reçut Benoît Hamon PS qui ne sut pas défendre son gouvernement.

 

Que dire de cette émission qui se veut pertinente et d’actualité ou Natacha Polony et Aymeric Caron, journalistes politiques dont le but est de commenter les actualités du spectacle et littéraire, «choisies», mais aussi de questionner, voire piéger, la personne politique invitée, le tout dans un cirque médiatico-humoristique mis en scène par Laurent Ruquier, qui se délecte du spectacle qu’il offre. Je la regarde chaque samedi soir, pas jusqu’à sa fin, l’essentiel étant dit après le passage de la personnalité politique invitée, et plus je la regarde, plus je la trouve fatigante pour ce que sont les interventions des deux duettistes Polony et Caron qui diffusent leur opinion, donc partisane, sans vraie réplique, ce qui commence à faire lourd, d’autant plus que Natacha Polony forte de sa culture historique et politique se considère, parfois enseignante, prenant ceux qui l’écoutent pour des virgules, sa «pédance» ne l’étouffant pas. Je sais bien que ce sont les gens de lettres qui ont la maîtrise du verbe et comme ils sont, de part leurs études supérieures, Science Po, ENA, HEC, Normale sup, IEPP, ESJ…forcément au dessus des autres, ce dont souffre la France, pour être industrielle.

Ils se sont accaparés, comme d’autres, le pouvoir médiatico-politique ce qui conduit à une France de la parole, qui ne fait pas construire des usines et des produits à vendre, ce que nous manquons le plus. Souvent je dis, à ceux qui m’écoutent, avides de philosophie et fans de la parole, ce n’est pas avec ça que l’on fait des machines-outils ! La France est devenue le pays du vent de la parole, bien, mais trop, c’est trop dès lors que l’on ne parle jamais de la France des mains dans le cambouis.

Cela étant, cette émission du samedi 08 février revêtait un intérêt par la présence de Jean-Jacques Bourdin et de Benoît Hamon le socialiste de gauche du gouvernement tendance Marie-Noëlle Lienemann. Cette émission, enregistrée, montra un décalage entre l’actualité politique de l’enregistrement et celle de sa diffusion conduisant à des erreurs que je vais essayer de corriger. La première fut envers Madame Dominique Bertinotti ministre déléguée à la famille, sur le report du gouvernement de la réforme de la famille, considérée mise au placard par des journalistes avides de propos biaisés. La seconde fut sur le pacte de responsabilité, par une question piège de Jean-Jacques Bourdin vers Benoît Hamon qui, manifestement, n’y connaissait pas grand chose, ce dont je doute, ou qui, opposé, au pacte qui, pour le moment n’est qu’un mot, ne défendit pas son gouvernement.

Il est regrettable que cette émission, à la gloire de son animateur Laurent Ruquier, soit si peu sérieuse, eu égard l’impact politique qu’elle a. Si, bien souvent, les quelques jours qui séparent l’enregistrement et la diffusion n’ont guerre d’importance, ce ne fut pas le cas cette fois ci.

Madame Bertinotti, sur la réforme de la famille qui, je le réécris, ne comprenait pas la PMA et la GPA, avait déclaré avoir été informée par le président et le premier ministre du report, à une date ultérieure. Lors de son passage au Grand journal de Canal +. Je me souviens de son affrontement avec le chroniqueur Jean-Michel Aphatie qui montra beaucoup de difficultés à admettre que Madame la ministre de la famille fut informée par le président et le premier ministre du report de cette réforme avant son annonce publique. Il fallut toute l’assistance de Madame Bertinotti pour qu’il donne l’impression de la croire. Il apparaissait que les infos reçues par Jean-Michel Apathie étaient plus crédibles que les affirmations de Madame la ministre.

On peut comprendre cette réticence d’autant que ces journalistes ont des oreilles en général bien informées, mais cela signifierait que Madame Bertonotti ment ? Ne connaissant pas la source de la rumeur, même reprise par Laurent Ruquier, je crois, en effet, jusqu’à preuve du contraire que Madame Bertonotti fut bien informée par le président et le premier ministre du report avant son annonce publique.

Reste le cas de Benoît Hamon interrogé sur ce que les journalistes Natacha Polony et Aymeric Caron, ainsi que d’autres tous heureux, appellent la reculade sur la PMA et la GPA, alors qu’en fait elles n’étaient pas incluses dans le projet de réforme, ce qui me fait dire que ceux qui manifestèrent contre furent squeezés, d’autant plus, que ce sont les députés socialistes qui reprendront à leur compte cette réforme.

L’autre question fut de Jean-Claude Bourdin, comment le gouvernement va financer les 50 milliards du pacte de responsabilité, en contre partie de l’emploi d’un million de chômeurs ? Benoît Hamon ne répliqua pas sur la PMA, et la GPA, manifestement il était gêné. C’était jouer sur du velours pour Natacha Polony et Aymeric Caron le plus percutant sur cette supposée reculade, au point qu’il fut pris à parti par Jean-Claude Bourdin considérant que ce problème était d’importance mineure par rapport au pacte de responsabilité. Ce fut un des moments qui fit rire Benoît Hamon de voir deux journalistes se prendre ouvertement dans un silence religieux de Natacha Polony.

Sur la question des 50 milliards il fit une diversion sur les projets qu’il élabore comme ministre délégué à l’économie solidaire pour la délivrance des médicaments en fonction des doses prescrites. Et c’est vrai que cela pourrait faire des économies à la sécu, aux mutuelles, et bien sûr aux Français, mais cela ne répondait pas à la question posée. Il est évident que Benoît Hamon ne put critiquer le gouvernement comme ministre, il est soumis à une cohérence gouvernementale. Cette question avait pour Benoît Hamon un écho favorable à sa ligne politique étant opposé comme la gauche du PS à faire payer par les Français ce pacte de responsabilité, sachant que les entreprises ne joueraient pas le jeu.

Benoît Hamon esquissa donc autant que faire se peu la question de Jean-Claude Bourdin, mais il fut contraint de reconnaître que l’embauche d’un million de chômeurs tenait de la fanfaronnerie.

En fait, et c’est là ou est le piège, il ne fut pas question dans la conférence de presse du président d’un cadeau de 50 milliards aux entreprises, mais seulement de la suppression des allocations familiales qui, avec le CICE, feraient sur la fin du mandat 50 milliards d’euros, dans l’exigence d’une contre partie d’embauche ! La suppression des allocations familiales ne seraient que pour 35 milliards d’euros. La question de Jean-Jacques Bourdin visait à la fois la connaissance de Benoît Hamon sur le pacte de responsabilité, mais aussi sa réaction.

En fait, il ne fut pas déçu par le creux de Benoît Hamon, si y attendait-il ?

La vraie question reste comment financer la perte de ces 35 milliards d’euros, puisque le CICE constitue une réduction d’impôts, par la réduction des recettes fiscales ? Cela risque de faire très mal puisqu’il faudra compenser.

La réponse qu’aurait dû dire Benoît Hamon, est que ce pacte n’est encore finalisé, que des discussions sont en cours avec les acteurs sociaux, et que ce projet doit être soumis à un vote de confiance du parlement.

On voit que Benoît Hamon ne fut pas à la hauteur pour réponde aux deux duettistes Natacha Polony et Aymeric Caron, mais aussi à Jean-Claude Bourdin.

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