Oeufs : séparer le jaune du blanc avec la pipetteYolker

L’œuf de Christophe Colomb… Certes il tient debout… Mais s’il faut ensuite séparer le blanc du jaune d’œuf pour des préparations culinaires, mieux vaut employer une autre méthodes.
Le site WikiHow recense six façons de ce faire. La septième, qui vient de sortir, est bien moins fastidieuses et beaucoup plus ingénieuse : aspirer le jaune avec une sorte de « pipette ».
Ce procédé vient d’être mis au point par un ingénieur néo-zélandais improvisé, Hamish Dobbie : c’est le Yolkr (yolker), un ustensile ménager qui simplifie vraiment le processus.

La plus « simple » manière de séparer le blanc du jaune d’œuf consiste à tenter de casser le plus nettement possible la coquille (à environ deux tiers de son sommet), puis de faire passer le jaune de l’une des deux coupelles à l’autre. Tout le monde l’a fait, je ne détaille pas… Tout le monde s’est aussi rendu compte, surtout s’il devait, par exemple, préparer un plat, un dessert, pour huit à dix personnes, que c’est fastidieux, qu’on risque l’impair. Plus « simple » encore, mais à l’usage, ce n’est pas si évident, consiste à se servir de vos doigts pour laisser filtrer le blanc et retenir le jaune.
Moins évident est l’usage d’un petit entonnoir.

Le système du Yolkr, mis au point par Hamish Dobbie, est une variante affinée de l’emploi d’une bouteille en plastique (genre pour eau minérale ou soda). On place le col en contact avec le dessus du jaune, puis on presse la bouteille et… possible, mais c’est tout un tour de main à prendre.

Le Yolkr se présente comme une mini-poire (à lavement, par exemple) munie d’un embout. C’est la mise au point des diamètres inférieur et supérieur de cet embout qui a requis énormément de temps. Et fourni de quoi confectionner une gigantesque omelette digne de figurer au Livre des records. Selon son inventeur, le Yolkr a été testé avec succès par son grand-père, 90 ans, et borgne, dont les mains tremblotent parfois.

Le Yolkr a fait son apparition dans les magasins des Antipodes et du Royaume-Uni, où il est commercialisé un peu moins de 20 euros (ou de 17 pour les souscripteurs). L’embout est translucide, afin de voir quand l’opération de succion est complète, et la poire est proposée en désormais huit couleurs (cinq à l’origine) différentes, dont, bien sûr, le jaune.

L’aventure de la production et de la commercialisation a commencé en fin d’année passée par un appel aux investisseurs sur divers sites. Le succès a été très fort, 15 000 livres étant l’objectif, et près de 44 000 ayant été recueillies auprès de plus de 2 000 personnes, en moins d’un mois.

Un site dédié (yolker.com) permet de commander depuis la France, le Canada, la Belgique, mais il faut compter l’équivalent de huit livres (contre quatre pour les États-Unis ou le Royaume-Uni) de frais de port (pour d’un à… un certain nombre d’ustensiles).

Pompe (poire) et embout sont bien sûr dissociables pour un lavage manuel ou automatique (lave vaisselle).
Il reste cependant à casser l’œuf. Le mieux est de le faire sur une surface plane, avec un couteau assez lourd ou volumineux (mais pas trop). Ou bien sûr d’avoir recours à un coupe-œuf.
Fondé sur le même principe, le Pluck, du Texan Mark Fusco, est vendu un peu moins cher (moins de 13 USD plus port). Mais comme les Ford n’étaient que noires, celui-ci n’est pour le moment que blanc. Il est commercialisé via le site Quirky.

En fait, en découpant l’embout d’une bouteille d’eau minérale (ou de soda), et en faisant l’acquisition d’un gadget en plastique de type soufflet d’accordéon (de bouteille « pliante »), ou la poche d’une gourde souple, vous devriez pouvoir, sur le même principe, confectionner votre propre ustensile.
Une autre solution consiste à l’apprentissage du maniement ad hoc d’une bouteille plastique contenant un quart ou tiers (25 cl ou 33 cl) de vin. On les trouve généralement en super ou hypermarché en packs de quatre ou six… Ou de pack de produits laitiers (préférer une bouteille plastique qui s’écrase facilement).

Cela étant, des petits bols munis d’un filtre sont aussi disponibles dans le commerce, ou des modèles de filtres clipsables. Des modèles à manche, métalliques ou en plastique (évoquant une demi-boule pour la préparation du thé), de type pocheuse, sont aussi nombreux sur le marché. Il existe même pince couplée à un filtre pour réaliser les deux opérations. Ainsi, que bien sûr, des machines industrielles.
Le plus cocasses des séparateurs présente une figure humaine laissant passer le blanc par les narines…
Muni (ou non) de l’un ou l’autre de ces gadgets, vous pourrez aussi adopter un moule en silicone permettant de réchauffer ou frire ensemble, mais côte à côte, pour un œuf au plat, blanc et jaune séparément.

Pour les œufs durs, un accessoire, réalise des moulages cylindriques pour, après avoir séparés jaune et blanc, donner une forme particulière au jaune (pétale, étoile, cœur, losange).

Ceux qu’on dénomme les « arts culinaires » (ou ménagers, arts de la table) fournissent depuis sa création matière à enrichir les concours Lépine. Mais l’inventivité « gastronomique » semble sans limite : ce jour, à Vinexpo Bordeaux, a été dévoilé un bouchon de bouteille de vin qui se visse et dévisse… (voir notre autre article de Come4News, sur le bouchon Helix).

 

 

 

 

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !