C'est le 25 octobre dernier qu'a débuté la septième saison de la série PES (Pro Evolution Soccer). En effet, cette simulation footballistique vidéoludique de la société japonaise Konami a fait son apparition sur nos écrans en 2001 bousculant le monopole jusqu'alors ronronnant de FIFA le titre phare du géant américain Electronic Arts.
Le succès de PES est tel que depuis deux ans ce jeu est même devenu le premier bien culturel français en termes de valeur marchande. Rien de bien étonnant quand on sait qu'aujourd'hui le chiffre d'affaire de l'industrie vidéoludique a dépassé celui du cinéma et que le football demeure le sport le plus populaire de notre planète.
Si tous les amateurs de jeux vidéo en général et de football en particulier attendent chaque année fébrilement la fin octobre pour faire l'acquisition de la nouvelle version de la simulation ultime créé par le légendaire Shingo Takatsuka (dit Seabass), force est de reconnaître que cette saison la déception est à la hauteur de l'attente. A tel point qu'une question jusqu'alors impensable se pose : la sortie de ce PES 2008 sur les consoles dites de nouvelle génération marque t-elle le début de la fin d'une belle série à succès ?
Saison 1 : la révolution
Konami décide de célébrer l'entrée de l'humanité dans le 21 ème siècle en révolutionnant le petit monde du vidéoludisme footballistique jusqu'alors dominé sans partage par l'indétrônable roi FIFA. Sa première mesure de salut public est de renommer sa série « International Superstar Soccer » en « Pro Evolution Soccer ». Ce changement symbolique de nom induit avant tout l'avènement d'une modification radicale des sensations de jeu offertes aux fans de football virtuel. En effet le gameplay de PES est beaucoup plus axé simulation que celui de son concurrent FIFA résolument orienté arcade. Malgré l'absence de licences officielles, des commentaires répétitifs sans saveur et l'utilisation de noms originaux pour les joueurs, le réalisme du jeu, la qualité de l'intelligence artificielle, l'excellence de ses graphismes font très vite de cette première édition de PES la nouvelle référence des connaisseurs en matière de jeu vidéo de football. Saison 2 : la confirmation Pour la deuxième saison, Konami modifie légèrement la jouabilité de sa simulation pour en accentuer encore un peu plus le réalisme d'où pour les joueurs un léger temps d'adaptation nécessaire pour arriver à maîtriser tous les changements et retrouver leurs sensations. PES 2 marque l'arrivée de quelques licences officielles d'équipes internationales et d'équipes de club. Mais la véritable nouveauté vient du mode entraînement qui permet d'améliorer sa technique en travaillant des phases de jeu spécifiques comme les dribbles, coup franc, etc… Les graphismes, quant à eux, sont toujours à la hauteur. Les attitudes et caractéristiques physiques des joueurs les plus célèbres sont particulièrement bien rendues. L'atmosphère sonore, outre la superbe intro avec le « We will rock you » de Queen, renforce l'immersion avec notamment des chants de supporters fort bien réalisés. Cependant les commentaires de match de Rémy Garde et de Cyril Linette étant beaucoup trop récurrents et inappropriés ils en deviennent très vite lassants, pour ne pas dire plus…
Saison 3 : la quasi-perfection Reprenant les qualités de son prédécesseur, PES 3 s’inscrit dans la continuité de la série : des graphismes toujours plus beaux, avec notamment une modélisation des joueurs beaucoup plus précise. Les animations ne sont pas en reste, avec l’apparition de nouveaux gestes, tels la célèbre roulette marseillaise de Zizou. Les ralentis sont beaucoup plus nombreux, tout comme le nombre de stades disponibles. Parmi les seules choses qui fâchent, on notera encore les commentaires toujours aussi mauvais de Cyril Linette cette fois accompagné de Stéphane Guivarc’h. Pour ce qui est de la jouabilité, les développeurs ont à nouveau fait des merveilles : les défenses se replacent instantanément, rebouchent les brêches, et pressent l’adversaire de manière cohérente; les gardiens quant à eux sont sensiblement plus agiles et possèdent de nouvelles animations leur permettant de détourner encore plus de tirs. Lorsqu’on a la balle, le jeu est extrêmement fluide. La difficulté pour marquer réside dans le fait qu'il faut toujours se placer correctement par rapport au but adverse, afin d’obtenir le meilleur résultat possible. Ainsi, le réalisme est toujours aussi présent, dans ce jeu qui est tout aussi agréable à pratiquer qu'à regarder. A tel point qu'on peut légitimement affirmer que cette saison 3 de PES frôle la perfection.
Saison 4 : la connexion La saison 4 de PES, quant à elle, nous offre un gameplay indéniablement superbe permettant des actions collectives réellement jouissives. Parmi les nombreuses innovations de ce nouveau titre, outre la présence d'un arbitre sur le terrain, on remarque surtout de nouvelles animations des joueurs, un mode entraînement particulièrement complet, et des profils de joueurs toujours plus détaillés. Mais, la grande révolution de cet opus vient surtout de son mode on-line, option qui permet de jouer, via une connexion internet, avec des joueurs du monde entier. Néanmoins quelques petits bugs gâchent un peu le plaisir, tels que les lobs des 18 mètres qui rentrent à tout les coups ou encore les passes en retrait qui marquent à chaque fois. En réseau, certains « petits joueurs » basent leur jeu uniquement sur ces 2 actions ce qui finit par devenir un peu énervant pour leurs adversaires. Mis à part ça les déceptions viennent toujours de l'absence de certaines licences et des désastreux commentaires de la nouvelle doublette Christian Jean-Pierre, Jean-Luc Arribart. Hormi ces très légères imperfections PES 4 contient néanmoins presque tout ce dont un footballeur virtuel peut rêver.
Saison 5 : la réactualisation Avec ses 70 licences officielles dont les championnats espagnol, italien, hollandais et bon nombre d’équipes prestigieuses, PES 5 comble petit à petit son retard à ce niveau sur son concurrent FIFA. Mais une fois la manette en main, les habitués se retrouvent vite déroutés par un arbitrage sifflant beaucoup plus de fautes et donnant l’impression vite énervante d’assister à un match complètement « haché ». Hormis ce problème d'arbitrage, le gameplay a une nouvelle fois été revu à la hausse avec une palette de gestes techniques de plus en plus large. Une fois devant le but, la grande variété de tirs et de situations interdit la répétition de buts identiques. Graphiquement, le jeu n’a pas beaucoup évolué même si les grands noms du football mondial sont relativement bien modélisés. Les supporters quant à eux sont relégués au second plan pour ne pas dire complètement négligés. Les commentaires de Christian Jean-Pierre et Jean-Luc Arribard sont eux tellement consternants qu'on a très vite envie de leur couper le sifflet. Après un peu d’entraînement, jouer à PES 5 devient rapidement un pur plaisir. La grande variété des phases de jeu font que chaque but marqué se mérite et se savoure avec bonheur.
Saison 6 : la passion Grâce aux sensations exceptionnelles que PES 6 procure à ses utilisateurs, ces derniers ne sont plus simplement des joueurs de jeu vidéo, ils accomplissent quasiment leur rêve de devenir, d'être ou d'avoir été un jour footballeur professionnel. Pour cette sixième saison l'essentiel du travail de Konami a donc une nouvelle fois porté sur la jouabilité du titre. De ce point de vue, l'objectif est plus qu'atteint. Jamais encore les sensations virtuelles n'ont été aussi proche du réel. Les contrôles, les frappes, les déplacements semblent tout droit sortis d'un véritable match de football. Quel plaisir d'avoir la possibilité de réécrire l'histoire en offrant à Zidane et ses coéquipiers une belle victoire 2 buts à 1 contre l'Italie en prolongation de la finale de la coupe du monde 2006 ! Seuls bémols de ce formidable opus : l'ambiance sonore tout juste passable, le manque de licences pour le championnat d'Angleterre et la disparition pure et simple de la Bundesliga Allemande. A noter également les débuts catastrophiques du système de jeu en réseau sur PC qui a mis plusieurs semaines à fonctionner correctement et à offrir la possibilité de jouer de splendides rencontres jusqu'à deux contre deux ainsi que de nombreux tournois organisés chaque jour pour le plus grand bonheur de tous les passionnés.
Saison 7 : la déception
Le risque quand on domine depuis longtemps trop facilement la concurrence est de se reposer sur ses lauriers. La septième saison de PES en est la parfaite illustration. Les équipes de développement de Konami n'ont pas pris la mesure des nécessités qu'impose le passage d'un environnement de développement PS2 entièrement maîtrisé à celui totalement inconnu des consoles dites de nouvelle génération. Le choix d'une orientation désormais plus arcade que simulation, l'animation caricaturale des joueurs, des graphismes bien en deçà de ceux de FIFA 08 et un mode de jeu en réseau totalement catastrophique pour l'instant font de PES 2008 un véritable crève coeur pour tous les fans de la série. Dès les premières parties on s'aperçoit que les attaquants sont devenus de véritables monstres de puissance face à des défenses au placement parfois incompréhensible. Si on ajoute à ça une vitesse de jeu beaucoup trop élevée, la nullité crasse des gardiens de buts et le nombre incompréhensible de buts marqués contre son camp, il n'est pas rare de finir des parties avec des vrais scores de baby foot. On est bien loin de la recette qui a fait le succès de PES à savoir la nécessité de construire un jeu léché techniquement pour marquer des buts à la sueur de son front et de sa manette. Seule amélioration, celle du comportement physique du ballon qui tutoie parfois la perfection. Côté commentaires, malgré l'arrivée de Laurent Paganelli au côté de Christian Jeanpierre, pas de changement on reste dans le grand n'importe quoi. Heureusement les heureux possesseurs de PC pourrons bénéficier des améliorations créées par les fans eux mêmes, sous la forme de patches. Le plus connu des patcheurs se nomme « Crash Overall ». C'est un passionné bénévole qui chaque année grâce à ses compétences de programmeur, son travail acharné et quelques collègues réussit à combler les lacunes récurrentes de PES comme les licences officielles, l'ambiance sonore ou bien encore la mise à jour des effectifs des différentes équipes. Malheureusement, pour PES 2008 il ne peut rien faire en ce qui concerne le gameplay… Pour patienter jusqu'à l'arrivée du prochain PES 2009, tous les vrais aficionados de la série vont sans aucun doute se rabattre sur un PES 6 amélioré grâce à la version 2.40 du Patch « Crash Overall » dont la sortie est prévue d'ici peu. Si Seabass, qui reconnaît lui même avoir manqué de temps cette année pour pouvoir sortir un opus totalement abouti, n'arrive pas la saison prochaine à corriger les principaux écueils de ce PES 2008, il prend le risque de faire perdre à Konami son titre de champion du monde des jeux de football et de favoriser ainsi le retour sur le trône de son ennemi héréditaire l'ancien roi FIFA.
Je ne connaissais pas l’existence de ces patchs. Je vais tenter de mettre à jour mon pes6, n’ayant pas envie d’investir dans un nouveau jeu de football pour le moment… Et puis mes potes en ont un peu marre que j’aille tout le temps jouer chez eux je crois 😀