Bourgi et l’Afriquafric.

      Alors qu’on patauge dans un merdier financier à pas savoir où mettre les pieds et son blé, sortent le livre de Péan et l’interview de Bourgi où il est question de mallettes, plutôt de malles et de djembés. (Soit dit en passant, un péan est une action de grâce au dieu guérisseur).On en a bien besoin !
 
  D’abord, il faut se réjouir. De l’état de santé de J. Chirac, qui vient de retrouver la mémoire concernant des mallettes reçues au temps où il était maire de Paris. Nul doute que ses juges ne soient ravis de cette guérison subite. C’était trop triste comme fin d’un Président. Dans son état, être capable de porter plainte révèle une vivacité d’esprit qui fait plaisir à savoir.
  Les journaux vont déblatérer pendant des semaines, Clearstream aidant, sur ce tissu de règlement de comptes. Cela va nous changer des DSKateries. Mais, d’une part, il faut penser aux Africains de nos anciennes colonies qui ont vu passer la modernité sous leurs yeux. 
Un tas de bonnes paroles de N S, la transparence, la rupture, viennent d’en prendre un coup de plus. Le sordide rivalise avec le minable. L’indécent l’emporte sur le scandale. Quelle que soit l’expression choisie ce sera au-dessous de la nausée que ces informations nous font venir à la bouche. Savoir que depuis de Gaulle, inclus, à nos jours, notre V° république fonctionne ainsi est alarmant. La démocratie directe est galvaudée. La démocratie tout court aussi.
  Viendra un jour où le subsaharien se soulèvera contre ces régimes postcoloniaux. Le Maghreb l’a commencé, le Sud le poursuivra. 
A qui profite ce monde dévoyé ? A Marine, bien sûr qui va pouvoir écraser les « tous pourris ». Et l’on n’est pas forcé de le trouver plus drôle que le miracle lourdais pour la santé de J. Chirac. Faut ouvrir une bouteille de Chambertin* pour se remettre de cette nausée.  
 
*NB Chambertin, le nom de Bourgi pour entrer à l’Elysée.