PDP : Un face à face Jeribi – Goumani

Divergences au sein du parti. Mohamed Goumani comparaîtra devant le Conseil de discipline pour avoir « transgressé, selon la direction du parti, les règles de base ?? » C’est la position exprimée par Maya Jribi. Pour sa part, Mohamed Goumani réagit affirmant que c’est une querelle de clochers et que cela reflète la « désunion de l’opposition »

Le bureau politique du Parti Démocratique Progressiste « PDP » a décidé de faire comparaître Mohamed Goumani, membre du bureau devant la commission de discipline pour «indiscipline ». Il lui reproche d’avoir réagi au communiqué de la Secrétaire Générale du parti, Mme Maya Jribi, qui dénonce sa participation au 8ème Forum sur la démocratie tenu début avril 2008 à Doha et auquel a pris part un haut responsable israélien.

Les 14 membres du bureau politique présents à cette réunion ont voté pour. Mais les six membres qui n’ont pas participé à cette réunion, ont publié un communiqué appelant la direction du parti à respecter la diversité des opinions au sein du PDP.

Pour en savoir plus sur cette « crise » au sein de ce parti, nous avons invité Mme Jribi et M. Goumani à exposer leurs divergences.

Maya Jribi, Secrétaire Générale : « M. Goumani a assisté à une manifestation (le Forum de Doha) à laquelle participait la ministre israélienne des Affaires étrangères. Cet acte est en totale opposition avec les principes et les choix du parti »

Mohamed Goumani : « Je constate la volonté de l’équipe aux commandes de pousser encore plus à l’escalade. Cela ne sert guère les prétentions des partis de l’opposition qui ne jouent pas leur rôle d’encadrement de la revendication, ni celui de force de proposition dans les principaux dossiers de pays »

L’Interview :

Le Temps : On parle de crise et de division au PDP. Qu’en pensez-vous ?

Mme Maya Jribi : Le PDP a déjà annoncé sa participation aux prochaines élections présidentielles et législatives. Il a déjà désigné son candidat aux présidentielles; et entamé une campagne à ce propos.

Le PDP  rajeunit, sa base s’élargit et c’est le parti d’opposition qui se caractérise par la plus grande dynamique et qui a le plus de locaux dans les régions. Le nombre d’initiatives sociales ou politiques, de conférences, de tables rondes ou de visites sur le terrain de ses cadres ne se comptent plus.

Le PDP tient prochainement une conférence démocratique pour des élections libres et loyales

Le PDP vit depuis quelques semaines un problème interne s’articulant autour de la question du respect des instances et des principes déontologiques qui les régissent. De tout cela, qu’a retenu une certaine  «presse»?

Seulement le dernier point! «Le PDP est secoué par une crise interne», « la pluralité en son sein est sérieusement menacée » lit-on en somme, ici et là ! Nulle trace, nulle allusion à une quelconque activité ou initiative du parti!

Le lecteur, comprendra de lui-même, j’en suis sûre, que, par cette dernière remarque je ne vise pas Le Temps. Je profite de cette occasion, d’ailleurs, pour saluer ce journal pour son ouverture remarquée, pour son professionnalisme et pour la diversité des questions débattues sur ses colonnes, ayant trait non  seulement au politique mais également au social et au culturel. En réponse à votre question, je dirai que le PDP n’est pas « secoué » par une « crise interne », n’en déplaise à ceux qui le souhaitent! Mais je me dois également de dire que le PDP vit un problème, réel et important, comme le vivrait toute institution  dynamique, en interaction avec son environnement et ayant choisi la transparence et la démocratie comme moyens de gestion.

. Mais pourquoi déférer un membre du Bureau Politique devant le Conseil de discipline, n’y aurait-il pas eu un autre moyen de résolution « à l’amiable » ?

– Venons en au fait pour répondre à ces deux questions.

Les divergences politiques au sein du PDP sont pleinement assumées par sa direction. A aucun moment nous n’avons cherché à les camoufler ou à les minimiser tant elles touchent au fond des questions de l’heure.

Ces divergences ont fait l’objet d’un débat profond  et transparent, au moins, à deux reprises. A chaque fois, les divergences ont été amplement et largement débattues et ensuite tranchées, en toute démocratie et en toute loyauté.

D’abord lors du dernier congrès dont les travaux étaient ouverts à la presse (et c’est là un choix et non un hasard !). Et ensuite lors du dernier Comité Central ayant été précédé par un large débat (transparent et public dois-je le rappeler) et ayant été consacré aux prochaines élections, et au terme duquel le PDP a annoncé la candidature de N.Chebbi aux présidentielles.

Les principes élémentaires régissant les institutions stipulent qu’au terme d’un débat, il y a application, nécessairement unitaire et servant le même objectif. Mon collègue Mohamed Goumani et les amis qui soutiennent sa démarche, ont transgressé cette loi et ont continué à appeler à la révision des choix politiques du parti. Nombre de déclarations et de « communiqués » en sont témoins. A-t-on eu recours à une quelconque mesure disciplinaire, a-t-on « profité » de ces transgressions pour « éliminer » cette minorité au sein du parti? Les faits répondront à ma place !

Divergences au sein du parti. Mohamed Goumani comparaîtra devant le Conseil de discipline pour avoir « transgressé, selon la direction du parti, les règles de base ?? » C’est la position exprimée par Maya Jribi. Pour sa part, Mohamed Goumani réagit affirmant que c’est une querelle de clochers et que cela reflète la « désunion de l’opposition »

Le bureau politique du Parti Démocratique Progressiste « PDP » a décidé de faire comparaître Mohamed Goumani, membre du bureau devant la commission de discipline pour «indiscipline ». Il lui reproche d’avoir réagi au communiqué de la Secrétaire Générale du parti, Mme Maya Jribi, qui dénonce sa participation au 8ème Forum sur la démocratie tenu début avril 2008 à Doha et auquel a pris part un haut responsable israélien.

Les 14 membres du bureau politique présents à cette réunion ont voté pour. Mais les six membres qui n’ont pas participé à cette réunion, ont publié un communiqué appelant la direction du parti à respecter la diversité des opinions au sein du PDP.

Pour en savoir plus sur cette « crise » au sein de ce parti, nous avons invité Mme Jribi et M. Goumani à exposer leurs divergences.

Maya Jribi, Secrétaire Générale : « M. Goumani a assisté à une manifestation (le Forum de Doha) à laquelle participait la ministre israélienne des Affaires étrangères. Cet acte est en totale opposition avec les principes et les choix du parti »

Mohamed Goumani : « Je constate la volonté de l’équipe aux commandes de pousser encore plus à l’escalade. Cela ne sert guère les prétentions des partis de l’opposition qui ne jouent pas leur rôle d’encadrement de la revendication, ni celui de force de proposition dans les principaux dossiers de pays »

L’Interview :

Le Temps : On parle de crise et de division au PDP. Qu’en pensez-vous ?

Mme Maya Jribi : Le PDP a déjà annoncé sa participation aux prochaines élections présidentielles et législatives. Il a déjà désigné son candidat aux présidentielles; et entamé une campagne à ce propos.

Le PDP  rajeunit, sa base s’élargit et c’est le parti d’opposition qui se caractérise par la plus grande dynamique et qui a le plus de locaux dans les régions. Le nombre d’initiatives sociales ou politiques, de conférences, de tables rondes ou de visites sur le terrain de ses cadres ne se comptent plus.

Le PDP tient prochainement une conférence démocratique pour des élections libres et loyales

Le PDP vit depuis quelques semaines un problème interne s’articulant autour de la question du respect des instances et des principes déontologiques qui les régissent. De tout cela, qu’a retenu une certaine  «presse»?

Seulement le dernier point! «Le PDP est secoué par une crise interne», « la pluralité en son sein est sérieusement menacée » lit-on en somme, ici et là ! Nulle trace, nulle allusion à une quelconque activité ou initiative du parti!

Le lecteur, comprendra de lui-même, j’en suis sûre, que, par cette dernière remarque je ne vise pas Le Temps. Je profite de cette occasion, d’ailleurs, pour saluer ce journal pour son ouverture remarquée, pour son professionnalisme et pour la diversité des questions débattues sur ses colonnes, ayant trait non  seulement au politique mais également au social et au culturel. En réponse à votre question, je dirai que le PDP n’est pas « secoué » par une « crise interne », n’en déplaise à ceux qui le souhaitent! Mais je me dois également de dire que le PDP vit un problème, réel et important, comme le vivrait toute institution  dynamique, en interaction avec son environnement et ayant choisi la transparence et la démocratie comme moyens de gestion.

. Mais pourquoi déférer un membre du Bureau Politique devant le Conseil de discipline, n’y aurait-il pas eu un autre moyen de résolution « à l’amiable » ?

– Venons en au fait pour répondre à ces deux questions.

Les divergences politiques au sein du PDP sont pleinement assumées par sa direction. A aucun moment nous n’avons cherché à les camoufler ou à les minimiser tant elles touchent au fond des questions de l’heure.

Ces divergences ont fait l’objet d’un débat profond  et transparent, au moins, à deux reprises. A chaque fois, les divergences ont été amplement et largement débattues et ensuite tranchées, en toute démocratie et en toute loyauté.

D’abord lors du dernier congrès dont les travaux étaient ouverts à la presse (et c’est là un choix et non un hasard !). Et ensuite lors du dernier Comité Central ayant été précédé par un large débat (transparent et public dois-je le rappeler) et ayant été consacré aux prochaines élections, et au terme duquel le PDP a annoncé la candidature de N.Chebbi aux présidentielles.

Les principes élémentaires régissant les institutions stipulent qu’au terme d’un débat, il y a application, nécessairement unitaire et servant le même objectif. Mon collègue Mohamed Goumani et les amis qui soutiennent sa démarche, ont transgressé cette loi et ont continué à appeler à la révision des choix politiques du parti. Nombre de déclarations et de « communiqués » en sont témoins. A-t-on eu recours à une quelconque mesure disciplinaire, a-t-on « profité » de ces transgressions pour « éliminer » cette minorité au sein du parti? Les faits répondront à ma place !

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