L’enfer des geôles belges

     Dans son édition du 9 août, le journal belge Le Soir publie les conclusions effrayantes du rapport du CPT (comité européen pour la prévention de la torture) sur l’état des prisons belges. Morts suspectes, mauvais traitements, droits les plus élémentaires bafoués, policiers usant de pratiques qu’on n’imaginait que dans les dictatures les plus sinistres…, le rapport qui vient d’être publié est sévère et la Belgique est sommée de donner des explications dans les six mois.

 

 

      Sept carences principales sont dénoncées par le CPT:

 

     1.La surpopulation qui n’est pas une particularité de la Belgique, mais qui est un phénomène inquiétant parce que le pays ne fait rien pour la limiter.

     2.Le recours au « taser », ce fameux pistolet électrique qui a été utilisé abusivement par des policiers contre des détenus.

     3.Les morts suspectes dans plusieurs prisons, les passages à tabac, humiliations et injures…

     4.Les transferts forcés de détenus vers la prison « louée » par la Belgique aux Pays-Bas.

     5.Le service minimum inexistant: en cas de grève des agents pénitentiaires, rien n’a été prévu.

     6.Les problèmes de soins: le délai pour accéder aux soins est beaucoup trop long, les annexes psychiatriques des prisons sont également mises en cause. Ces déficiences seraient surtout dues au manque de personnel.

     7.Les « techniques spéciales »: usage de lunettes opaques et de casques « étouffoirs » lors de certains transferts.

 

 

      A la lecture de ce rapport, ce qui semble le plus scandaleux est le comportement particulièrement ignoble des policiers lorsqu’ils remplacent des agents pénitentiaires en grève, des policiers qui font parfois régner la terreur comme ce fut le cas à la prison de Forest à la fin du mois d’octobre 2009.

 

     Les policiers se sont, selon le rapport de la commission de surveillance, « rendus maîtres de la prison, y faisant régner la terreur ». Non contents de s’en prendre aux détenus, ils ont également menacés les directeurs et agents pénitentiaires qui tentaient de protéger les prisonniers!

 

     La violence policière avait été préparée puisque certains circulaient cagoulés afin de ne pas être identifiés. Les mauvais traitements, proches parfois de la torture, sont si nombreux qu’on ne pourrait les citer tous ici! Prisonnier frappé à coups de bouteilles d’eau par des policiers casqués; un autre, dénudé, roué de coups de matraques sur le dos et les testicules et humilié en public, un autre encore harcelé toute une nuit jusqu’à ce que, terrifié, il s’ouvre les veines. Pire encore, rien n’a été fait pour le sauver, les policiers interdisant aux surveillants présents d’effectuer leur ronde. Ce n’est donc que le lendemain , à la reprise du travail que la victime a été trouvée, gisant dans son sang.

 

     Après la lecture de ce rapport, on ne peut que se rappeler qu’en Europe aussi, la lutte pour les droits de l’homme doit être un combat incessant. Nos démocraties sont plus fragiles qu’on ne le croit et ont des failles… Certains s’y engouffrent, dès que l’occasion se présente, pour imposer la violence la plus abjecte. Et quand les tortionnaires sont des policiers, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

Une réflexion sur « L’enfer des geôles belges »

  1. Une petite anecdote bien moins grave sur ce que je vient de lire dans cette article, lors d’un intervention de Police un policier à voulu faire de l’humour en me disant le habille de mon jogging celui-ci en avait déjà la couleur des vêtement de prisonnier belge, oui on peut en rire mais ça ne fait pas très poli ne très pro pour un policier en service!

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