Le ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville vient de publier les chiffres 2008 relatifs à la parité entre hommes et femmes en France. Si des progrès notables sont enregistrés dans le domaine de l'accession aux responsabilités politiques (et que la France n'est plus à la traîne des autres pays européens), il n'en n'est pas de même dans la fonction publique en ce qui concerne les administrations centrales, celles qui devraient donner l'exemple en répercutant des directives gouvernementales.

Les chiffres pour l'année 2008 (les derniers connus, donc) montrent que la fonction publique d'État emploie très peu de dirigeantes, et notamment dans les universités où, pourtant, les femmes sont de plus en plus majoritaire. Voici ce qu'on peut en lire sur le site du ministère du Travail… 

«  Dans la fonction publique d’État, la part des femmes parmi les dirigeants (16,0 %) est inférieure à celle du flux des nominations de femmes à ces postes en 2006 (19,9 % en moyenne). Elle reste très faible au regard de la place majoritaire qu’elles occupent parmi les postes de cadre (58,4 % d’emplois civils de catégorie A sont occupés par des femmes) qui constituent le « vivier » des postes de direction, montrant que la féminisation avance à pas comptés.
Les 570 emplois à la décision du Gouvernement ne comprennent que 11,6 % de femmes, les 3 171 autres emplois supérieurs 16,9 %, les 520 emplois de direction de juridictions 17,5 %. Dans l’enseignement supérieur et la recherche, les présidents d’université, élus par leurs collègues universitaires, comptent 9,6 % de femmes. Dans les emplois de direction, pourvus par les autorités politiques et administratives, les femmes sont également minoritaires : 18,5 % des directeurs d’établissements sous tutelle de l’Éducation nationale, 6 % pour ceux qui sont sous d’autres tutelles ministérielles. 
Sur 21 directions d’établissement public de recherche, quatre sont détenues par des femmes, soit 19 %.

La fonction publique territoriale comprend une majorité de femmes (61 %), dont un nombre important dans les corps 
de catégorie A qui pourvoient aux emplois de direction (54,8 %); fin 2006, les femmes constituent 13,9 % des directeurs généraux des conseils régionaux et départementaux, 17,7 % de ceux des communes de plus de 40 000 habitants, 16 % pour les structures intercommunales. Leur part est plus importante dans les établissements publics nationaux : 26,3 % ».

C'est extrait du PDF mis en ligne sur le site du ministère :

http://www.travail-solidarite.gouv.fr/espaces/femmes-egalite/bloc-ministere-dispositif-action…/actions-communication-publications/publications-outils-communication.html

 Pour le reste, dont je vous invite à prendre connaissance, il apparaît évidemment que les hautes directions, le haut encadrement des entreprises privées est encore majoritairement masculin. Mais, pour la population des cadres « ordinaires » (bénéficiant du statut, encadrant réellement ou occupant des postes à responsabilité et plus large autonomie), les progrès, ceux dont le CNPF puis le Medef se sont gargarisés, sont faibles. La progression ses femmes cadres stagne.

« les femmes n’occupent, en 2006, que 27,1 % des postes d’encadrement des entreprises du secteur privé et semi-public alors qu’elles sont majoritaires à l’Université. Elles occupent 31,0 % des emplois de cadres dans le secteur des services et seulement 20,4 % des emplois e cadres dans l’industrie. L’écart de salaire moyen
entre les femmes et les hommes cadres est de 23,1 %
».

 Les secteurs privés et semi-publics, la fonction publique territoriale font toutefois mieux que les administrations centrales, celles sur lesquelles les gouvernements successifs ont le plus de prise. Le ministre, Brice Hortefeux, ne va sans doute pas en tirer les conséquences et assumer le bilan de son prédécesseur. Mais les secrétaires d'Etat, déjà précédemment en place (Valérie Létard, Fadela Amara, Nadine Morano) vont-elles rendre leur maroquin. Vous avez sans doute, sans don de voyance et de prédire l'avenir, la réponse convenue si ce n'est convenable…