"Pauvre Benoît n'est pas méchant, Mais il joue seul avec le vent. Il est né par un soir d'orage, Simple d'esprit, un peu sauvage. Pauvre Benoît !"
il n'est pas méchant le Benoit de la chanson, on n'en dira pas autant de l'hôte du Vatican dont les sorties répétées ne peuvent plus guère être taxées d'accidents ou de gaffes.
A Rastibonne dès 2006, il se fendait d'un curieux amalgame sur le sujet de la Foi et de la Raison : l'Islam prédestinerait à la violence contrairement au catholicisme bien sûr.

On avait pu croire à une maladresse de celui qui rétablit les messes en Latin, bien vite corrigée et pacifiée ; Mais déjà quelques mois plus tôt, en visite en Pologne du côté d'Auschwitz, il dénonçait "un groupe de criminels" qui par la démagogie et la terreur ont "abusé" du peuple allemand pour s’en servir "comme instrument de leur soif de destruction et de domination". Pour un pape… allemand voilà une vision de l'histoire bien "déresponsabilisante" de l'histoire…
En 2007, on retrouve notre gago-pape ambulant du côté de l'Amérique Latine affirmer «En effet, l’annonce de Jésus et de son Evangile n’a supposé, à aucun moment, une aliénation des cultures précolombiennes, ni ne fut une imposition d’une culture extérieure", façon élégante de rayer toute démarche répressive puisque «Le Christ était le sauveur auquel ils (les Amérindiens) aspiraient silencieusement».
Voilà qui commençait à faire un peu beaucoup dans la provoc et le contre-pied nauséabond de celui à qui l'on ne demande tout de même pas de jouer les Dieudonné de service…
Le Panzer cardinal n'en était pourtant qu'à ses débuts et l'on peut penser que, plutôt satisfait de son petit effet, il s'est trouvé plutôt encouragé de sorte qu'aujourd'hui on ne l'arrête plus. Le summum a semblé atteint en début d'année avec la levée de l'excommunication de prêtres intégristes notamment de "Monseigneur" Williamson qui déclare tout tranquillement à la télévision que "Je pense que 200.000 à 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz".
Signe que les temps ont changé, cette excommunication avait été prononcée par son prédécesseur, Jean-Paul II… un autre responsable italien de cette même communauté intégriste catholique de la Fraternité Saint Pie X, le prêtre Floriano Abrahamowicz, déclarait en écho : "Je sais que les chambres à gaz ont existé au moins pour désinfecter mais je ne saurais dire si elles ont causé des morts ou non car je n'ai pas approfondi la question" sans que l'ancien membre à l'insu de son plein gré des jeunesses hitlériennes ne réagissent. Tout juste concèdera-t'il quelques "erreurs" mais justifiera sa démarche par la nécessité de ramener dans le giron de l'Eglise une communauté de "491 prêtres, 215 séminaristes et de milliers de fidèles". L'Eglise Catholique est tombée bien bas qu'elle en arrive ainsi à ramasser ses pires courants à des fins quantitatives…
En cette période de crise économique exceptionnelle, la communauté chrétienne doit en plus subir une vraie crise de foi. La lourdeur des positions du Pape pousse à l'indigestion…
Pourtant, on aurait pu croire en un possible regain du spirituel dans un monde capitaliste déboussolé mais il faut croire que l'Eglise ne possède pas l'homme qu'il faut pour cela.
Remarquons que ce dernier est parfois contre parfois pour l'excommunication puisqu'au Brésil la mère d'une petite fille de 9 ans enceinte car violée par son Beau-Père s'est vue accusée de tous les maux jusqu'au bannissement ; Au Vatican, le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, avait justifié cette mesure prononcée par l'archevêque de Recife, affirmant que les jumeaux portés par la fillette «étaient deux personnes innocentes qui avaient le droit de vivre». Ce dernier n'avait pas hésité à dire que l'avortement était "pire" que le viol… L'équipe médicale auteur de l'avortement en a pris également pour son grade, une suite logique puisqu'en mai 2007, lors de son déplacement au Brésil, le pape avait déjà justifié l'excommunication des élus ayant légalisé l'avortement à Mexico…
Tout se passe comme si le plus haut dignitaire de l'Eglise vivait en croisade permanente contre, et bien contre le monde en fait, contre tout ce qui fait le quotidien, la modernité. Que peut-il donc espérer d'une telle posture ? Dieu seul le sait, et encore… est-il conscient de son isolement, de ses positions extrémistes ? des conséquences sur un peuple de fidèles qui le sont de moins en moins, fidèles. Alors bien sûr, les plus optimistes noteront qu'à presque 82 ans, ces errements sont comptés mais tout de même. Le voilà aujourd'hui au Cameroun qui ne peut s'empêcher d'expliquer que l'on ne pouvait "pas régler le problème du sida avec la distribution de préservatifs", pourquoi pas, mais que, "au contraire, leur utilisation aggravait le problème". Fin de citation. Fermez le ban des 25 millions de morts dont une si forte majorité en Afrique, sa Majesté en appelle à «un réveil spirituel et humain».
Révisionnisme historique, radicalisation anti-modernité, nul doute que pour nombre de croyants le réveil est surtout… difficile et qu'il flotte comme un étrange sentiment d'être revenu au temps du Nom de la Rose…
"Pauvre Benoît, rentre chez moi. Il y a un peu de pain pour toi. Bon Dieu, Jésus, vierge Marie, Bénissez les simples d'esprit. Pauvre Benoît !"