Aujourd’hui est un grand jour de fête à Ramallah. De retour de New-York, avec en poche le précieux sésame obtenu honorablement à l’Assemblée générale des Nations-Unies, Mahmoud Abbas arrose avec ses concitoyens, dans la plus grande liesse, cet heureux évènement. 

Ni les menaces de représailles financières américaines, ni les multiples découragements n’ont réussi à torpiller ce projet au terme duquel la Palestine, sous le regard éberlué d’Israël et des Etats-Unis, a enfin accédé au rang d’Etat observateur non membre à l’ONU. 

Ce nouveau statut qui survient presque un an après l’obtention d’un siège à l’UNESCO, confère une certaine notoriété à l’Autorité palestinienne au grand dam des pourfendeurs de la paix. 

D’ailleurs désormais, faire acte de candidature à la Cour pénale internationale, engager des poursuites pour crimes de guerre, contre des responsables israéliens, est possible. 

Même si les Palestiniens n’aspirent pas à faire de ce recours leur fer de lance, il devrait cependant permettre de circonscrire l’impunité dont jouissait jusque là Israël. 

A l’heure où les Palestiniens jubilent devant une telle avancée qui leur fait miroiter la possibilité d’un prochain Etat en bonne et due forme,  avec sa population, ses frontières, son gouvernement reconnu et habilité à entretenir des relations diplomatiques, les rabat-joies ne les épargnent pas : Netanyahu, en guise de sanctions par rapport à ce vote, annonce la construction de 3000 nouvelles colonies en Cisjordanie et à l’Est de Jérusalem. 

C’est là où le bât blesse, car en plus de la discontinuité territoriale entre la Cisjordanie et Gaza, l’Etat hébreu ne rechigne jamais à nous déterrer des prétextes susceptibles de justifier sa sempiternelle stratégie du grignotage, sous l‘œil bienveillant de son parrain. 

Récemment ce dernier, lors de l’opération, Pilier de la défense, menée contre Gaza aurait menacé Israël de se désengager du Moyen-Orient. 

Etant donné qu’avec sa contribution, le processus de paix, depuis Oslo, n ‘a fait que s’enliser, si cette menace venait à se concrétiser, la tendance s’inverserait peut-être. 

Viendrait alors le temps de comprendre que la fin de cette rivalité entre la Gaza de Khaled Mechaal et la Cisjordanie de Mahmoud Abbas nourrie à petit feu, est la condition sine qua non sans laquelle la Palestine ne pourra sans doute pas voir le jour. 

Auréolé de cette nouvelle gloire, Mahmoud Abbas, sous des applaudissements, vient de s’engager à relancer cette réconciliation palestinienne. Même s’il est bien trop tôt pour crier victoire, on peut se permettre de savourer avec parcimonie toute avancée…