d’une trentaine de kilomètres.
La 22ème division, reconstituée après les combats de la Somme, est devant Craonne, en liaison avec le 9ème Corps Britannique qui couvre Berry-au-bac et Reims. Elle est étalée, avec ses dix mille combattants, sur un front de 14 kilomètres. A sa gauche, la 21ème division, en secteur depuis longtemps elle aussi, garde 11 kilomètres. Ces divisions occupent la première position de défense avec la presque totalité de leurs forces, et la position intermédiaire au moyen de simples garnisons de sûreté, appuyées par quelques compagnies de mitrailleuses. Or, étant donné l’étendue du front, la première ligne elle-même n’est pas occupée d’une manière uniforme, elle est simplement tenue par des groupes de sections et de demi-sections installés dans des réduits encerclés de réseaux de fils de fer, échelonnés en profondeur, et se flanquant à des distances variables, quelquefois assez considérables. Les défenseurs de ces îlots sont pourvus d’armes automatiques et de grenades, mais vu les intervalles qui séparent les îlots fortifiés, il est évident que la prise d’un seul de ces réduits creusera dans la ligne une brèche difficile à aveugler. L’artillerie des divisions de première ligne est installée près de la position intermédiaire. Quant à la deuxième position, elle doit être défendue par les divisions qui se trouvent au repos derrière le front, dans la région de Soissons.
Le Haut Commandement n’ignorait pas cette situation, dont la responsabilité ne lui incombait pas. Il savait bien que, pour soutenir le front Britannique qui cédait, il avait été obligé de dégarnir tout le front Français. Pour protéger efficacement les directions vitales entre toutes qu’étaient celles de Paris et des ports de la Manche, il avait du masser de ce coté la majeure partie de ses réserves. La Champagne, la Lorraine, l’Alsace étaient tout aussi menacées que le Chemin des Dames et aussi peu garnies de défenseurs. Le Chemin des Dames avait au moins l’avantage d’offrir à la défense de magnifiques positions, susceptibles de faire hésiter l’ennemi. Foch savait donc qu’il devait faire la part du feu, et qu’en attendant les renforts Américains son immense ligne n’était nullement capable de résister partout aux moyens formidables que l’ennemi avait la possibilité d’accumuler devant l’un quelconque de ses secteurs. Son vaste front devait résister, plier, se rompre même par endroits, mais il pensait bien qu’à force d’activité le flot finirait toujours par être maîtrisé, comme devant Amiens, et qu’on se trouverait, au pis aller, en présence d’une nouvelle poche comparable à celle de Montdidier.
La préparation.
Du reste, tout annonçait une bataille imminente, depuis le début de mai, les indices se multipliaient de la préparation d’un suprême effort. Les transports de Russie continuaient, très intensifs, la presque totalité de l’artillerie Allemande était maintenant en secteur sur notre front et, avec elle, une partie de l’artillerie Autrichienne. Ypres, Calais, Amiens, Compiègne, Chalons paraissaient plus particulièrement menacés. Devant le Chemin des Dames, au contraire, le calme demeurait profond, et c’est surtout dans le secret de la préparation de l’attaque que réside le principal mérite de cette opération pour le Haut Commandement Allemand.
Pour assurer ce secret, les précautions les plus minutieuses ont été prises, suivant les principes déjà mis en pratique lors de l’offensive du 21 mars. Six divisions seulement ont été transportées par voie ferrée, les vingt autres ont gagné leur zone de combat par une série de marches de nuit. Pendant le jour, dès 4 heures du matin, aucune colonne ne circulait, tout le monde était abrité, et les rues des cantonnements étaient tenues désertes. Les itinéraires étaient calculés de manière à éviter que deux régiments de brigades différentes puissent se croiser, chaque unité restait dans l’ignorance des mouvements généraux.
De même les cantonnements étaient rigoureusement consignés aux militaires des unités voisines, jamais une même localité n’abritait des éléments appartenant à deux divisions différentes. Les mouvements d’artillerie furent l’objet d’une attention particulière. Tout bruit était évité dans le voisinage des secteurs d’attaque, et dans les batteries qui prenaient leurs positions, les roues des voitures étaient matelassées, les sabots des chevaux enveloppés de chiffons, les organes des pièces habillés de manière à éviter tout cliquetis métallique.
Et c’est ainsi que le 26 mai au soir tout le dispositif était à pied d’œuvre devant nos positions du Chemin des Dames, dix divisions en face de notre 22ème, six divisions en face de la 21ème, cinq divisions devant la 61ème. Pourtant, malgré ces minutieuses précautions, la préparation, commencée le 1 mai, était déjà éventée depuis le 23. Comme au temps de Verdun, des déserteurs étaient passés dans nos lignes, et le général de Maud’huy, commandant le 11ème Corps, savait d’une manière précise, que le 26 à midi le Chemin des Dames serait attaqué la nuit suivante, à 3 heures du matin. La seule surprise fut donc, en définitive, dans les moyens formidables dont disposait l’assaillant, à celle-là, l’état de nos propres moyens ne permettait pas de répondre.
La suite 9 sera l’attaque.
[b]Anido[/b],
j’attends la suite, mais aussi les suites, avec énormément d’impatience !
Sachant que la [b]1ère Guerre mondiale[/b] a vu de nouveaux matériels, [i]aviation et blindés[/i], apparaître sur un champ de bataille, quelle était la position de [b]Pétain [/b]en ce qui concerne l’emploi de la Cavalerie, arme utilisée au XIXè Siècle ?
Puis, cette guerre, qui fut essentiellement une guerre de tranchées, aurait-elle pu se dérouler différemment ?
Bien à toi,
[b]Dominique[/b]
[b]Dominique[/b] bonjour,
Enfin, je te réponds.
Pétain, sur la cavalerie, je n’ai pas d’info, mais dans ce que j’ai lu, je puis en déduire qu’il préférait les chars comme de Gaulle.
Pour Pétain je crois que la cavalerie était dépassée, et il avait été chargé justement d’organiser les reconnaissances par l’aviation, de la développer, d’ailleurs, dans un précédent article, il a demandé à l’aviation de ne pas le laisser aveugle des lignes ennemies.
Pétain avait une avance moderne de la guerre sur les autres généraux de l’époque, c’est aussi pour cela qu’il a été souvent critiqué par Joffre je crois.
Guerre de tranchée, oui, c’était à l’époque les hommes qui se battaient, et celui qui avait le nombre était victorieux. Les tranchées protégeaient des tirs de mitrailleuses, comme les abris et les forts, ce qui aujourd’hui est dépassé.
L’aviation a tout changé, elle permet de détruire l’arrière du front et même le pays, d’ailleurs, il n’y a plus de front ou presque.
Actuellement si guerre il y aurait, ce ne serait qu’une guerre de matériels, missiles, avions, et chars sur terre et air.
Ces matériels n’existaient pas en 1914 !
Bien à toi,
Anido
Je confirme : Petain voulait des chars et pas de cavalerie. Le desaccord portait sur la technique employee.
La France disposait en 1940 de 2400 chars plus puissants au combat que les (alors mediocres) panwers allemands, au nombre de 2600.
Seulement, Petain les a dissous sur tout le front par bataillons de 45 engins. La technique : 45 chars + infanterie derriere, comme en 1914.
Consequence : les chars Francais etaient moins rapides et surtout moins autonomes (besoin de pleins tout le temps), d’ou un besoin logistique impossible a assurer…
Quand a la question de D.Duttiloy :
« …cette guerre, qui fut essentiellement une guerre de tranchées, aurait-elle pu se dérouler différemment ? »
Non.
Ce n’est qu’en fin 1917 que les chars sont venus en nombre suffisants pour avoir une influence sur la strategie. Date a laquelle la guerre s’est justement mouvement.
En 1914, au niveau technologique, vous avez une arme supreme : la mitrailleuse.
Vous installez ca au bord d’un trou, idealement dans un abri betonne. Il est facile de comprendre que le type qui la tient fera un carton si on lui envoie 10000 types.
C’est d’ailleurs ce qui se passait.
En outre, les canons etaient imprecis, les positions ennemies mal connues, donc, les bombardements etaient inefficaces.
A part venir a 10000, courir vers le nid de mitrailleuse et tuer le tireur a la baillonette, rien ne permettait d’avoir un nid de mitrailleuse. 5000 morts a chaque fois.
En outre, pas de grenades. Un mec dans une tranchee etait donc presque tranquile. Juste faire gaffe aux tirs d’artilerie et aux gazs (relativement inefficaces d’un point de vue militaire)[i][/i][i][/i]
[b]poissonrouge[/b] bonjour,
C’est exact, ce n’était pas une guerre de mouvement, mais de tranchées, et les soldats se prenaient mutuellement les tranchées, c’est pour cela que les fronts avançaient peu, les gains étaient limités lors des offensives.
Bien à vous,
Anido