Quoique décide le sénat américain samedi 27, dimanche 28 ou plus tard, le doute s’est insinué dans les esprits. Ces atermoiements risquent de provoquer une grave crise de confiance et des consciences sur la possibilité de sauver LE SYSTEME… C’est une preuve supplémentaire que le vers est dans le fruit et que les dirigeants américains et les sénateurs ne savent plus à quelle sainte mesure se vouer !

Si tout était si simple, les mesures pour juguler la crise auraient déjà été prises « il y a belle lurette ». Je ne vois pas comment les marchés financiers pour être rassérénés et sauvés la semaine prochaine au moment où la liste des faillites ou « reprises en main » par le pouvoir s’accélère, comme le montre l’article ci-dessous avec la chute de Washington Mutual (13ème faillite américaine depuis le 1er janvier 2008 !) et Fortis (objet de rumeurs depuis plusieurs jours). Des inquiétudes se profilent à l’horizon pour HSBC, et aujourd’hui pour la banque britannique Bradford & Bingley (B&B) qui pourrait être nationalisée. Chaque semaine (et maintenant chaque jour) amène son lot de faillites et de recapitalisation. La machine s’emballe…

Ce qui est plus préoccupant encore c’est que les deux candidats à la Maison blanche, peut-être aussi pour des raisons électoralistes, reconnaissent enfin l’étendue des dégâts, UNANIMES sur les causes de la crise :

–       Barack Obama constate « huit ans de politiques ratées de George W. Bush » ;

–       John Mac Caine reconnaît qu'il faut « réparer le système » ;

–       Le candidat républicain parle de "cupidité" sévissant à Washington et Wall Street et demande la tête du patron de la SEC qui dirige les organes de surveillance des marchés, qui « n'ont pas fait leur travail » ;

 

Crise financière: pourparlers tout le week-end sur le plan de sauvetage aux USA

AFP le 27/09/2008 10h30 

Des pourparlers étaient prévus tout le week-end au Congrès américain sur le plan de sauvetage des banques, auquel les candidats à la présidentielle John McCain et Barack Obama ont apporté leur soutien lors de leur premier débat télévisé vendredi soir, même s'ils se sont durement affrontés sur les raisons de la crise financière.

Le démocrate Obama a été très offensif dès le début du duel avec son rival républicain en affirmant que la crise actuelle résultait de "huit ans de politiques ratées de George W. Bush", notamment d'une déréglementation effrénée ayant bénéficié aux plus favorisés.

Il s'est présenté comme le candidat de la classe moyenne face à un John McCain, contraint de reconnaître qu'il faut "réparer le système".

Le candidat républicain a dénoncé la "cupidité" sévissant à Washington et Wall Street demandant la tête du patron de la SEC, l'organe de surveillance des marchés, en estimant que les organismes de régulation "n'ont pas fait leur travail".

Les deux postulants sont tombés d'accord pour soutenir le plan de sauvetage prévoyant le déblocage de 700 milliards de dollars afin d'éponger les créances douteuses accumulées par les établissements financiers dans l'immobilier.

M. Obama a toutefois rappelé les dispositions que son parti veut faire insérer dans le plan, notamment en faveur des propriétaires lésés par la crise.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a assuré que le Congrès — qui aurait dû interrompre ses sessions vendredi jusqu'à la présidentielle du 4 novembre — travaillerait "tout le week-end" pour parvenir à un accord.

"Il n'y pas de raisons" de ne pas réussir avant la réouverture des marchés lundi, a estimé le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid.

Des démocrates ont accusé les républicains d'être responsables de l'impasse actuelle pour avoir déposé un contre-projet, appelant à épargner l'argent du contribuable.

Dans ce contexte tendu, le président Bush est intervenu vendredi lors d'une allocution retransmise par les télévisions. "Nous devons agir rapidement", a-t-il plaidé.

La banque de dépôts Washington Mutual, fermée jeudi soir et dont les activités viables ont été reprises par JPMorgan Chase, a été le plus récent des grands noms de la finance américaine à succomber à la crise en moins de deux semaines, après les banques Lehman Brothers et Merrill Lynch et l'assureur AIG.

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Les hésitations du Congrès inquiètent les dirigeants mondiaux. Le président français Nicolas Sarkozy s'en est ouvert à M. Bush, par téléphone.

"Le président Bush a discuté avec le président Sarkozy des négociations en cours au Capitole et a dit sa confiance de parvenir à quelque chose", a indiqué un porte-parole de la Maison Blanche.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a exhorté les responsables américains à se mettre d'accord "le plus vite possible". "Les banques européennes qui commencent à naviguer en eaux troubles, souffrent de cette incertitude", a ajouté le président de l'Eurogroupe.

Les experts se demandaient quel sera le prochain domino financier à tomber.

Le grand groupe bancaire et d'assurance belgo-néerlandais Fortis, objet de rumeurs, n'a pas convaincu les marchés en annonçant un projet de vente d'actifs pour 5 à 10 milliards d'euros. Son titre a plongé de 21% vendredi à Amsterdam.

A Londres, la banque HSBC a annoncé 1.100 suppressions d'emploi. […]