Ne nous y trompons pas… Marquer un but à l’extérieur sur un penalty évitable au bout de quatre minutes de jeu, c’est rare. Doubler la mise sur un exploit individuel cinq minutes plus tard, c’est encore plus rare…

Ajouter un troisième but assassin au meilleur moment, soit juste après le retour des vestiaires, sur une relance anodine du gardien adverse, c’est formidablement chanceux et définitivement rare. Mais alourdir le score sur une erreur défensive à trente secondes de la fin du match, là ça devient carrément écoeurant d’opportunisme et de réussite… Bref, gagner 4 à 0 tout en ayant, en tout et pour tout, deux occasions et demi et une possession de balle de 40% sur l’ensemble du match, c’est ce qui s’appelle en bon français : avoir le cul bordé de nouilles…

Certes, Liverpool a su gérer le match, bloquer la circulation de balle adverse et ne pas se mettre inutilement en danger. Certes, les Reds ont démontré une grande intelligence tactique et une solidité collective hors du commun. Certes, les anglais méritaient leur victoire… Mais pour avoir "subi" ce match sans saveur, sans temps forts, sans suspense, et dépourvu d’actions dignes de ce nom de bout en bout, je comprends mieux à présent la raison pour laquelle cette équipe de Liverpool collectionne les cartons depuis le mois de novembre : un taux de réalisme situé aux frontières du paranormal…

 

Ne soyons pas de mauvaise foi, il faut savoir accepter la défaite. Cependant, ce serait une gageure de s'en tenir au score pour remettre en question la qualité de cette équipe marseillaise qui a su rester digne et valeureuse jusqu'au bout. Il a simplement suffit de quatre petites minutes pour s'apercevoir que la bonne fortune avait choisi son camp et que le sort du match était scellé d'avance. Un match superbe, au demeurant, au cours duquel le pauvre téléspectateur en mal de beau jeu que je fus n'a strictement rien vu, excepté le ballon franchir la ligne de but à quatre reprises…