Faut-il vraiment se réjouir de ce que l'ignoble exposition Our Body soit devenue interdite après décision du tribunal? C'est à juste raison que le juge des référés à déclaré que "L'espace assigné par la loi au cadavre est celui du cimetière".

Our body est cette exposition montrant des cadavres d'êtres humains, entiers ou disséqués et préservés par remplacement des liquides organiques avec du silicone. Fournis pas une fondation chinoise, ces cadavres font le tour du monde.

La société Encore Events qui exploite le spectacle a défendu sa position par la mise en avant de l'aspect pédagogique de la manifestation. En effet, l'anatomie du corps humain y apparaît dans toute sa froide réalité.

En tout les 17 cadavres exposés, car il s'agit bien de cadavres, devraient être inhumés, tandis que les 18 à 20 autres expositions anatomiques qui continuent à être présentés en Amérique et en Europe, continueront à l'être.

Il a fallut la détermination de deux associations pour interdire cette exposition, "Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et Solidarité Chine" ont pris pour argument que cela porte atteinte aux droits humains. L'avocat des associations a invoqué  un texte de loi qui stipule que "le respect du corps humain ne cesse pas avec la mort", ajoutant "les restes des personnes décédées (…) doivent être traités avec respect, dignité et décence".

Suite à cette décision, si l'exposition ne ferme pas sous 24 heures, la société devra payer 20000 euros d'amende par jour de retard. Les cadavres seraient ceux de personnes consentantes selon la "fondation Anatomical Sciences and Technologie de Hong Kong", qui a fourni les corps, mais les associations craignent que ces corps émanent des prisons chinoises et de condamnés à mort.

Faut-il vraiment se réjouir de ce que l'ignoble exposition Our Body soit devenue interdite après décision du tribunal? Certainement pas! Il a fallu une action en justice pour en arriver à ce résultat. En attendant, 30 millions de personnes, dans le monde, se sont déplacées pour aller voir le spectacle morbide de ces cadavres, installés dans des positions grotesques, à moitié disséqués. En France, l'exposition est passé à Lyon et Marseille, puis à Paris.

Si l'exposition n'avait pas été interrompue, l'on ferait encore la queue pour le spectacle, à 15, 50 €. Le tribunal a estimé qu'il s'agissait d'une atteinte au respect de la personne. N'est-il pas troublant qu'il faille une décision du tribunal pour constater qu'il est indécent d'aller reluquer une exposition de cadavre? N'est-il pas troublant qu'un avocat soit nécessaire pour en arriver à cette conclusion?

Sources : ici et ici