Est-elle encore crédible dans notre pays ?

 

C’est la question que l’on peut se poser. Les derniers sondages se présentent pour l’UMP comme un coup de massue et l’on peut se demander ce que ce parti représente en termes de représentation nationale ?

L’abstention tout d’abord serait de 55 % au lieu de 53,5 %. Mais il n’y a pas qu’elle quand on regarde les scores du Midi-Pyrénées et du Poitou-Charentes, deux régions où le deuxième tour est un duel pour qui sera le meilleur, elles donneraient plus de 60 % des voix au PS, selon les projections de BVA. Un autre sondage, publié par l’IFOP, donne à Ségolène Royal 63 % des voix, 37 % des voix iraient à son adversaire Dominique Bussereau, soit 8 points de plus que son score du premier tour, 29 %. Le sondage indique en outre que les reports de voix sont nettement en faveur de Ségolène Royal, 85 % des électeurs d’Europe Écologie au 1er tour se tournent vers elle au second, de même que 67 % des abstentionnistes souhaitant voter pour elle ce deuxième tour. Ce serait une victoire écrasante pour la gauche.

L’Auvergne, la Basse-Normandie, les Pays de la Loire et l’Ile-de-France resteraient au PS, qui obtiendrait entre 55 et 58 % des suffrages, selon BVA. Une étude IFOP publiée mercredi donne 56 % à Jean-Paul Huchon et 44 % à Valérie Pécresse, soit 16 points de mieux qu’au 1e tour, avec une abstention de 52 %.

En triangulaire avec le FN, la gauche l’emporte, en Rhône-Alpes, Bourgogne, Lorraine et Haute-Normandie, les listes PS obtiendraient entre 50 % et 55 %, l’UMP entre 30 % et 35 %, le FN entre 10 et 15 %. Cas particulier, le Nord-Pas-de-Calais verrait la gauche l’emporter à plus de 50 % contre une UMP à 30 % et un FN à 20 %. Autre cas à part, le Languedoc-Roussillon, où George Frêche obtiendrait, selon un sondage IFOP, 58 % contre 28 % à l’UMP Raymond Couderc et 14 % au FN.

En triangulaire avec le Modem la gauche l’emporte, l’institut BVA a testé la région Aquitaine, où le socialiste Alain Rousset part grand favori. Il obtiendrait 59 % contre 29 % pour le ministre du travail, Xavier Darcos. Là encore, ce dernier obtient environ 7 points de plus qu’au premier tour, 22 %. Dans cette région, la seule où un candidat Modem a pu se maintenir au second tour, ce dernier, Jean Lassalle, resterait quasiment au même niveau, 12 %, contre 10,5 % dimanche 14 mars.

Sans majorité absolue la gauche domine en Picardie et en région Centre, le PS serait tout juste à 50 %, contre 35 % pour l’UMP et 15 % pour le FN. En PACA, Franche-Comté et Champagne-Ardenne, le PS resterait sous les 50 % (autour de 45 %), l’UMP aux environs de 35 %.

En triangulaire sans majorité absolue, le parti socialiste l’emporte, en Limousin, où le Front de gauche se maintient au second tour, et en Bretagne, où Europe Écologie reste en lice, le PS l’emporterait avec environ 50 % des voix, l’UMP autour de 35 % et la troisième liste entre 12 % et 14 %.

Bien entendu ce ne sont que des sondages mais, ils se confirment les uns avec les autres chaque jour de sorte qu’on n’est amenés à les prendre en considération tant la situation de notre pays est très mauvaise, et que les arguments de la majorité sont plus déplorables les uns que les autres. De plus on ne voit pas comment nous pourrions sortir de notre endettement, de notre chômage sans relancer la consommation et sans que soient revus les cadeaux faits aux plus riches, si cela reste encore possible ?

Il reste deux régions métropolitaines, la Corse et l’Alsace qui sont encore dirigées par la droite.

La Corse est un cas à part. En 2004 déjà, la gauche y était majoritaire, mais faute d’accord, la région s’est ralliée à la droite. Cette fois, ce ne devrait pas être le cas. Dans l’île de Beauté, il suffit de 7 % des suffrages pour pouvoir se maintenir. C’est pourquoi il y aura une quadrangulaire, Paul Giaccobi, membre du PRG, dirige la liste issue de la fusion des quatre formations de gauche présentes au premier tour, face à Camille de Rocca Sera, qui emmène l’UMP. Deux listes nationalistes, Femu a Corsica et Corsica Libera, sont également en lice. Au premier tour, les quatre listes de gauche ont totalisé 41,9 % des suffrages, contre 21,4 % pour la liste UMP et 28 % pour les deux listes indépendantistes. Selon BVA, la Corse basculerait à gauche d’une courte tête. 

Reste l’Alsace qui apparaît la seule chance pour la droite d’éviter le grand chelem dont Martine Aubry rêve tant. Si la gauche l’emporte se sera d’une courte tête tant les sondages donnent l’égalité des voix. Ce ne sera pas la vague socialiste qui influencera les Alsaciens, ils restent sereins, se gardant bien d’agir avec prudence, cette forteresse de droite est la plus dure à prendre son taux de chômage est l’un des plus bas de la métropole, donc préservée pour le moment. C’est aussi une région centriste et Gaulliste qui a voté à 65,5 % pour Sarkozy en 2007, et cette droite est très enracinée dans les zones rurales ou le chômage joue peu par rapport à Strasbourg, et Mulhouse.

Les deux derniers sondages réalisés, l’un par OpinionWay et l’autre par TNS-Sofres, n’ont pas dégagé de tendance, M. Bigot PS et M. Richert UMP sont crédités de 43,5 % des intentions de vote. Les 13 % restants allant au Front national. La grande inconnue est le vote écologiste dont beaucoup ne sont ni de droite ni de gauche, ce sera une clé du scrutin. L’autre est l’abstention qui serait de 56,64 %. Tout ceci nous montre que la gauche au moins garderait ses 20 régions en métropole ce qui est déjà bien. Elle n’a jamais réussit d’une élection à l’autre un tel résultat sauf pour François Mitterrand élu deux fois de suite mais avec des cohabitations en cours de mandat. Alors qu’elles conséquences tirées de cette élection, c’est encore bien tôt pour le dire attendons le second tour, mais d’ores et déjà, la dynamique PS+ EE + Front de gauche s’avère prometteuse en terme d’alliance ce qui ne peut que conforter les formations à la poursuivre.

Beaucoup de ministres de droite ont abandonnés l’espoir de gagner, seul compte limiter la casse. Ils ont le moral dans les chaussettes déclare Jean-Louis Borloo. La question est qui fera le meilleur score au PS ? Tout semble indiquer que ce sera Ségolène Royal qui démontre ainsi sa stratégie de campagne, l’ouverture au centre mais aussi aux écologistes et aussi aux communistes qui ne l’ont pas acceptée, mais plus que tout, son éloignement des instances dirigeantes du PS. Il faut donc s’attendre à son retour sur le devant de la scène, ce qui va poser un sérieux problème aux socialistes qui ont tout fait pour la marginaliser.