Réalisateur : Martin Bourboulon

Date de sortie : 7 décembre 2016

Pays : France

Genre : Comédie

Durée : 86 minutes

Budget : N.C

Casting : Laurent Lafitte (Vincent Leroy), Marina Foïs (Florence Corrigan), Jonathan Cohen (Edouard), Sara Giraudeau (Bénédicte)

Vincent et Florence sont divorcés, mais à la différence des couples normaux qui se séparent, eux sont restés voisins. Ils ne vivent plus ensemble mais continuent de se côtoyer régulièrement. Les relations sont cordiales depuis que Vincent fréquente Bénédicte, jusqu’à ce soir, lors d’un repas entre ami, Florence annonce qu’elle a également un nouveau compagnon. Piqué au vif, Vincent suggère de le rencontrer, voilà une décision qui va remettre le feu aux poudres. Souvent un numéro 2 fait peur, d’autant plus quand il s’agit de comédie française. Partant de ce principe, le scepticisme était de mise. Un doute rapidement levé, loin d’être un remake avec les mêmes blagues, le même scénario, en plus gros, en plus exagéré, tournant au ridicule, Papa ou Maman 2 signes les retrouvailles avec les personnages que nous avions laissé à la fin du premier film, comme si nous partagions une nouvelle tranche de vie.

Le format assez court, 1h26 seulement, donne un rythme soutenu, point de longueur, ni le temps de s’ennuyer. Énergique et vif, il est à l’image de ses acteurs. Dès le début, on plonge dedans, les caméras suivent les personnages qui bougent dans la grande maison de Florence, passant de l’un à l’autre, le dîner se prépare, on recherche la petite Charlotte, on dépose les bagages, on s’installe et les plans se fixent progressivement au moment du repas. Tout cela donnerait presque le tournis, de plus on retrouve cette rythmique tout au long du film. Avoir vu le premier opus n’est pas un pré requis pour apprécier cette nouvelle aventure de la famille Leroy-Corrigan, il y a toutefois des références qui passeront à l’as mais c’est négligeable. A l’image de cette scène, où Florence et Vincent se poursuivent en se jetant des objets à la figure, se bagarrant avec des poules, se faisant des croche-pieds et détruisant, très égoïstement, tout sur leur chemin. Un passage qui possède un côté très cartoonesque.

Papa ou maman 2 vaut surtout pour son duo d’acteurs et ses personnages secondaires. C’est avec un grand plaisir que nous retrouvons Laurent Lafitte et Marina Foïs se donner la réplique. Il se dégage de ce duo une grande complicité et une superbe alchimie. Ils se lancent des vacheries et des indélicatesses avec brio, ça claque, ça fait mal mais ça fait rire. Les seconds rôles sont tout aussi savoureux et plein d’humour. Que ce soit Bénédicte ou Edouard (un prénom qui provoque chez Vincent une poussée d’ironie, imitant l’accent bourgeois), incarnés respectivement par Sara Giraudeau et Jonathan Cohen ou bien les enfants de Florence et Vincent, tous ont leur utilité et permettent à l’histoire d’avancer. Pauvre Bénédicte qui doit composer avec le mode de vie complètement insensé des anciens époux qui vivent l’un en face de l’autre, se défendant de ne pas vouloir faire comme ces couples qui vivent sur le même palier, organisant la gestion des enfants de façon chaotique avec les nombreux allers-retours entre les deux maisons ( nous sommes dans l’humour de répétition car ce plan précis sur la rue en devient comique). Pauvre Edouard également qui doit compter avec les plans foireux de Florence pour montrer qu’elle est plus heureuse que Vincent, laissant place à un jeu de la surenchère burlesque. Mais Edouard a le don d’énerver tout le monde avec sa vie trépidante, pleine de rebondissements, de chance et de fortune, si grandiose que cela en devient soupçonneux. Au final les nouveaux compagnons sont des pions dans la terrible partie que se jouent les ex conjoints afin de se rendre jaloux. Quant aux enfants, joués avec une certaine justesse par des acteurs convaincants, ils vivent mal cette situation et se rendent compte de l’attirance qui subsiste entre leurs parents. Ils sont prêts au pire pour faire recoller les morceaux.

Le film est remplit d’humour, la salle rit à gorge déployée, les gags récurrents, comme la petite Charlotte oubliée à de nombreuses reprises, sont drôles. A cela s’ajoute des dialogues savamment écrits par le duo La Patelière-Delaporte déjà à l’oeuvre dans le premier film et également dans Le prénom, un gage de qualité en somme. De l’humour, du seconde degré, de la dérision, l’amour vache sublimé, le « je t’aime moi non plus » poussé à son paroxysme, des acteurs au top. Papa ou Maman 2 a toutes les chances de faire jeu égal avec son aîné et ses 3 millions d’entrées, voire le dépasser. Ce qui laisserait présager un troisième opus pour cette joyeuse bande.