Paradoxe d’ une dégradation sanitaire en dépit d’une espérance de vie élevée

Malgré une espérance de vie élevée, la santé de nos concitoyens se dégrade rapidement. En France, le cancer est devenu la première cause de mortalité prématurée, les personnes souffrant de démences comme Alzheimer ou Parkinson se comptent en millions, 7 enfants sur 1000 présentent des symptômes du spectre de l’autisme, un sur 4 souffre d’allergies, 1 sur 6 de problèmes neurologiques (boulimie, anorexie, hyperactivité…) etc.

Les soins pour traiter ces maladies ne sont pas au rendez-vous.
Antidote Europe a identifié les deux causes principales de cette situation : la présence dans notre environnement de substances chimiques nuisant gravement à notre santé mais dont la toxicité n’a pas été relevée, et la persistance de méthodes de recherche biomédicales empiriques et improductives.

Or, l’évaluation de la toxicité et la recherche biomédicales recourent principalement à l'expérimentation sur des animaux considérés comme nos « modèles » biologiques.

Le comité scientifique Antidote Europe a, tout en restant en-dehors du débat éthique sur les droits des animaux, examiné avec des arguments purement logiques et scientifiques, la pertinence du concept de modèle animal. Cet examen a conduit à dénoncer le recours au modèle animal comme inutile et dangereux.
Pourquoi aucun animal ne peut être un modèle biologique fiable de l'homme ?

Par obligation légale, tous les médicaments sont testés sur les animaux avant d'être autorisés à la vente. Or, les effets secondaires de médicaments sont parmi les quatre principales causes de mortalité dans les pays développés. En France, ils font tous les ans près de vingt mille morts (4 fois le nombre de morts sur la route !) et causent 1,3 millions d'hospitalisations (1 lit d’hôpital sur 6). Les tests sur animaux sont donc gravement défaillants.

En réalité, le « modèle animal » est une fiction. Une espèce se définit par son « isolement reproductif », c'est-à-dire que les individus d’une espèce  ne peuvent pas se reproduire avec des individus d'une autre espèce. Ceci est dû au fait que pour former l'oeuf à partir duquel un nouvel individu va se construire, le matériel génétique (chromosomes) de l'ovule et du spermatozoïde doivent s'apparier, ce qui n'est possible que si le matériel génétique sont quasi-identiques, ce qui n’est possible que si des deux proviennent de la même espèce.

Les patrimoines génétiques de deux espèces différentes, mêmes très proches sont différents et interdisent cet appariement. C’est une loi de la nature. Or les fonctions biologiques sont déterminées par les gènes contenus dans le patrimoine génétique. Conclusion: deux espèces différentes ont des patrimoines génétiques différents et donc des activités biologiques (par exemple la réaction à un test) différentes.
Aucune espèce n’est un modèle biologique fiable pour une autre. L’ignorer quand l’espèce est censée modéliser l’homme revient à jouer la vie de ce dernier à la roulette russe.

Mais dénoncer ne suffit pas. Antidote Europe œuvre pour l’application rapide des derniers développements de la recherche scientifique à la prévention des maladies et au développement de thérapies efficaces, notamment contre les maladies virales.
Une prévention efficace par une évaluation fiable de la toxicité : la Toxicogénomique.
La toxicogénomique est une méthode d’évaluation des risques toxiques de produits chimiques, basée sur deux avancées de la biologie moderne : la culture de cellules humaines et les « puces » à ADN (DNA array en anglais).

Plutôt qu’une explication technique (voir www.antidote-europe.org) , il est plus simple d'expliquer la toxicogénomique à un non-spécialiste au moyen d'une image. Si on a eu l'occasion de visiter la salle de contrôle d'une centrale électrique, on se souvient certainement de ces murs tapissés de multitudes de voyants lumineux, chacun représentant un organe de la centrale, peut-être même que l'intensité du signal lumineux est modulée selon l'activité de cet organe.

La puce à ADN permet (virtuellement) de s'installer dans la salle de contrôle de la cellule (son noyau), qui apparait ainsi tapissée de voyants lumineux dont chacun est affecté à un gène particulier. Si un produit chimique active un gène,  le voyant devient rouge, s'il le désactive, le voyant devient vert, s'il n'a pas d'effet, le voyant reste blanc, et le voyant est éteint si le gène ne répond pas. L'observation des voyants représentant des gènes répondant à une agression toxique permet donc d'identifier le cas échéant les diverses toxicités de la substance.
La toxicogénomique est une méthode très intéressante, déjà en usage dans de puissantes institutions aux USA et au Japon. Elle combine en effet des avantages déterminants : appliquée à de cellules humaines en culture, ses résultats sont directement valables pour l’homme ; la méthode est rapide puisqu’elle donne des résultats complets en moins d’une semaine, son coût est relativement abordable. Comparée aux tests sur animaux, la toxicogénomique est 100 fois plus rapide et 100 fois moins chere, elle ne sacrifie aucun animal et surtout ses résultats sont fiables pour l’homme.
       Si la toxicogénomique figure bien dans le projet REACH, grâce notamment aux efforts d’Antidote Europe, la Commission Européenne n’envisage pas de la mettre en œuvre avant plusieurs années. Ce refus, non motivé, permet donc de continuer à tester les produits chimiques par les méthodes traditionnelles sur des animaux, en violation flagrante avec la directive européenne 86/609 qui fait obligation de stopper toute expérimentation animale dès qu’une méthode n’utilisant pas d’animaux est disponible. Par ce refus, la Commission met en danger la vie de millions de citoyens de l’UE, puisque nous estimons que la toxicité de produits chimiques dans lesquels nous nageons est responsable DANS L’UE TOUS LES ANS DE PLUS d’UN MILLION de MORTS PREMATURES !
L’évaluation par toxicogénomique de la toxicité des substances chimiques permettrait une prévention qui éviterait de mettre en danger la santé de millions de personnes dans l’UE.
 Une recherche biomédicale sur des « modèles » animaux ne peut pas conduire à des progrès médicaux significatifs, si ce n’est par hasard.
Les médias bruissent d’annonces sur de progrès médicaux spectaculaires : les souris Alzheimer, les singes parkinsoniens, les cobayes asthmatiques, les rats cancéreux, tous guéris ! Mais jamais de confirmation que ces « progrès » bénéficient aux patients humains. Selon la revue NATURE, depuis qu’en 1971 le président Nixon avait déclaré la « guerre au cancer », rien qu’aux USA plus de $200 milliards ont été dépensés pour trouver des thérapies anticancer sur des modèles souris.

Résultat :, 35 ans après, l’espérance de vie moyenne d’un patient après diagnostic d’un cancer n’a progressé que de quelques semaines, simplement parce qu’on a pensé que la cancérisation de la souris est identique à celle de l’homme, ce qui est tout simplement faux. Les mêmes erreurs sont faites dans pratiquement tous les secteurs de la médecine. Antidote Europe a proposé un amendement à la loi créant l’Agence d’Evaluation de la Recherche, demandant que cette Agence vérifie l’adéquation entre le but annoncé d’un projet de recherche biomédicale et la méthode mise en œuvre à cette fin, autrement dit plus de « modèle » animal en recherche sur des maladies humaines ! Amendement hélas ! refusé.

Autre exemple : les maladies virales, dont les hépatites et le SIDA. Depuis 25 ans, on essaie de mettre au point un vaccin contre le SIDA chez le « modèle » chimpanzé. Succès : tous ces vaccins marchent bien chez ce grand singe… ce qui n’est pas surprenant puisqu’il est spontanément immunisé contre notre virus du SIDA! Résultat : toujours pas de vaccin contre le SIDA. Alors la cause est perdue ?

Pas du tout, il suffit de se pencher sur les vrais acteurs, le virus VIH et ses cibles et victimes, certains globules blancs humains. C’est ce qu’à fait Claude Reiss, président d’Antidote Europe, avec ses collègues quand il était encore responsable d’un laboratoire du CNRS. Ils ont mis au point une nouvelle approche thérapeutique du SIDA et de toute une classe de maladies virales, dont ceux de l’hépatite, qui  éliminerait le virus de l’organisme du patient et n’aurait pas ou très peu d’effets secondaires.

Le CNRS a fait breveter le principe et la centaine de molécules actives pour cette thérapie. Le brevet a été accordé aux USA, mais comme son exploitation n’avait pas été lancée, Claude Reiss, parti à la retraite depuis, l’a racheté et tente en vain depuis plusieurs années de lever des fonds pour amener cette thérapie aux essais cliniques. L’Agence National de Recherche contre le SIDA dépense tous les ans des dizaines de millions dans des projets (fréquemment sur des singes) qui n’ont pas jusqu’ici donné de résultats spectaculaires, mais refuse de soutenir une thérapie prometteuse, tandis qu’une société américaine y travaille activement et avec succès.