Dans le langage familier, on appelle cela "un coup de gueule". En vérité, il s’agit surtout d’un constat. Constat triste et amère. La chanson française, fleuron de la culture et de la diversité à certaines époques, est-elle en train de mourir lamentablement?

 

Il suffit d’un simple coup d’oeil sur les prospectus ou bien à la télévision pour s’en rendre compte. Chanteurs inconnus, thèmes de chanson ringards et avalanche de best-of ainsi que de rééditions. De Delpeche à Adamo, en passant par les collections hebdomadaires des énièmes rééditions de J. Halliday, les auteurs et interprètes sont en manque d’inspiration. L’âge d’or de la chanson française est passé, qu’elle soit lointaine – années 60 – ou ringardisée – années 90.

 

Les victoires de la musique, censées récompenser chaque année la créativité française, ont perdu de leur superbe. Premièrement, à cause de rumeurs sur les possibles fraudes quant aux résultats, mais également parce que la cérémonie est devenue extrêmement ennuyeuse malgré les tentatives désespérées des animateurs et des acteurs pour nous la rendre intéressante. Pauvre France, lorsque les derniers irréductibles curieux regardent les performances de nos brillants représentants à l’eurovison. Il est loin le temps où France Gall triomphait avec "poupée de cire, poupée de son", chanson écrite par Gainsbourg. La transition est merveilleuse. Nous fêtons les vingt ans de la mort de Serge Gainsbourg, que l’on regrette encore. Son esprit impertinent, sa posture sarcastique et son  "je m’enfoutisme" le rendaient à la fois repoussant mais tout autant attirant. Ses chansons sont encore dans toutes les mémoires. Gainsbourg fait partie des chanteurs, dont les chansons sont souvent reprises par le très populaire bal des enfoirés. Les chansons reprises par tous ces acteurs vedettes de la vie mondaine française sont en grande majorité des grands standards qui ont souvent plus de dix ans minimum. 

Certes, il existe de nouveaux auteurs mais leurs travaux, s’ils trouvent d’abord un certain succès, à grand renfort de matraquages publicitaires,  ne restent pas longtemps dans la mémoire collective.