Philippe Pétain, Maréchal de France, suite 18,

les dernières batailles avant l’armistice.

Les Belges à la reconquête de la Belgique, suite,

 

Le 18 juillet, l’armée alliée commandée par le généralissime Foch lance la contre-offensive, prélude à la reconquête de la Belgique.

Les troupes Britanniques, menacées à revers sur les positions conquises entre Ypres et le Mont Kemmel, décident d’évacuer la zone de la forêt d’Houthulst, théâtre de leurs terribles combats en 1917 transformée en no man’s land au cours du mois d’avril. Sa majesté Albert Ier doit alors revoir le positionnement de ses troupes afin de maintenir la jonction avec les troupes Anglaises. L’engagement Belge s’intensifie à partir du mois de septembre 1918. Composée de 12 divisions, 170.000 hommes organisés selon le modèle Français, l’armée Belge est au coeur du plan Foch pour la reconquête du Nord. Selon la constitution du royaume, elle ne peut être menée que par son souverain. C’est pourquoi, le 7 septembre, Albert 1er, lors d’une rencontre avec Clemenceau et le général Mordacq à la Panne, est nommé à la tête des armées de libération de la Belgique. L’accord est signé deux jours plus tard après confirmation par Foch. Le Groupe d’Armée des Flandres, G.A.F., est alors créé. Il est commandé par le Roi des Belges secondé par le général Français Degoutte qui officie comme chef d’état-major. Sous leurs ordres sont placés le général Gillain de l’armée Belge, le général Plumer de la 2ème armée Anglaise, et le général de Boissoudy de la 6ème armée Française. Cet acte s’accompagne d’une définition du plan d’opération qui prévoit la reprise des territoires au nord de la Lys en prenant dans un premier temps le contrôle du secteur compris entre la crête de Clercken et le canal de Comines, avant de lancer l’offensive en direction de Bruges et Courtrai.

img069.1292437957.jpgCliquez sur l’image.

Du 28 au 30 septembre 1918, dix divisions sur les douze que compte l’armée Belge sont engagées dans la bataille des crêtes des Flandres, soutenues sur l’aile droite par la 2ème armée Britannique et quelques détachements de réserve Français. Sous le commandement du «Roi Soldat», Albert 1er, l’offensive se déroule en deux phases. L’attaque principale doit enlever la forêt d’Houthulst et la crête des Flandres, de Houthulst-Stadenberg-Westroosebeke-Passchendaele-Broodseinde. La seconde, prenant appui sur les positions conquises, vise à franchir la zone marécageuse entre Dixmude et le lac Blankaart, prendre la crête reliant Essene et Clercken pour, à la suite d’une manoeuvre enveloppante, s’emparer de Dixmude. Après une préparation du terrain par un feu nourri d’artillerie, dans la nuit du 27 au 28 septembre, les armées Belges franchissent les lignes Allemandes, submergeant leurs batteries et repoussant la ligne de front jusqu’à 18 km de profondeur, avec une moyenne de 6 km sur toute la longueur. La forêt d’Houlthust, les sites de Passchendaele, Zonnebeke, Poelcappelle tombent. Les prises de guerre se montent à 150 canons et à 6 000 prisonniers. Le 29 septembre, l’armée royale poursuit sont avancée, enlève Dixmude, la crête d’Essene à Passchendaele, atteint la route Roulers-Menin, et finit par arracher le dernier foyer de résistance Allemande à Westroosebeke.

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Le 29 septembre, second jour de l’offensive Belge, la première vague d’assaut s’élançant de Moorslede, conquis la veille, au Sud-Est de la forêt d’Houthulst, pour attaquer les positions Allemandes en avant de Roulers et de Courtrai. Source : l’album de la guerre 1914-1919. © L’illustration, référence 1918, les Belges à la reconquête de la Belgique.

Le 30 septembre, et dans les premiers jours d’octobre, avec le soutien de l’armée Française, Sa Majesté le Roi des Belges attaque la ligne entre Zarren et Hooglede-Roulers, contraignant les armées Allemandes à reculer sur 14 km. Entre le 14 et le 30 octobre, l’État-major Belge lance la deuxième phase de son offensive en Flandre. Restée sous le nom de bataille de Thourout-Thielt , il s’agit d’une opération conjointe Franco-belge, associant les 7ème et 34ème corps d’armée ainsi qu’un corps de chars Français. Au centre, deux corps Français sont chargés de s’emparer de la ville de Roulers en passant par le canal de la Mandel.

Au nord, un groupement Belge a pour mission de s’emparer du canal d’Handzaeme et de foncer sur Thourout. Au sud, un autre groupement Belge doit rompre le front entre Roulers et Ledeghem et couvrir la rive droite de l’armée sur la Lys. A l’aube du 14 octobre, après une préparation d’artillerie, l’assaut terrestre est lancé, appuyé par les canons de la marine Anglaise. L’infanterie Française s’acquitte de sa mission après de longs affrontements au pied à pied, atteignant la route de Roulers à Thourout, attaquant, plus au sud, le secteur de Beveren, et faisant la liaison avec l’assaut belge au nord qui permet d’enlever la zone d’Handzaeme et le village de Cortemarck.

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Entre Roulers et Thielt : carrefour sauté dans Ardoye. Source, l’album de la guerre 1914-1919. © L’illustration, référence, 1918 les Belges à la reconquête de la Belgique .

Au sud de Roulers, l’armée royale progresse de 8 km dans les zones de Poelcappelle et du Langemarck, elle s’empare de Rumbeke et parvient aux abords d’Iseghem et de Lendelede. Exploitant les résultats de leur avancée au soir de cette journée, et face à une armée Allemande battant en retraite, les troupes Belges stationnées sur le front inondé de Dixmude-Nieuport se mettent en marche et atteignent l’Yser, le 16 octobre, faisant la jonction avec les troupes Britanniques. Le jour suivant, les Allemands se retirent par l’Est. Les Belges atteignent Ostende et les abords de Bruges pendant que les Français sont aux portes de Thielt. La bataille des Flandres est terminée. Les Allemands, rassemblés sur la Lys et sur le canal de dérivation de Deynze, offrent une âpre résistance aux combattants Franco-belges lorsqu’ils montent à l’assaut de leurs lignes à partir du 20 octobre. La situation se débloque au cours de la bataille de la Lys, 31 octobre -3 novembre, pas de référence. Les troupes alliées réussissent à franchir le fleuve et progressent vers l’Escaut en amont de Gand. Les Belges prennent pied sur la rive est de la Lys et se rendent maîtres du secteur du canal de Terneuzen, atteignent les abords ouest de Gand et réalisent la jonction avec les Français sur l’Escaut, au sud d’Eecke. Elles stationneront sur cette ligne jusqu’à la signature de l’armistice le 11 novembre.

Le courage et la ténacité de la nation Belge seront loués la même année par le député Français Louis Marin conservateur, L’effort belge, Paris, Bloud & Gay, «Le martyre qu’endura la Belgique lui assure dans l’Histoire une auréole d’autant plus émouvante que ce martyre n’a pas été seulement celui de la faiblesse brutalisée par la Barbarie, mais de la faiblesse se sacrifiant pour le Droit et pour l’Honneur. A ce titre, la conscience universelle en gardera, jusqu’au plus lointain des âges, un souvenir sacré et attendri». Le 22 novembre, le Roi Albert Ier à la tête de ses troupes rentre dans Bruxelles.

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L’entrée des souverains belges à Bruxelles. De gauche à droite : le Prince anglais Albert, le Prince Léopold, la Princesse Marie-José, le roi et la reine. Source : l’album de la guerre 1914-1919. © L’illustration, référence, 1918 les Belges à la reconquête de la Belgique.

Cependant, l’armée Belge paie le prix fort, dès le 4 octobre 1918, elle a perdu plus d’un cinquième de ses effectifs combattants. L’offensive finale coûte aux Belges un tiers des pertes subies pendant toute la guerre. Au cours du conflit, la Belgique a perdu 44 000 militaires, tués au combat ou décédés de blessure ou de maladie, et près de 9 000 civils, dont les deux tiers lors de l’invasion de 1914.

La suite 19 sera l’armistice du 11 novembre 1918

 

2 réflexions sur « Philippe Pétain, Maréchal de France, suite 18, »

  1. [b]Anido,

    bonjour… Je pense que ma question n’aura certainement aucun rapport avec le sujet développé dans ce chapitre… [i]Cependant, pourrais-tu me dire si l’antisémitisme du Maréchal Pétain était visible et perceptible ?[/i]

    Bien à toi,

    Dominique[/b]

  2. [b]Dominique[/b] bonsoir,

    Pétain n’était pas plus anti sémite que les autres, il était âgé 86 ans quand eu lieu la rafle du Vel’d’Hiv, il était sous influence. Ce n’était pas un homme qui était contre les juifs, il était comme l’était l’Europe anti juive à cette époque. Pétain était très humain tout son passé le démontre. Il a fait une grave faute qui n’était pas dans sa nature.

    Je reviendrais à la seconde partie sur les juifs.

    Bien à toi,

    Anido

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