Paradoxe à la française 4.

   En ce temps troublé à cause de la moralité et de l’honnêteté de nos élus, nous avions l’occasion d’une vérification grandeur nature de notre désir de réformes de fond.

     Et le résultat est confondant. Hélas, cette nouvelle n’aura pas la place qu’elle mérite dans nos médias, Cahuzac oblige.

    Chacun veut des réformes, récrimine contre le système et, au moment où se présente enfin le bon choix, c’est le conservatisme qui l’emporte.

    Le millefeuille administratif doit être réduit, c’est une idée communément acceptée. Et pourtant, les Alsaciens ont refusé la fusion des 2 départements au profit de la région. L’abstention l’a emporté. (37 %de votants) Cette question ne les intéresse donc pas ? Moins d’élus ? Alors non ! Ah bon !

     Peur du changement ? Maintien des sinécures ? Beaucoup de mauvaises raisons avancées. Le plus étonnant, mais l’est-ce vraiment ? c’est la collusion entre les Fronts, National et de Gauche ! Ils veulent un grand coup de balai et quand un époussetage paraît possible, on s’empresse de s’y opposer ! Cela devrait donner à penser quand ces extrêmes avancent des idées nouvelles et «  réformatrices ».

    Il est probable que si une autre région, la Normandie y pensait, propose le même référendum  le résultat risque d’être le même. D’où le doute quant au bon usage du référendum !

     C’est le paradoxe à la française, c’est le sentiment que le pays est difficilement réformable tant les pesanteurs et les situations acquises locales sont incontournables.

     Un argument qui va dans le sens du paradoxe est avancé par nombre d’Alsaciens qui ne sont pas allés voter. C’est le manque d’informations concernant ce projet. Qu’il ait été mal présenté est peut-être une lacune. C’est aussi comique que triste. Des réunions publiques ont eu lieu. Pas le temps d’y aller ? Ce ne devait pas être assez important pour sonner les cloches et rassembler les foules d’électeurs.

    En ce temps où l’information submerge nos écrans télé et informatiques, l’argument est spécieux.

     Peut-être faut-il se rappeler que les querelles de clocher –Strasbourg contre Colmar- sont encore bien inscrites dans nos esprits.

     C’était le jour d’un triste vote référendaire.