Imaginez une émission de télé en direct sur le thème "Sarkozy et les femmes", réunissant en un débat les auteurs ou co-auteurs des Dames du Président (Jean-François Probst, ancien conseiller de Jacques Chirac), de Cécilia, la face cachée de l'ex-première dame (Laurent Léger) et de Rupture (Mickaël Darmon), plateau entre autres complété par la présence de l'ancienne ministre Corinne Lepage (Cap 21, Modem) et de Jacques Séguéla, le célèbre fils de pub au domicile duquel, à l'occasion d'un dîner, se sont rencontrés Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. Entre gens si bien informés, l'affiche était des plus prometteuses. C'est celle que la chaîne Direct 8 avait eu la bonne idée de réunir pour le numéro du 25 janvier dernier de l'émission 88 minutes.
Las, à la place du programme annoncé, on eut le droit à la diffusion d'un film. L'explication est donnée par Bakchich Info, dont l'un des invités prévus au débat, Laurent Léger, est collaborateur : "Fait rarissime en télévision, au dernier moment, les invités sont décommandés. Dans l’après-midi, ceux qui devaient révéler des anecdotes sur les femmes entourant notre président, reçoivent un coup de téléphone embarrassé des journalistes de la chaîne". Quel est donc le motif invoqué ? "Raisons techniques" ! Pardon ? Le quotidien 20 minutes a voulu en savoir plus et interrogé Christian Studer, directeur de l'antenne de Direct 8. Celui-ci invoque "une panne sur le mélangeur de la régie de diffusion numéro 1" et explique : "Dans un premier temps, le directeur technique a cru qu’il pourrait réparer, mais vers 16 h30, après avoir essayé en vain de récupérer le mélangeur de la régie de production 2 pour réparer, il m’a prévenu que ce serait impossible. Sur ces conseils, et voyant que 88 Minutes était le seul direct de la soirée, on a décidé de ne pas prendre de risque et d’annuler l’émission". Raphaëlle Baillot, la journaliste de 20 minutes, n'est pas décidée à avaler cette version et rétorque : "Mais il y un problème de timing dans votre version, puisque nous savons avec certitude que : 1/ les présentateurs de 88 minutes ont été prévenus en début d’après-midi, et que 2/ l’émission Dieu Merci d’Hadrien Lecoeur est bien passée en direct à 15h30 sur le même plateau et avec les mêmes équipes. D’un coup, plus de problème technique ?" Réponse gênée de Studer : "A 14 heures, le directeur technique me dit «il y a un problème», c’est alors qu’on a mis les présentateurs de 88 Minutes au courant. On a décidé de passer «Dieu Merci» même avec le risque que ça plante. Je ne sais pas si c’était du direct d’ailleurs." Un directeur d'antenne qui ignore si l'émission en question est en direct ou pas ? Allons donc ! 20 minutes s'est chargé de vérifier et Dieu merci passe bien en direct. D'où le coup de grâce asséné à ce pauvre Studer : "En résumé, à 14 heures, il y a un problème technique qui vous décide à ne pas passer une émission prévue en direct à 22h15. Mais à 15h30 vous passez quand même une autre émission en direct…" Il tentera tout de même une explication : "Non, on a décidé de tenter le coup avec «Dieu merci» malgré les risques. Mais le soir, c’est différent, ça aurait été beaucoup plus compliqué de faire venir des réparateurs comme ça, de nuit." Tout cela est évidemment invraisemblable. Studer conclut même : "Je vous donne notre version des faits, libre à vous de ne pas la croire." Tu l'as dit !
Mais pourquoi alors l'émission a-t-elle été déprogrammée ? C'est tout simple : la chaîne Direct 8 appartient à Vincent Bolloré, ci-devant voyagiste privé des vacances présidentielles (yacht et jet à disposition gratuite)… Et ça grogne sévèrement du côté des journalistes de sa rédaction : "Rébellion sourde à Direct 8 : pour les journalistes, d’habitude peu enclins à la confidence, il y aura «un avant et un après 25 janvier». Une trentaine de membres de la rédaction, réunis mercredi à 13 h, ont réfléchi à la création d’une société des rédacteurs. Journalistes et syndicats de la chaîne, joints par 20 Minutes, racontent tous la même histoire, celle d’un coup de ciseau grossier et maladroit. Pour eux, l’émission 88 minutes a été trappée vendredi dernier sur ordre de Vincent Bolloré, propriétaire de la chaîne", écrit encore Raphaëlle Baillot. Voilà clairement illustré le danger pour une information libre que représente la présence d'amis personnels du chef de l'Etat à la tête des principaux médias. Il y a bien sûr au premier rang Arnaud Lagardère, sa radio Europe 1* et ses journaux Paris Match, Choc, Elle, Marie-Claire, Entrevue, Public, Corse-Matin, Nice-Matin, Var-Matin, La Provence, le Journal du dimanche ou encore Télé 7 jours, liste non exhaustive. Il y a Serge Dassault et son Figaro ainsi que Martin Bouygues et sa TF1. Et Bolloré, donc, avec les quotidiens gratuits Direct Matin et Direct Soir et la chaîne Direct 8 (sans compter l'institut de sondages CSA). Le même Bolloré qui est candidat au rachat de la branche française de l'agence Associated Press : au secours!
* Signalons que la radio de Lagardère, deux années de suite, a fait des misères au gouvernement en mettant à jour la manipulation des chiffres de véhicules incendiés pour la Saint-Sylvestre.
La France des bourges !!!
Bonjour Olivier.Merci pour toutes ces infos,ça n’arrete pas dans ce pays!!!Tous ces fondus du pouvoir!!!Ils se permettent toutes libertés de d’agirent a leurs guises sans aucune condition!!!Pas comme le commun des citoyens,qui lui doit demander l’autorisation pour quoi que se soit et encore si on répond aux requètes du banal citoyen!!!Ah,y a pas a dire le pouvoir,les relations de hauts niveaux,le fric sont les valeurs de la liberté démocratique.A ce niveau ,ces gens peuvent tout se permettrent.L’argent appel l’argent.Que leur fric,les étouffe,et qu’il soit fait qu’ils n’en profitent pas plus longtemps surtout!!!Bye.
Merci
Dire que Sarkozy met en avant la religion comme rempart au matérialisme, alors que tout dans sa pratique personnelle trahit le culte du fric !
voile de fumée, voile de pharisien…sépulcre blanchi
Et, VAUTTIER, Olivier BONNET, si on n’y prend pas garde, c’est la Laïcité de l’Etat, qui se retrouvera bafouée, au risque de disparaitre !
Il est vrai que le Président Sarkozy, lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur, a mis le loup dans la bergerie en installant, au sein du CONSEIL FRANCAIS DU CULTE MUSULMAN (CFCM), la dangereuse UNION DES ORGANISATIONS ISLAMIQUES DE FRANCE (UOIF)…
De là à se demander s’il ne serait pas le Maréchal Pétain des Années 2008, puisqu’il bafoue notre vote du 29 mai 2005 et qu’il bafoue la Laïcité de l’Etat…
Méfiez-vous
Un homme est poursuivi p
pardon, fausse manip’.
Je disais qu’un homme est poursuivi par la justice pour avoir comparé le régime actuel et celui de Pétain.
@ Olivier Bonnet
Justement… Mais, dans ce cas précis, Olivier BONNET, n’avons-nous pas le droit de manifester pour que l’insoutenable forfaiture, à savoir : la ratification parlementaire du mini traité de Lisbonne, n’ait pas lieu ?
Certes, le Président de la République avait, lors de sa campagne, promis que cela se passerait ainsi : il a tenu promesse !
Mais, l’attitude des Socialistes dans cette affaire est scandaleuse !
D’accord avec vous sur l’attitude des socialistes mais pas avec cette phrase : « le Président de la République avait, lors de sa campagne, promis que cela se passerait ainsi ». Il avait parlé d’un mini-traité ou d’un traité simplifié, pas d’une copie conforme du TCE ! D’où forfaiture.
Oui, Olivier Bonnet, la forfaiture provient aussi bien du Président, que du Parti Socialiste !
Cependant, Olivier Bonnet, le Président de la République n’a pas pris les gens en traitre dans cette affaire : cela fait partie, avec la promesse annoncée de l’instauration des franchises médicales, d’une des raisons principales pour lesquelles je n’ai pas voté pour lui, ni au 1er, ni au 2ème Tour des Elections présidenielles « 2007 ».
La Gauche, elle, elle a trahi bon nombre de ses militants en prenant cette position d’abstention…
Oh que si, il les a pris en traître ! Lisbonne n’est ni simplifié ni mini, et il reprend 90% du TCE.