Un jour, une histoire…

Un jour, tu es né. Une petite fée s’est penchée sur ton berceau. Elle t’a regardé, scruté, observé en profondeur. Puis elle t’a dit les mots suivants :

« Sois confiant petit Homme. La vie est belle et douce. Tes parents sont là, à tes côtés. Ils t’aideront à grandir, t’aimeront et te chériront autant qu’il leur sera possible de le faire. Lorsque tu seras prêt, tu t’envoleras. Tu deviendras à ton tour un parent, puis un grand-parent aimant. Et si tu as de la chance, tu vivras une longue et belle vie. »

Ces mots prononcés, la petite fée partie et tu ne la revis plus jamais.

Comme elle l’avait présagé, ta famille fût présente pour toi et ta sœur. Tu grandis, à ton rythme. Et un jour, après de belles et moins belles journées, car la vie est un cadeau mais cela n’est pas tous les jours facile, un jour tu quittas tes parents, pour vivre ta propre vie. Tes bases étaient solides. Ton parcours fût semé d’embuches mais tu sus les surmonter. Et à ton tour, tu trouvas l’amour. De ce lien indéfectible, tu réussis à fonder ta famille. La vie te délivra trois enfants, que tu choyas comme tu aurais chéri ta propre vie. Et puis, le jour de ton départ, le jour où tu quittas cette Terre, tu étais entouré de ta famille. Elle était présente, pour toi, pour te remercier de ce que tu avais fait durant toute ta vie. Tu partis l’esprit tranquille, en paix avec ce monde, car la petite fée te l’avais prédis, « tu seras chanceux » et tu avais pu ainsi profiter pleinement de chaque jour qui t’était donné de vivre.

  

Un jour, une autre histoire…

Un jour, tu es né. Une petite fée s’est penchée sur ton berceau. Elle avait l’air bien songeuse cette petite fée. Elle t’a regardé, scruté, observé en profondeur. Puis elle a pris son temps, a pesé ses mots, les a retourné dans sa tête de longues minutes avant de prononcer ceci :

« Bonjour petit Homme. Il faut que tu sois fort. La vie n’est pas facile mais si tu t’en donnes la peine, elle vaut le coup d’être vécue. Ta maman ne se rend pas compte qu’elle a donné la vie, elle a bien trop de problèmes en tête. Ne lui en veut pas ! Ton papa est parti, alors que tu grandissais dans le ventre de ta maman. Il est faible, ne lui en veut pas ! Tu ne connaitras pas le reste de ta famille mais saches qu’ils n’y sont pour rien ! Oui soit fort petit Homme, si tu sais saisir ta chance, tu pourras être heureux… »

Ces mots prononcés, la petite fée partie et tu ne la revis plus jamais.  Mais tu n’oublias jamais qu’elle avait essayé de t’aider.

Ton enfance fût chaotique. Bercée par les allez et venues incessants entre ton foyer maternel et celui de l’état. Tu découvris des gens formidables, qui essayèrent de t’aider. Ceux-là, appelés « éducateurs », parfois tu les a écoutés et d’autres fois tu les a repoussés, fermé dans ton cocon protecteur, refermé dans tes souffrances et tes blessures indélébiles d’enfant. Puis un jour, tu as atteint la majorité. Qu’en faire ? Tu ne savais que faire de cette sorte de pouvoir qui t’étais donné. Alors, tu as décidé de te battre. Oui, tu t’es battu contre les intolérants, contre ces nombreuses portes fermées qui ne voulait pas d’un adulte miniature « sans éducation ». Et puis tu as trouvé une voix qui t’as accepté. Des gens qui ont bien voulu te prendre à l’essai alors que sans expérience tu donnais plus d’effort que tout autre pour t’en sortir. Un soir, au détour d’une rue, alors que tu te promenait pensif, tu t’es fait agresser. Le poignard retiré de ton corps frêle t’as achevé, faisant couler tout le sang qui s’écoulait en toi. Les passants t’ont laissé là, par terre, comme une bête agonisante, car tes pauvres vêtements étaient troués et tâchés par l’usure du temps. Tu as quitté cette Terre comme tu y étais arrivé, dans l’ignorance.

  

Un jour, une dernière histoire…

Un jour, tu es né. Une petite fée s’est penchée sur ton berceau. Elle t’a regardé, scruté, observé en profondeur. Puis avant de te parler, elle prit maintes précautions, peut être avait-elle devinée … ? Elle réussie tout de même à te dire ces mots :

« Bonjour petit Homme. Tu as une famille, savoure la chance que tu as. Ne laisse pas le doute t’envahir. Un jour tu comprendras ces mots et surtout n’oublies pas, tu peux, si tu le veux, si tu t’en donnes la peine. Tu peux être heureux ! »

Ces mots prononcés, la petite fée partie et tu ne la revis plus jamais.  Et un jour tu repensas à ces mots, mais tu ne sus pas en saisir la valeur.

Ton enfance fut rythmée par le stress de ta famille. Tes parents t’aimaient. Ils essayèrent de te le prouver par de nombreux cadeaux. Malheureusement, ils étaient bien maladroits. Ils étaient obnubilés par leur carrière. Ils travaillaient, travaillaient et travaillaient encore. Et cette course vers le statut social se fit au détriment de ton enfance, volée par quelques deniers qui permettaient de te couvrir de trop de jouets et pas assez de présence. Ton adolescence fut solitaire. Tu vécus ta métamorphose d’homme dans la douleur. Tu manquais d’accompagnement, seul face à toi-même. Tu avais des amis, mais eux ne voyaient pas ta profonde tristesse. Tu tentas d’alerter tes parents, mais leur emploi du temps ne leur permettait pas les pauses… Et un jour tu repensas à ta petite fée… trop tard… tu avais déjà pris ta décision. Tu mettrais fin à tes jours, seul, sans que personne ne puisse te sauver. Et tu partis ainsi, toujours seul, alors que toi, tu avais eu la chance d’être entouré, en tout cas sur le papier…

 

 

 

 

 

Le 10 décembre 1948, à Paris au Palais de Chaillot, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme a été adoptée par les 58 Etats Membres qui constituaient alors l’Assemblée Générale.

 

Une telle Déclaration est primordiale dans notre société, pour régir les relations entre êtres humains. Malgré tout elle reste assez utopique dans les faits :

 

Article 11.1 : Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.

Le procès d’Outreau dénote certaines  « lacunes » liées aux « préjugés humains ». Le juge Fabrice Burgaud avait déjà condamné les « présumés innocents », et ce malgré l’absence de preuves, avant même que le procès ne se déroule. Bien sûr, il s’agit là d’une exception médiatisée, mais les exceptions sont legions en matière juridictionnelle.  

 

Article 16. 2 : Le mariage ne peut être conclu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux.Combien de femmes sont encore forcées et contraintes de se marier ? En France, chaque année, 150  à 200 femmes demandent une aide juridique dans le cadre d’un mariage « arrangé ». D’autres femmes, elles aussi sous la contrainte, ne se manifestent jamais !  

 

Article 23. 2 : Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.

Bien que de nombreuses sociétés Françaises font les efforts nécessaires pour aligner les salaires des femmes à ceux des hommes, de trop nombreuses disparités sont encore présentes. En France, les femmes gagnent en moyenne un salaire inférieur de 10% par rapport à un homme, pour une expérience et un travail équivalent.

 

Ces exemples ne sont que peu exhaustifs. Non, nous ne naissons pas tous égaux. Nos origines, notre famille, notre histoire familiale, notre culture, notre catégorie socio économique… tellement de facteurs éprouvant les limites d’égalité et de liberté. Notre naissance nous définit et présage parfois du reste de notre vie. Et nous ne sommes pas tous égaux face à la naissance… Nous ne choisissons pas de vivre et de naitre, et si tel était le cas, nous choisirions tous d’être heureux dans une famille parfaite ! Et c’est la naissance qui nous donne notre potentiel de chances de réussites, alors non, nous ne sommes pas tous égaux ! Et si cette déclaration est utopique, elle est pourtant prépondérante pour régir les Hommes, êtres si imparfaits.   

 

Sources INSEE, Association Voix de Femmes