Philippe Pétain, Maréchal de France, suite 23,

pouvait-on éviter la Première Guerre mondiale ? Suite,

 

L’Empire allemand est le régime politique du Reich allemand, le premier État-nation de l’histoire Allemande, de 1871 à 1918. C’est une confédération constitutionnelle issue de la Confédération de l’Allemagne du Nord réunissant dans le cadre de la «solution petite-allemande» vingt-deux monarchies et trois républiques ainsi que l’Alsace-Lorraine, par la chute de l’Empire Français conséquence de la défaite de la guerre de 1870. Ce régime politique, sous l’autorité d’un empereur Allemand, également roi de Prusse, est fondé le 18 janvier 1871 par la proclamation comme empereur de Guillaume Ier de Prusse dans la Galerie des glaces du château de Versailles signé le 26 février 1871 après la défaite Française de 1870. Il prend fin le 9 novembre 1918 par l’abdication de l’empereur Guillaume II à l’issue de la Première Guerre mondiale et la proclamation de la république de Weimar .

La politique nationaliste expansionniste et colonisatrice de l’Allemagne s’est développée dans les années 1880-1890 par Bismark peu soucieux d’engager les finances impériales et de s’attirer l’inimitié du Royaume-Uni et de la France, assoiffée de revanche après la défaite de 1871. La Conférence de Berlin entre le 15 novembre 1884 et le 15 février 1885 qui réunissant treize pays Européens dictait les règles de la colonisation. Elle avait été demandée par le Portugal à la suite du partage de l’Afrique et plus spécialement de l’Afrique centrale, demande relayée par Bismark qui voyait ainsi le moyen aux investissements Allemands. L’Allemagne avait déclaré en 1884 avoir pris possession du Togo, du Cameroun, du Sud-ouest africain, l’actuelle Namibie, et de l’Afrique orientale allemande en 1885. Il n’en résultat pas un véritable partage de l’Afrique, le Congrès de Berlin aboutit cependant à la mise en place de «sphères d’influence et d’intérêts» et d’un ensemble de règles régissant l’occupation des terres, des côtes aux arrière-pays, selon des codifications mutuellement avantageuses aux nations participantes en vue d’une gestion efficace de l’incommensurable richesse du continent Africain.

L’Allemagne ne possédant pas à l’époque les moyens militaires et navals en vue de conquêtes territoriales de vive force, le chancelier Bismarck se fit en cette occasion le chantre du commerce libre et de la libre entreprise dans la zone centre-africaine, tactique politique qui devait se révéler payante par la suite.

Après Bismark, écarté du pouvoir par Guillaume II, le comte Leo von Caprivi lui succède comme chancelier Impérial. Sa politique coloniale est plus timorée que celle de son prédécesseur, il craint que les colonies ne deviennent causes de difficultés internationales et financières. Dès son accession au pouvoir, il signe donc avec le Royaume-Uni un traité qui suscite la colère des lobbys coloniaux, et par lequel, en échange de vagues zones d’influences en Afrique, mais surtout de l’îlot stratégique d’Heligoland en mer du Nord, l’Empire allemand renonçant au sultanat de Vitou , à la côte des Somalis, et reconnaissait le protectorat Britannique sur Zanzibar.

En 1893, il est à son tour remplacé au poste de chancelier impérial, changement politique qui marque une nouvelle orientation dans la politique coloniale du versatile Guillaume II. Car si l’opinion publique Allemande, focalisée sur le contentieux avec la France, elle reste toujours aussi indifférente à la question coloniale, l’empereur et les autorités politiques ont pris conscience de l’importance économique et stratégique des colonies ainsi que leur impact en matière de prestige national sur la scène diplomatique. C’est au cours des années 1890 que l’Allemagne va s’établir en Chine et au Moyen-Orient et commence à nouer des relations privilégiées avec l’Empire ottoman qui aboutissent en 1914 au ralliement de ce dernier aux puissances centrales.

C’est à cette époque aussi que les autorités politiques du Reich prennent conscience du peu d’efficacité et du faible rendement économique des sociétés coloniales privées. L’intervention étatique s’impose donc, mais sans l’appui de l’opinion publique, de faire accepter les rachats de concessions par le Reichstag qui se révèle une étape délicate à franchir. Le «coup de Tanger» en 1905 et la Conférence internationale d’Algésiras produit d’une confrontation diplomatique de la France et de l’Allemagne, et place le Maroc sous la protection de grandes puissances européennes, douze dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, sous couvert de réforme, de modernité et d’internationalisation de l’économie Marocaine. Elle fut en janvier 1906 une nouvelle étape dans la politique colonialiste expansionniste de l’Allemagne et permet à celle-ci de s’immiscer également dans le développement économique de cette partie de l’Afrique. Les conséquences intérieures directes de cette phase d’expansion du domaine colonial entre 1895 et 1910 et du développement des flottes militaire et marchande qui en résulte se manifestent par le développement des ports de Brême et de Hambourg et de leurs chantiers navals, induisant une forte hausse des commandes à l’industrie sidérurgique et minière. Toutefois elle a aussi malheureusement pour conséquence politique de donner à l’Empire l’illusion de sa toute puissance et de son impunité, ce qui aura de terribles répercussions à l’entame de la décennie.

Les colonies Allemandes en Afrique en 1884 Togo, Cameroun, Sud Ouest africain, et l’Arique orientale en 1885 font qu’elle se retrouva ainsi à la tête d’un Empire colonial cinq fois plus grand que son territoire métropolitain, mais très peu peuplé.

Des rivalités Anglo-allemandes qui apparaissent peu après la Première Guerre des Boers, 1880-1881, fut à l’origine de nouvelles tensions dans cette région devenue éminemment instable depuis les premiers conflits ayant opposé les Hollandais et les Britanniques, tensions encore accrues après la découverte des premiers filons d’or en 1890. L’Empire allemand apporta son soutien inconditionnel aux Boers, Afrikaners, dans le but notamment de protéger les intérêts de ses compagnies minières menacés par l’expansion Britannique. Un accord fut toutefois signé le 30 août 1898, l’Allemagne s’abstenant dès lors par la suite d’intervenir dans le second conflit qui opposa Afrikaners et Britanniques. L’Allemagne continua par ailleurs à apporter son soutien politique et militaire, fournitures d’armes et de munitions, aux Boers du Transvaal et de l’État libre d’Orange qui continuaient à résister à l’expansion Britannique dans la région. En 1897, Guillaume II envoya un retentissant télégramme au président Krüger pour le féliciter d’avoir repoussé le raid Jameson. Lorsque les petites républiques entrèrent une nouvelle fois en guerre contre le Royaume-Uni, l’Empire allemand leur envoya subsides et munitions en s’abstenant toutefois d’intervenir directement pendant la Seconde Guerre des Boers.

La ligne feroviaire transafricaine fût également le moyen d’étendre leurs zones d’influence et colonies en Afrique. Les Britanniques avaient conçu l’ambitieux projet de construire une dorsale ferroviaire Africaine qui relierait Le Caire au Cap. La consolidation de son implantation Africaine semblant acquise après la signature de différents traités bilatéraux dans les années 1880, l’Allemagne se lança dans un prestigieux projet concurrent visant à la construction d’une ligne transafricaine entre l’Atlantique et l’Océan Indien.

La rivalité Franco-allemande au Maroc fut une source de concurrence directe avec l’Allemagne, toujours en quête de nouvelles conquêtes coloniales sur un marché désormais quasiment arrivé à saturation. La France, après avoir lentement assuré sa mainmise coloniale sur l’Algérie pendant la seconde moitié du XIXème siècle entreprit au début du XXème d’étendre celle-ci au Maroc, l’un des derniers pays indépendants d’Afrique d’ou une concurrence directe avec l’Allemagne. L’Espagne, la Grande Bretagne et la France avaient contraint les sultans du Maroc à ouvrir leur pays au commerce Européen dès le milieu du XIXème siècle, établissant leurs zones d’influence respectives par différents traités signés en 1860.

Le 8 avril et le 3 octobre 1904, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni signèrent une nouvelle série d’accords relatifs à leurs zones d’influence au Maroc. En vue dès lors de prévenir la mainmise des concurrents de l’Allemagne dans la région. Le Kaiser débarqua théâtralement à Tanger le 31 mars 1905, traversant la ville à cheval à la tête d’un imposant cortège pour se porter à la rencontre du sultan Abd-ul-Aziz afin de l’assurer de son appui. «Ce coup de Tanger», voir plus haut, entraîna immédiatement une poussée de germanophobie en France et la démission du ministre Français des Affaires étrangères, Delcassé.

Quand la police Française arrête à Casablanca des déserteurs Allemands de la Légion étrangère que les agents consulaires Allemands tentaient de protéger, le Maroc revient au cœur du contentieux Franco-allemand en septembre 1908. Après des menaces de part et d’autre, Berlin et Paris conclurent le 9 février 1909 un accord économique prévoyant une association dans toutes les entreprises Marocaines. En 1911, la France et l’Allemagne s’affrontent à nouveau au sujet du protectorat sur le Maroc, à la suite du renversement du sultan Abd-ul-Aziz par son frère Moulay Hafiz. La France s’étant portée militairement au secours du sultan légitime par le Traité de Fès en mars 1912, ce que Guillaume II considéra comme une ingérence contrevenant aux traités signés, ce fut cette fois la crise d’Agadir, qui manqua de déclencher une guerre. L’Allemagne expédia la canonnière Panther vers ce port Marocain sous le prétexte de protéger ses intérêts dans la région et de signifier à la France qu’elle n’avait pas tous les droits au Maroc.

L’Empire allemand fut pour le coup mis en échec par l’Entente cordiale Franco-britannique mais obtint en contrepartie une extension de sa colonie Camerounaise vers les territoires Français limitrophes de l’Oubangui-Chari, République centrafricaine, du Congo et du Gabon , ces extensions territoriales devenant le NeuKamerun , par le Traité Franco-allemand du 4 novembre 1911.

Pouvait-on éviter une guerre avec l’Allemagne, non tant son hégémonie expansionniste colonialiste entrainait des conflits avec l’Angleterre et la France. Pendant la Première Guerre mondiale, les colonies Allemandes sont presque immédiatement occupées par les Alliés, entrainant la fin de son Empire colonial.

La suite 24 portera sur l’Empire de Russie.

 

3 réflexions sur « Philippe Pétain, Maréchal de France, suite 23, »

  1. Marty Mc Fly au volant de sa Dolorean s’est gouré de date ;D

    Plus sèrieusement, avant la force militaire, les allemands avaient un autre arsenal, appelé communément le trafic d’influence.

  2. [b]Koikilensoi[/b] bonsoir,

    Koikildit, plus on est puissant plus l’on a de l’influence.

    Le petit n’est jamais écouté.

    Bien à vous,

    Anido

  3. Votre commentaire me conduit à vous poser naturellement les questions suivantes :

    Quels pouvoirs détenaient donc ces allemands, à l’époque, pour dominer l’Europe dont l’Afrique?
    Serait-ce de lourds secrets sur ses petits voisins?

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