A gauche, le candidat socialiste se sert de la légitimité des primaires pour conforter sa position. Légitimité attestée ou supposée…voilà le véritable débat.
Et dire, qu’il y a quelques mois, on se gaussait des primaires, que le Parti Socialiste inaugurait pour la France. Tous vantaient alors les mérites d’un système de démocratie directe, où enfin la voix semblait être redonnée au peuple, au mépris des grecs (rappelons – le, au passage, le berceau de la démocratie), que l’on sommait alors de rembourser des dettes, contractées pour financer non pas des projets mais un choix de mode de vie.
Aucun rapport, me direz – vous entre tous ces sujets, mais comment pouvez – vous y croire vous – mêmes ? Nous vivons dans un monde globalisé, où une défaillance d’un côté ou de l’autre de l’Océan a des répercussions graves chez des voisins, distants de plusieurs milliers de kilomètres. Pour en revenir à nos moutons, les primaires, importées des Etats Unis, seraient donc le renouveau de la démocratie, et enfin les partis politiques se seraient débarrassés de leurs œillères. Il était donc possible, moyennant un euro (tiens, tiens, l’entorse au principe démocratique est déjà de taille) de choisir le candidat du parti socialiste, et le suspens fut entier, puisque le favori des sondages était retenu par ailleurs. François Hollande, quant à lui, fut désigné, portant alors l’espoir de toute une partie du peuple de porter haut les couleurs de la gauche, et de succéder (enfin) à François Mitterrand, à ne surtout pas confondre avec Frédéric, qui porte en haute estime le précédent nommé, mais ne voit pas dans le premier le digne successeur d’un proche disparu. Vous avez du mal à suivre, c’est normal, il ne faut pas avoir manqué un seul épisode de cet imbroglio. Donc, le peuple de gauche a choisi François Hollande, et de prime abord, on peut s’en féliciter, et mettre au placard les attaques personnelles, dont il a été victime, et qui aujourd’hui encore le poursuivent dans sa campagne. Mais, comme la politique n’est (gauche et droite confondue) qu’une histoire de famille, il fallait à ce dernier le soutien de toute la gauche, et quel plus bel emblème que de réunir au cours du même meeting le candidat de l’avenir (pas trop quand même, car le changement c’est maintenant et pas demain) avec celle, qui fut la candidate malheureuse d’une gauche éplorée en 2007 ; Sauf, que cette dernière n’est autre que l’ancienne compagne du candidat actuel ? Peu importe, les nobles sentiments et l’intérêt de la France priment sur tout le reste, et c’est donc main dans la main (en fait, il s’agit plus d’une allégorie) que l’un et l’autre se sont affichés. Une histoire de famille donc la politique, mais nous savons déjà que les secrets de famille ne nous seront dévoilés que dans quelques années, puisque le Mea Culpa est devenu l’arme favorite des candidats « Oui, j’ai eu tort, mais j’ai changé ». Ne nous égarons pas, et revenons à ces primaires, faites donc pour désigner le membre de cette famille le mieux à même pour détrôner le président actuel. Les débats n’ont pas été tendres, et souvenons – nous de l’opposition frontale entre le candidat désigné et son challenger M Montebourg, désormais conseiller spécial de son vainqueur. Rappelons-nous en quels termes la dirigeante du parti socialiste qualifiait son prédécesseur, qui devenu candidat envisagerait de la nommer premier ministre. Gardons en mémoire l’opposition politique, qui opposa les deux anciens tourtereaux, dont le déchu est promis désormais à un perchoir (pas encore gagné mais déjà distribué). Les primaires ont donc eu le mérite de montrer, qu’après une crise une famille unie réussit toujours à se recomposer, et on ne peut que s’en féliciter. En êtes – vous persuadés ? Voilà donc à quoi ont servi les primaires, que tous les partis veulent désormais copier, comme si le modèle américain était la voie à suivre Alors pour toutes ces familles si unies de France, rappelons néanmoins, que la famille n’est pas une valeur américaine, et que les primaire sont au contraire, outre atlantique, l’occasion d’opposition violente. Ainsi, actuellement les Républicains s’écharpent, pour ne pas laisser leur favori , Mitt Romney, courir vers l’investiture. Pourtant,, comme en France, les primaires américaines ont l’avantage de faire sortir un favori hors catégorie, sauf que pour le coup, il s’agit bien d’un démocrate, l’actuel président américain.