Nucléaire : EDF conforté par le gouvernement anglais

Le gouvernement britannique a publié le 26 mars son rapport sur le nucléaire civil intitulé « Stratégie industrielle nucléaire », où est détaillée la nouvelle stratégie nucléaire du pays, avec le programme du New Build (« nouveau nucléaire »). Une bonne nouvelle pour EDF et plus globalement pour l’industrie française, car un contrat de plusieurs milliards d’euros avec le groupe public français est prévu.

Une semaine anglaise très nucléaire

Le 19 mars, la Chambre des Communes du Royaume-Uni (équivalent de notre Assemblée Nationale) a accordé à EDF un permis de construire pour la future centrale nucléaire d’Hinkley Point C, avec ses deux réacteurs de type EPR, qui disposeront d’une puissance cumulée de 3.260 MW, ce qui représente 7% de la consommation annuelle de la Grande-Bretagne.

Cette unité de production, conçue pour durer au moins 60 ans, entrainera la création de 900 emplois pérennes pour son exploitation et de 25000 emplois temporaires pour sa construction.

Une semaine plus tard, le 26 mars, le gouvernement anglais rendait public sa « Stratégie industrielle nucléaire » et son New Build, confirmant ainsi la direction stratégique de la politique énergétique d’un gouvernement qui craint la pollution et la dépendance énergétique aux hydrocarbures et qui compte investir énormément de moyens dans le nucléaire.

EDF va profiter de cette décision

Il s’agit évidemment d’une bonne nouvelle pour le groupe français, dont l’expertise technologique nucléaire est réputée partout dans le monde.  Cette excellence française autour du nucléaire, voulue par le Général de Gaulle, nous permet aujourd’hui de disposer d’au moins un secteur industriel français qui ne soit pas touché par la crise et qui créé de l’emploi au lieu de renvoyer des salariés.

Ce succès économique de l’industrie nucléaire française s’explique notamment par le grand nombre de ses exportations, ce qui explique l’importance stratégique d’un contrat comme celui signé avec le Royaume-Uni.

Un contrat estimé par le gouvernement britannique à un montant situé entre 12 et 14 milliards de livres sterling qui permettra par la même occasion à EDF de prouver la performance de son EPR. «  La décision d’accorder à EDF Energy l’accord pour construire une nouvelle centrale nucléaire à Hinkley Point est la concrétisation de 3 années de construction avec les collectivités et une année d’études par le UK Planning Inspectorate », a ainsi précisé le groupe dans un communiqué.

Deux choix stratégiques opposés

On le voit donc, alors que la France se montre frileuse vis-à-vis du nucléaire, que le gouvernement décide arbitrairement de fermer une centrale, sans se fier à l’avis de l’autorité compétente, l’ASN (autorité de sûreté nucléaire) et que le président propose de diminuer la part de nucléaire dans le mix énergétique national, la Grande-Bretagne profite de notre faiblesse pour investir massivement dans ce secteur d’avenir (pour l’heure, seul le nucléaire permet de produire assez d’énergie pour répondre aux besoins des consommateurs, sans émettre de CO2).

L’Angleterre a aussi décidé de s’engager pleinement dans le nucléaire pour répondre à la crise, puisque d’autres projets comme celui d’Hinkley Point seront réalisé et que le gouvernement compte créer 40000 emplois grâce à sa « première vague du nouveau nucléaire ».

Ainsi, le gouvernement a prévu de faire passer la part de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique de 40 % à 50 % pour un pourcentage actuel de 20% dans son mix énergétique. En France, le gouvernement s’est engagé, alliances politiciennes obligent, à diminuer la part de nucléaire dans le mix énergétique.