Pause !

 

En ces temps d’une France tourneboulée, pourquoi ne pas s’offrir une pause.

L’essence de cet arbre vaut bien celle qui manque ailleurs :

 

                 A mon arbre

Je ne sais d’où tu viens des Vosges ou des Landes

ton âge ni ta forme au temps de ta splendeur

tu aurais pu voguer sur l’océan frondeur

et protéger la vie des pêcheurs d’Islande

 

secrétaire des grands, marqueté de guirlandes

tu as porté la paix la guerre ou la candeur

riche table et fauteuils d’éminentes rondeurs

enclins à reporter notre essor aux calendes

 

ou bien mal équarri supporté gémissant

des familles sans goût les amours finissant

criant dans l’âtre heureux plutôt que de pourrir

 

sur la voie du hasard traverse abandonnée

si je t’ai fait saigner tu dois me pardonner

c’est pour l’amour des mots qu’il t’a fallu mourir.