Lorsqu'en août 2007, j'écris un dossier sur la confusion entre les besoins en énergie et l'environnement, j'adresse à de nombreuses personnes un scénario qui propose un baril de pétrole à 150 $ en 2008 et moins de 50 $ en 2009.
L'annonce à l'époque était considérée comme farfelue. Évoquer cette idée paraissait même insultant. Je déguste aujourd'hui la stimulante question du doute des détracteurs de cette thèse.
Il y avait dans cette idée un message optimiste, un retour à la normale en attendant mieux, je pouvais ainsi refaire le plein de ma cuve à fioul sans trop grever mon budget.

La crise de la pastille

L’année 2009 ne sera pas comme les 60 années passées. Nous venons tout juste de constater une crise qui déferle sur le monde que je nommerais le premier effet“kiss cool”, nous attendons le second effet “kiss cool” pour 2009. Ce deuxième choc vise en particulier le citoyen. Cette dernière sera certainement dévastatrice, guerrière… avec un petit goût oriental.
Je ne souhaiterais pas être à la place d’un chef d’entreprise ayant mis tous ses actifs en Chine! Il a gagné pendant des années, il peut tout perdre en quelques mois… Mais les crises viennent et repartent, et nous pourrons dans quelques années, déguster une nouvelle pastille au goût inédit.
À l’idée d’évoquer cette théorie, nombre d’individus s’offusquent et pensent que cette hypothèse n’est que pessimisme et qu’elle n’a pas lieu d’être retenue.

La démonstration de ces deux thèses montre bien que notre imaginaire collectif nous emmène sur un relief à deux collines : le désir et la réalité. Il ravine donc au centre de ces deux collines cette imagination collective.

Le phénomène de la girafe

Il est debon ton de comprendre que les états aujourd’hui veulent afficher leurs puissances en ajoutant des zéros aux milliards déjà engagés afin de juguler lacrise. Et pourtant, ces derniers témoignent là d’une faiblesse éclatante ! Les milliards de la finance déjà consumés par des tours de “passe-passe” virtuels trouveraient une nouvelle vie par des nouveaux milliards tous aussi virtuels ! Les messages envoyés sont de financer la construction de nouvelles automobiles alors que nous ne pouvons même pas les acheter !

La bataille se place certainement sur un autre plan comme en témoigne la comparaison suivante : au terme d’une longue évolution, la girafe a reçu une anatomie curieuse, voire extravagante, mais idéale pour brouter la cime des arbres ! là ou se trouve les feuilles les plus tendres, hors de portées des zèbres ou des antilopes. Mais le feuillage se fait de plus en plus rare à la cime… Après cette métaphore, le choc des cultures, mêlé au choc des générations peut(enfin) se produire. Ce qu’il faut espérer dans cette mutation, c’est que le partage s’obtienne dans la sagesse. La crise fait gronder l’orage (encore loin), mais sous nos airs débonnaires, nous pourrions bien devenir belliqueux !