Face à une corruption devenue endémique, le Président camerounais a lancé en 2006 une opération « mains propres » dénommée « opération épervier » ; et, au jour d’aujourd’hui, elle a déjà envoyé derrière les barreaux pas moins de 30 anciens hauts dignitaires de la République dont un ancien Premier Ministre, des Secrétaires Généraux à la Présidence de la République, et de nombreux Ministres et directeurs généraux des sociétés étatiques.

Aussi, pour éviter des longs feuilletons judiciaires infructueux et inutiles ; Paul Biya, a mis sur pied un mécanisme judiciaire pouvant conduire à la libération d’un accusé, au cas où celui-ci restitue son butin. Répondant ainsi aux aspirations légitimes des camerounais. Car jusqu’ici, de nombreuses voix s’élevaient au pays allant dans ce sens. C’est ainsi que le président de la République a crée tout récemment le Tribunal Criminel Spécial (TCS),  compétent en matière de détournement supérieur à 50 millions, et qui permet l’arrêt des poursuites en cas de remboursement des sommes détournées. Cependant,  le texte créant le TCS stipule en son article 18 que cet arrêt des poursuites est assujetti à l’autorisation du ministre de la Justice.

À ce jour, de nombreuses affaires sont portées devant cette juridiction spéciale. Et, elle a même déjà rendu un avis favorable à l’un de ses clients.

En effet, dans l’affaire qui l’opposait à l’Autorité Aéronautique du Cameroun, Yves Michel Fotso, ancien administrateur de la Cameroon Airlines, a préféré contre un abandon des poursuites rembourser la somme de 230 millions de francs C.F.A qui lui ont été réclamée.  Aussi, selon des sources concordantes, le milliardaire de Bandjoun serait également prêt à rembourser ce qu’on lui réclame dans l’affaire d’acquisition de l’avion présidentiel.

Condamné le 22 septembre 2012 à 25 ans de prison ferme dans cette affaire de l’Avion Présidentiel (BBJ-2), Yves Michel Fotso entend donc désormais rembourser son butin, pour bénéficier d’un autre abandon de poursuites, et surtout,  recouvrer cette fois la liberté.

Avec la mise sur pied de ce Tribunal Criminel Spécial, Paul Biya répond à ceux qui pensaient jusqu’ici que son opération « Epervier » n’était qu’une opération d’épuration politique. Vivement que les autres fassent comme Yves Michel Fotso, en restituant et sans tarder leurs butins ; car les camerounais ne gagnent rien de leur incarcération.