Bien sûr , on a toujours dit que les sportifs et surtout en football et en rugby avaient le QI d’une huître, mais sous le ton de la plaisanterie se cache peut être une réalité médicale méconnue ou passée sous silence volontairement ou involontairement. Le sport c’est la santé, le choc c’est la ruiner serait peut être un nouveau slogan pour lancer une campagne de prévention.En effet, une tête, un placage ou un uppercut , surtout répétés, peuvent causer des dégâts irréversibles au cerveau.
On s’en doute à peu près lorsque l’on voit les coups portés par les boxeurs et l’état de leur visage après le combat , on l’envisage moins lorsque l’on voit les footballeurs exécuter des têtes avec le ballon,et pourtant. Ce geste provoque de véritables traumatismes crâniens : des commotions cérébrales.Et en fait presque tous les sports sont concernés. du fait que ces troubles du fonctionnement du cerveau ne sont pas tous directement provoqués par un choc à la tête. Un bon exemple , le placage au rugby (quand bien sûr il ne s’agit pas d’un placage "cathédrale " rigoureusement interdit et sanctionné qui consiste à quasiment planter son adversaire en terre tête la première ) sans que la tête soit touchée. En effet c’est toute la force du placage exercé par l’adversaire qui se retransmet dans le corps du plaqué jusqu’à faire bouger son cerveau dans la boîte crânienne et là toutes les cellules du cerveau sont abîmées.Dans 10 à 15% des cas c’est la perte de connaissance , le cerveau "s’éteint" ou alors il y a mal-fonction qui se reconnaît par maux de tête, pertes de mémoire, d’équilibre, de vigilance, de latéralisation de reconnaissance dans l’espace et le temps. Le diagnostic ne pose pas de souci si le joueur est sans connaissance au sol mais autrement tout peut passer inaperçu jusqu’au moment où il est trop tard. En effet, du fait des impératifs financiers et des enjeux de compétition , le joueur "secoué" peut rester sur le terrain même s’il aurait besoin de repos. Les sportifs négligent également souvent ce phénomène car moins visible certes qu’un nez qui saigne ou une jambe cassée mais les conséquences sont tout aussi graves sinon plus.
Pour poser le diagnostic, on pose cinq questions au joueur (score de Maddocks)avec question sur la mémoire immédiate et les souvenirs plus éloignés. Une seule mauvaise réponse traduit une commotion.On teste aussi l’équilibre par le test dit du tandem (il faut être capable de rester les pieds alignés l’un devant l’autre, les yeux fermés pendant 20 secondes) et si 4 fois le joueur tombe il est diagnostiqué en commotion. Des plaintes de maux de tête viennent sur-étayer le diagnostic.
Il faut néanmoins reconnaître une prise de conscience de plus en plus importante des organisations sportives, avec la volonté, soutenue par les syndicats des joueurs, de mettre en priorité la santé et la sécurité , ainsi des règles strictes de prise en charge de ces accidents sont mises en place. Notamment instaurer un repos de 48h obligatoire , repos complet ni activité physique , ni activité intellectuelle et au terme de cette période une consultation par un neurologue ou un neurochirurgien afin déterminer la gravité ou non de cette commotion .En fonction des résultats à des tests et examens soit la reprise est permise ,soit un repos plus long mis en place.
Le milieu de la boxe a été le premier à être sensibilisé.Il est temps désormais d’informer correctement les joueurs professionnels , notamment dans le rugby pro (2000 licenciés)mais aussi amateur et aussi de développer cette prévention dans tous les sports à risques comme le football, le basketball, le cyclisme, le handball, le hockey sur glace, le football américain….Il en est de la responsabilité du corps encadrant.
[b]Pour ce que j’en connait*, on peut rajouter les « sports » mécaniques du genre moto-cross, là on va loin dans la décérébration quand il ne s’agit pas d’une fin fatale.
*le fils d’un ami.[/b]