Abjecte et abusive, dépréciative vis-à-vis de la condition féminine, Joyce Carol Oates, romancière de renom décrit l’Amérique d’aujourd’hui dans ses livres.
Son empathie pour les gens à la recherche d’un bonheur souvent très dur à obtenir la pousse à écrire "Blonde" un livre hommage à la plus célèbre des blondes, Norma Jean plus connu sous le nom de Marilyn Monroe.
La romancière aime dépeindre les portraits de femmes célèbres ou non devenues un jour des victimes vulgarisées par les médias.
C’est le cas de Jonbenet Ramsey. Cette jeune reine de beauté a ému le peuple américain lorsqu’un matin de décembre 1996 elle fut retrouvée morte, étranglée, battue et violée par un inconnu.
Dans le livre "My sister, my love" Joyce Carol s’empare du fait divers jamais résolu, raconte l’affaire à sa manière et n’hésite pas à la résoudre. Les faits sont narrés par le frère de la victime qui ici se nomme Skyler. Bliss est une fille adulée par tout le monde, championne régionale de patinage artistique, elle fait le bonheur de tout le monde excepté de son frère qui lui est jaloux d’elle. Skyler est d’ailleurs tout le contraire de sa sœur, depuis le meurtre sa vie n’est rythmée que par la cocaïne, les médecins et les centres spécialisés. Skyler se confesse en évoquant cette triste affaire, ses souvenirs sont flous mais bien présents. Il y fait le portrait d’une famille décomposée et donne même le nom de l’assassin qui n’est autre que le père, homme d’affaire à l’ambition démesurée ou encore la mère, intrigante et cruelle à la fois, un étranger aliéné ou tout simplement Skyler lui-même, ce frère si jaloux qui n’a pas réussi aussi bien que sa sœur.
Joyce Carol Oates dépeint cette Amérique avec la plus grande délicatesse mettant en avant l’absurdité masculine, l’incompétence et le jugement parfois trop rapide des autorités judiciaire. Ainsi chaque élément est décortiqué et analysé pour en faire un excellent roman policier. La romancière y est franche sans trop en faire, à travers le personnage de Skyler elle dénonce les injustices sociales de son pays.
Le roman devient une lutte pour l’humanité, car il s’agit bien d’humanité et de tout ce qu’elle peut contenir de mauvais. Joyce Carol Oates dresse le portrait de l’âme humaine, une âme qui parfois espiègle, dissimulatrice, hypocrite et lâche.