pouvait-on éviter la Première Guerre mondiale ? Suite,
Nous sommes sous la troisième république de 1870 à 1940, elle suit le Second Empire de 1852 à 1870 constitué de deux périodes l’une dite Empire autoritaire jusqu’en 1860 et la seconde dite Empire libéral de 1860 à 1870 date à laquelle il se termine le 4 septembre par la défaite de Sedan lors de la guerre contre la Prusse de Bismarck puissance dominante en Europe.
La guerre Franco-allemande, guerre Franco-prussienne, du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, opposa le Second Empire français et les royaumes Allemands unis derrière le royaume de Prusse. Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l’Allemagne, qui était alors une fédération d’États indépendants. Victorieuse de la France l’Allemagne exerce pendant une vingtaine d’années sa prépondérance en Europe. Bismark pratique une politique visant à la conservation d’un ordre mondial favorable à l’Empire Allemand. La défaite de 1871 entraîna la chute de l’Empire français et la perte pour le territoire Français d’une partie de l’Alsace-Lorraine ce que la France n’a jamais accepté. L’objectif de Bismarck est donc d’isoler la France car il craint une volonté de revanche pour cela, il établi un réseau d’alliances dont la pièce maîtresse est la Triple-Alliance ou Tripilce conclue en 1882.
On ne peut connaître les antagonismes qui ont conduit à la Première Guerre mondiale sans s’intéresser au Second Empire dans une Europe tourmentée par les nationalismes impérialistes. Le régime du Second Empire est le système constitutionnel et politique instauré en France le 2 décembre 1852 lorsque Louis-Napoléon Bonaparte, le Président de la République française, devient Napoléon III, Empereur des Français.
Napoléon III, dans la tradition napoléonienne, veut une politique étrangère ambitieuse. Il la dirige lui-même. Depuis 1815, la France est reléguée diplomatiquement aux pays de second rang. Pour Napoléon III, le travail artificiel du Congrès de Vienne, qui consacra la chute de sa famille et de la France, devait être détruit, et l’Europe devait être organisée en un ensemble de grands États industriels, unis par des communautés d’intérêts et liés entre eux par des traités commerciaux, et exprimant leurs liens par des congrès périodiques présidés par lui-même, et par des expositions universelles. De cette façon, il souhaitait réconcilier les principes révolutionnaires de la suprématie du peuple avec la tradition historique, une chose que ni la Restauration ni la Monarchie de Juillet ni la Deuxième République n’ont été à même de faire. Le suffrage universel, l’organisation des nations, de la Roumanie, de l’Italie et de l’Allemagne, et la liberté de commerce relèvent pour lui de la Révolution.
Le premier objectif de Napoléon III est d’abord de redonner à la France un rôle en Europe, alors en quête d’une nouvelle organisation sous la pression du nationalisme. Il entend à la fois disloquer la coalition anti-française héritière du Congrès de Vienne, 1815, et aider à remodeler la carte de l’Europe en fonction du «principe des nationalités», chaque peuple doit pouvoir disposer de lui-même et le regroupement en États-Nations est à favoriser, (ce que l’Europe actuelle a détruit par son hégémonie à vouloir mettre dans un même ensemble des États très différents).
La guerre de Crimée, 1854-1856, marquée notamment par le siège de Sébastopol, va ainsi permettre à Napoléon III de jeter les bases de sa politique extérieure et de rétablir la France sur la scène Européenne. La défense de l’Empire ottoman contre la Russie est aussi une excellente occasion pour lui de faire oublier les visées impérialistes de Napoléon Ier et de sortir Paris de son isolement international. Ainsi, à la suite de la déclaration de guerre entre la Russie et l’Empire ottoman le 4 octobre 1853, la France, voulant renforcer son influence en Égypte, et le Royaume-Uni, voulant protéger ses positions en Inde, s’allient aux Turcs et, le 27 mars 1854, déclarent à leur tour la guerre aux Russes dont l’ambition est de contrôler les détroits de la mer Noire à la Méditerranée.
La guerre de Crimée qui est une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, le second Empire français, et le Royaume de Sardaigne précurseur du Royaume d’Italie, représente paradoxalement en premier lieu une victoire diplomatique car l’alliance avec l’Angleterre brise la Sainte Alliance formée le 25 septembre 1815 à Paris conçue par trois monarchies européennes victorieuses de la France révolutionnaire de 1789 à 1815, afin de maintenir la paix dans un premier temps, puis de se protéger mutuellement d’éventuelles révolutions. Constituée dans un premier temps par l’Empire russe, l’Empire d’Autriche et le Royaume de Prusse, elle fut par la suite signée par un grand nombre de pays européens à l’exception du Royaume-Uni. Ce n’est qu’en 1818, après avoir mis fin à l’occupation étrangère, que la France y prend part. Elle fut dissoute de fait en 1825 à la mort du tsar Alexandre Ier qui en était l’instigateur.
Coïncidant avec la naissance de Louis Napoléon Bonaparte seul enfant de Napoléon III Empereur des Français, le 16 mars 1856, le traité de Paris qui met fin à la guerre de Crimée est un triomphe personnel pour l’Empereur qui replace la France aux côtés des grands royaumes Européens et efface des esprits le Congrès de Vienne de 1815. Les Anglais et les Français non seulement obligent la Russie à reconnaître l’indépendance de l’Empire ottoman, la renonciation à tout protectorat sur les sujets orthodoxes du sultan et l’autonomie des deux principautés Ottomanes de Moldavie et de Valachie de l’Empire ottoman, mais ils obtiennent aussi la neutralisation de la mer Noire et la liberté de navigation sur le Danube. La signature de ce traité marque l’apogée de la bonne entente de Napoléon III avec la Grande-Bretagne de la reine Victoria.
La politique coloniale du Second Empire porte l’empreinte de l’Empereur Napoléon III et de son ministre Français de la Marine et des Colonies Chasseloup-Laubat. Ce dernier entreprend, sous les ordres de l’Empereur, une modernisation de la marine de guerre Française, cuirassés à hélices, qui doit permettre d’améliorer la capacité d’intervention des troupes coloniales. La superficie du domaine colonial triple sous le Second Empire jusqu’à atteindre un million de km² pour cinq millions d’habitants.
De 1871 à 1914 la France possède un Empire colonial étendu sur quatre Continents, on y trouve des protectorats Maroc, Tunisie, Annam, des colonies la Guyane, des ensembles fédéraux d’Afrique noire, l’Afrique occidentale et l’Afrique équatoriale française, la Cochinchine, le Cambodge, la Nouvelle Calédonie et de nombreuses Îles dans le Pacifique, la Polynésie française, le Sénégal, et un décret Impérial du 2 juin 1848 qui crée les départements Français d’Algérie. Grâce cet Empire colonial avec ses 100 millions d’habitants et ses 12millions de km², la France possède un réservoir de matières premières et une masse de main d’œuvre dans un marché réservé.
A la veille de la guerre, la France est l’une des puissances du monde. Elle fait figure de championne des idées de progrès et dans le droit fil de cette image, elle est en 1914 le modèle des États républicains, une des démocraties libérales qui, avec la Grande Bretagne indique au monde les voies du progrès et de l’émancipation. N’est-elle pas le premier pays d’Europe à avoir institué le suffrage universel dès 1848. Sa puissance économique bien que derrière la Grande Bretagne, l’un des plus vieux États industriels du monde, et sa révolution industrielle qui a commencé vers 1830 a profondément transformé les structures économiques, sociales et mentales du pays. Le poids de sa richesse financière est encore plus déterminant. Elle a accumulé d’énormes capitaux depuis le milieu du XIXème siècle, il en résulte une véritable politique de placements. On voit ainsi se développer au début du XXème siècle un impérialisme Français à base financière orienté vers la Russie, l’Autriche-Hongrie, l’Italie, l’Espagne, la Turquie. En 1914, elle est la clé de voute de l’un des blocs Européens, et elle apparaît de ce fait une des puissances qui détermine l’avenir de l’Europe. En 1887 alors que la Russie souhaite pouvoir lancer un emprunt et se voit fermer à elle le marché financier Allemand, le gouvernement Français autorise les banques à y souscrire. La Russie devient ainsi l’obligée de la France.
C’est ce processus qui conduit en 1894 le 4 janvier à la conclusion de l’alliance Franco-russe renforcée à partir de 1912 en prévoyant une entente défensive entre les deux pays en cas d’agression d’un tiers. En 1914 l’Entente cordiale avec le Royaume-Uni vient compléter le réseau des alliances Françaises. Français et Britanniques s’accordent, et esquissent un rapprochement qui s’explique par leur hostilité commune à l’Allemagne. La France n’a pas pardonné ni l’annexion de l’Alsace-Lorraine ni les obstacles de l’Allemagne au redressement Français. Cette Entente cordiale est complétée en 1907 le 31 août par le Traité Anglo-russe qui liquide le contentieux colonial entre les deux États. Cet ensemble d’accords prend le nom de Triple-Entente s’opposant de facto à la Triple-Alliance, la France devient l’une des Grandes puissances dont dépend le sort du monde. L’Europe exerce au début du XXème siècle une influence prépondérante sur le monde.
L’impérialisme politique militaire économique se traduit par de vastes domaines coloniaux directement contrôlés par la métropole. Les impérialismes sont donc amenés à s’affronter pour conserver leur domaines d’influences, la Première Guerre mondiale devenait inévitable, elle était sous-jacente depuis Bismarck.
On assiste de fait en Europe au cours des deux décennies au triomphe de l’impérialisme par sa puissance industrielle et commerciale, dominée par la richesse des États. L’Europe exerce de ce fait une grande influence sur le monde puisque étendue à une grande partie de la planète, l’hégémonie de ses grandes puissances n’a pas de limite. C’est la puissance économique de ces États qui conduit à des débouchés commerciaux dans des aires d’influence en Afrique notamment favorisant l’investissement. L’impérialisme politique et militaire venant ensuite contribuant à la colonisation des domaines commercialement contrôlés par les métropoles. Il faut savoir, que l’Europe jouit d’une remarquable stabilité monétaire, possédant à partir de 1914 de près de 60 % de l’or monnayé dans le monde, les Européens font figure de banquiers détenant l’hégémonie financière.
La suite 26 sera la France pendant et après la première Guerre mondiale
Les sites de référence consultés pour cette série d’article,
http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=61
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_d%27Italie_%281861-1946%29
http://prepa-sciencepo.forumactif.net/avant-la-guerre-de-14-f15/cours-d-histoire-mondiale-jusqu-en-1914-t44.htm
http://david.colon.pagesperso-orange.fr/scpo/compromis.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Neutralit%C3%A9_italienne_%281914-1915%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Risorgimento
http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale
http://www.sport-histoire.fr/Histoire/1GM/Les_origines.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxi%C3%A8me_Guerre_balkanique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Versailles
http://www.ambafrance-cn.org/1870-1914-la-France-republicaine-crises-et-consolidation.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_russe
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_franco-allemande_de_1870
http://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_colonial_allemand
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_pr%C3%A9liminaire_de_paix_du_26_f%C3%A9vrier_1871
http://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_des_Boers
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Jeu_%28g%C3%A9ostrat%C3%A9gie%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_russe
http://fr.wikipedia.org/wiki/Second_Empire
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/empire_francais.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_R%C3%A9publique
http://fr.wikipedia.org/wiki/Second_espace_colonial_fran%C3%A7ais
Histoire du XXème siècle, la fin du monde européen 1900-1945 par Serge Berstein, Pierre Milza
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Jeu_%28g%C3%A9ostrat%C3%A9gie%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_Empire
http://rahmouni.i8.com/annexe1.html
http://wapedia.mobi/fr/Empire_colonial_allemand#4.
http://www.monde-diplomatique.fr/1998/04/GARRIGOU/10288
http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1167&classe=4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Crim%C3%A9e
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchernoziom
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Sardaigne
[b]Mile mercis, Anido, pour ce grand chapitre…
Vraiment, tu devrais faire un livre sur Pétain
Amitiés
Dominique[/b]
[b]Dominique[/b],
Tu sais ce que je pense d’un livre qui m’apportera pas plus outre le fait d’une gloire journalistique éphémère.
Je n’ai pas la notoriété pour être lu dans un livre.
Et puis avec mes photos, mes références, quel est l’éditeur qui voudra mettre tout cela en pages ?
C’est un très gros travail, j’en suis déjà à plus de 160 pages en format 21-29,7 et il me reste encore beaucoup.
Seulement sur mon blog au Monde.fr l’historique du jour sur Google me montre plus de 16.000 ouvertures du blog et je ne compte pas C4N, 20 minutes.fr, et Médiaparte.
Cela me suffit.
Si l’on veut prendre en considération mon travail on peut le faire sur la toile qui remplacera un jour le papier.
Tout est question de journalistes, s’ils veulent traiter des débats sur Pétain, ils peuvent me trouver, à eux de voir.
Actuellement, si tu n’écris pas un livre tu es de second voire du troisième ordre, c’est complètement débile, il y a sur la toile des dossiers de valeur, peu, mais il y en a.
Je n’intéresse pas les éditeurs, je ne serais pas vendeur, il faut s’en rendre à l’évidence, médiatiquement je suis peu de chose.
Et puis qui s’intéresse encore à Pétain ?
Bien à toi,
Anido
Ca tombe bien j’y suis au [url=http://www.kambody.com]Cambodge[/url]!
[b]Emma Howard[/b] bonsoir,
Expliquez-vous.
Bien à vous,
Anido.
Je suis déçus, je ma tendait à plus de détail sur la troisième république, que sur Louis Napoléon BONAPARTE.
[b]Denk[/b] bonjour,
Je regrette pour vous, mais cette fresque fait 520 pages Word alors c’est lourd.
Elle porte sur Pétain en débordant un peu l’histoire est une évolution continue alors, il faut se limiter.
Bien à vous,
Anido