Avec la fermeture médiatique du dernier site de PEER-TO-PEER (sites permettant l’échange et le partage entre internautes de fichiers audio et vidéos), MEGAUPLOAD, l’industrie musicale a-t-elle, par le biais des gouvernements et de l’action politique, réussit à avoir définitivement la peau de ceux qu’elle accusait de tuer la créativité artistique en la rendant gratuite et accessible à tous ? Nous pouvons légitimement en douter.

 

EMULE, MEGAUPLOAD, ITORRENT… la liste est longue de ces fameux sites qui ont permis à des millions d’internautes de télécharger des œuvres cinématographiques et musicales sans dépenser le moindre argent. Si le téléchargement d’œuvres protégées par un copyright est bien entendu un délit puisqu’il s’agit de vol, nous pouvons blâmer tout autant l’industrie du divertissement, musicale tout particulièrement, qui n’a pas su anticiper et s’adapter suffisamment rapidement à l’évolution de notre façon de « consommer » les œuvres artistiques.

Devant l’explosion d’internet et de l’accroissement exponentiel des échanges et du commerce via ce réseau, les grandes major de l’industrie musicale n’ont pas su proposer dès le début des offres adaptées telles que le téléchargement légal (et payant) par le biais de sites « officiels ».

 

Si télécharger des œuvres gratuitement, et à l’insu des artistes, est moralement répréhensible, la grande erreur de l’industrie du divertissement a été de ne pas proposer une contrepartie aux pratiques illégales. HADOPI en France a tenté, vainement, d’enrayer ce phénomène avec un succès plus que contestable.

 

Même si les sites de PEER-TO-PEER les plus populaires ont aujourd’hui été fermés et que l’industrie musicale propose maintenant des sites dédiés et répondant aux nouveaux besoins des consommateurs, le mal est fait. Il sera extrêmement difficile d’effacer de l’inconscient collectif cette croyance qui consiste à pouvoir disposer d’œuvres cinématographiques et musicales illimitées et totalement gratuits.