Personne n'osait y croire… Ils l'ont fait : refuser le plan Bush-Paulson de 700 milliards !

Les néolibéraux de la chambre des représentants ont fait la différence : pas de "régulation de l'économie par l'Etat mais par le marché" au pays du sacro-saint dogme du libéralisme.


Peu importe que les bourses américaines perdent 5, 10 ou 15 %, que les bourses européennes et asiatiques chutent de 5, 10 ou … 20 %, il n'est pas question pour 2/3 des républicains de la chambre des représentants de nationaliser à tour de bras, de colmater les brèches causées par les subprimes, de renflouer les banques qui n'ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités et de leurs engagements. Qu'elles disparaissent (ou plus crûment "qu'elles crèvent"). Il n'est pas question pour ceux qui ont soutenu la libre-entreprise et le libre-échange depuis des lustres, et par la même les gouvernements américains successifs depuis près de deux siècles de céder au keynésianisme, à l'Etat providence, pire à la tentation de "soviétisation de l'économie". La confiance des néocapitalistes républicains est intacte et leur foi dans le marché inébranlable, et vogue la galère !!!  De toute façon, on n'a toujours pas pris la dimension de la crise, jusqu'au bout on pensera que cela s'arrangera, que la "main invisible" d'Adam Smith (un vieillard de 285 ans) permettra de sortir de la crise, en réglant tous les déséquilibres du marché. Ce qui est stupéfiant, c'est que les médias français – excepté ceux qui font appel aux citoyens pour réagir – n'ont vraiment pas pris en compte la gravité de la situation, du Figaro à Libération (excepté peut-être l'Humanité), de France-Info à RMC en passant par tous les autres, et c'est encore pire en ce qui concerne les télévisions, complètement absentes du débat, excepté quelques clins d’œil orientés comme si le pouvoir centralisateur de Nicolas Sarkozy leur avait interdit de dramatiser la situation. Mais non, ils sont comme cela nos journalistes français, consensuels dans leur grande majorité, peu critiques, très tendance, et brandissant l'étendard des tabous lorsqu'on parle du 11 septembre ou du Non à la Constitution européenne. C'était comme si on assistait à une péripétie de la vie financière, une anecdote, un feuilleton cocasse qui bat tous les records de durée (mais pas d'audimat) avec 14 mois de séries… très américaines ! De temps à autre, nos présidents parlent de conciliabules, de conférences, de mesures, de restructuration, mais rien ne "presse" finalement, on reverra cela en décembre, à la Trinité ou aux calendes grecques… Rien sur des réformes en profondeur du système financier international, sur une nouvelle architecture financière, sur un nouveau Bretton Woods, juste des menaces, des sanctions et des interdictions de faire ou de ne pas faire… Et, pendant ce temps là à la Maison blanche on "assure" le quotidien : "Vous prendrez bien un Haig (!) avec quelques glaçons pour refroidir l'ardeur des va-t-en Krach, avec quelques bretzels… sans vouloir vous gêner, Monsieur le Président Bush, juste pour passer le temps qui finira bien par faire son oeuvre… destructrice ou créatrice ?