Trop fort. Beaucoup trop fort. Novak Djokovic n’a laissé aucune chance à Andy Murray en finale de l’Open d’Australie (6/4, 6/2, 6/3) et décroché un deuxième sacre à Melbourne (après celui de 2008), le deuxième de sa carrière en Grand Chelem. Une juste récompense pour le Serbe, si impressionant tout au long de la quinzaine.
L’homme de Melbourne a posé une équation insoluble à tous ses adversaires, incapables de lui ravir plus d’une manche en sept matches (félicitations au Croate Ivan Dodig). Pour sa troisième finale de Majeur, et autant d’échecs, Murray n’a pas fait exception à la règle. Son problème : comment conclure un point quand votre adversaire est au moins aussi solide que vous du fond du court et que vous manquez d’un coup absolument décisif ? L’Ecossais a bien essayé de trouver une réponse à cette question. En vain. De l’autre côté du filet, le “Djoker” de Belgrade a toutes les parades. Il relance à merveille, tient la distance à l’échange et plante quelques banderilles assassines. Le contraste est saisissant entre deux joueurs aux styles de jeu similaires. Novak fait tout un petit peu mieux qu’Andy.
Pourtant, jusqu’à 5/4 dans la manche inaugurale, les deux hommes font jeu égal. Mais sur le service de Murray, Djokovic se procure deux balles de set à l’issue d’un échange phénoménal de 38 coups ! Le héros de la dernière finale de Coupe Davis empoche ensuite la première manche sur une faute de Murray. Dans la foulée, Novak subtilise à nouveau l’engagement adverse dès l’entame du second set. On sent l’Ecossais désabusé, frustré de ne pas trouver la faille. Ses nombreux coups d’oeil inquiets jetés en direction de son clan illustrent bien son désarroi. Finale de Grand Chelem ou pas, le numéro 5 mondial laisse un peu filer. En face, “Djoko” ne rate rien, comme trois jours plus tôt contre Roger Federer. Son seul moment de faiblesse intervient à 5/1 : alors qu’il sert pour le set, le Serbe encaisse un jeu blanc sur sa mise en jeu. Une anomalie vite corrigée dès le jeu suivant où il ravit une fois encore l’engagement du Britannique.
Le troisième set sera plus étrange. Soudain fébrile, sentant la victoire s’approcher à grands pas, Djokovic alterne le très bon (dont un passing-shot de revers en bout de course ahurissant) et le médiocre sous la forme d’erreurs grossières. Murray, plus libéré, sort quelques coups superbes de sa besace et instille le doute dans l’esprit du numéro 3 mondial. Mais un break à 4/3 permet à Novak d’écarter définitivement la menace de Murray. Un dernier coup droit dans le filet lui offre le titre après 2h39 de jeu. Novak Djokovic peut lever les bras au ciel. Il était le plus fort et le plus fort a gagné.