La critique a-t-elle encore droit de citer sur les médias traditionnels ? Il est bien difficile quand on est cinéphile de se faire une opinion sur un film. Que l’on écoute la radio ou que l’on parcoure les chaînes de télévision généralistes, on est atterré par la complaisance avec laquelle les films, surtout français, sont présentés. Les acteurs qui font la promo de leur film se voient passer la brosse à reluire. Pour eux, c’est du gâteau, le public est conquis d’avance.
Normal, me direz-vous, les chaines participent au financement des films. 165 millions d’euros par an, rien que pour Canal + !
Si, par malheur, un chroniqueur a l’outrecuidance d’émettre quelques réserves sur le film, la réaction est immédiate. Pour exemple, la façon avec laquelle Eric Naulleau a été traité sur le plateau de « On n’est pas couché » par Isabelle Mergault et Daniel Auteuil sous l’œil amusé de Laurent Ruquier. Il a essayé en vain de donner son avis sur le film « Donnant, donnant ».
Voir la vidéo ci-dessous.
Voilà ce qu’il déclare à Télérama :
« Les attachés de presse verrouillent tout, exigent de connaître notre avis après les projections et les artistes ne viennent que s’ils sont certains de ne recevoir que des compliments. »
Sur Canal+, c’est un distributeur de films qui produit l’émission « la rencontre » consacrée au cinéma. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. A 15 000 euros l’émission, les films à petit budget ne risquent pas d’être invités.
Il faut donc se tourner vers des chaines qui ne financent pas le cinéma pour avoir des émissions un peu critiques. Eric Naulleau peut se réfugier sur Paris Première pour son magazine culturel « Ca balance à Paris ».
Le service public ne remplit pas son rôle d’information culturelle. Comment voulez-vous obtenir de l’impartialité d’un Drucker, il est copain avec tout le monde !
Où est l’époque d’un François Chalais qui n’hésitait pas à « descendre » un film s’il ne lui plaisait pas ?
Heureusement, il reste « le masque et la plume » tous les dimanches après 20 heures. Une des plus anciennes émissions de la radio, ce qui prouve que quand on fait de la qualité, ça marche.
[b]Vieilleforge,
un article intéressant, montrant bien les limites actuelles de la médiatisation. Les chaines sont devenues au fil du temps productrices de film et c’est pour cette raison que les critiques se font moins acerbes. Pour obtenir une vraie et sincère critique, comme tu le signales, il faut se retourner vers les chaines qui ne participent pas aux financements des productions, mais cela comment à se faire rare..sourires
Amicalement
Tom[/b]
Pour ma part, j’ai bien aimé « Donnant donnant » mais je n’ai pas été emballée par « les petits mouchoirs » en effet, le début spectaculaire et la fin d’une très grande tristesse était superbes mais le reste m’ a paru quelconque. Pourtant on dit déjà que ce film pourrait avoir autant de succès que « les chtis » que je n’ai pas trop apprécié.
Mouais, moi je suis plus perplexe que ça sur le rôle de zemmour et Nolleau. Pour moi ils ne représentent pas du tout la critique censurée selon moi. A mon avis, le petit sketch de prise de bac entre Mergault et Nolleau est tout assi abscons que celui qui précède avec un Auteuil faussement comique qi se veut improviser. Oui, le but principal est la promo de ce film. Et même ces interventions de Nolleau et Zemmour concourrent à la promo. L’émission est enregistrée donc montrer cette séquence est un choix. Car la production sait que ça va faie le buzz. Donc c’est gagnant gagnant : Barma fait parler de son émission et Mergault de son film. Là-dedans Nolleau et Zemmour ne sont pour moi que des pions consentants (car ils sont pas bénévols je pense). Donc les citer en exemple comme derniers représentants de la critique négative bafoués dans leurs tentatives de s’exprimer, ça me fait marrer : même leurs critiques les plus acerbes sont des PROMO vu qu’ils sont dans une émission de promo. Et je sais comment ça marche car je fonctionne moi-même comme ça : j’aime tellement peu Zemmour que lorsqu’il dénigre un livre ou un film, ça m donne envie de le voir ou le lire. Et je pense que c’est une réaction recherchée… En tout cas, le buzz est recherché, et même s’il se nourrit d’une critique négative soit-disant réprimée, il existe. La promo du film est assurée.